Tiré du blogue des Médecins québécois pour le régime public.
Rappelons que le CUSM, un hôpital universitaire, a été construit en partenariat public-privé (PPP), qui plus est pour des sommes astronomiques. Les contrats demeurent secrets, et un montant sera versé mensuellement aux consortiums privés ayant construit l’hôpital et qui en assurent l’entretien jusqu’en 2044. C’est la population québécoise qui assume les coûts de ce PPP souvent critiqué, entre autres par MQRP qui dénonce ce choix depuis le début.
L’élimination d’une clinique externe supplémentaire en centre hospitalier, l’offre de services en externe ayant déjà été réduite dans le nouveau CUSM par rapport au réseau antérieur, et son transfert au privé est problématique pour plusieurs raisons. En effet, dans une clinique où la prestation des soins est privée, seuls les soins médicaux sont couverts. Les examens de laboratoire et les services d’imagerie peuvent dans ce contexte être facturés directement aux patientes, alors que les mêmes soins étaient pourtant couverts au CUSM. Les patientes peuvent toujours aller au CUSM pour leurs prélèvements, mais c’est une barrière supplémentaire, surtout pour des patientes enceintes. L’organisation de cette nouvelle clinique risque donc de représenter une barrière à l’accès pour certaines patientes. Puisque les soins se donneront maintenant hors hôpital, les patientes seront également privées de recours comme l’accès à un ombudsman ou à un comité d’usagers.
De plus, chaque acte facturé dans cette clinique sera payé 30% de plus, comme il est toujours le cas pour un acte ayant lieu hors hôpital, afin de couvrir les frais de gestion associés à la clinique. Ces sommes serviront donc à payer, entre autre, le loyer des locaux, qui est perçu par la Fondation de l’Hôpital Royal-Victoria, propriétaire de l’immeuble. Il est important de se questionner sur cette nouvelle situation et le rôle des fondations dans le système de santé. Dans ce cas-ci la fondation recueille des fonds en louant des locaux aux médecins qui travaillent pourtant aussi à l’hôpital. Cette situation démontre la difficulté de réconcilier les intérêts des fondations avec ceux des patientes : la fondation rentabilise son investissement immobilier alors que les patientes voient leur accès aux soins diminuer et les coûts pour ces mêmes soins augmenter.
MQRP réitère que le système public peut, et doit, s’assurer que tous les patients aient accès aux soins médicalement nécessaires, sans avoir à débourser de frais supplémentaires. MQRP se joint donc aux médecins et aux patientes qui ont déjà sonné l’alarme au sujet de cette annonce du CUSM (Patients, doctors fight closing of Lachine gynecology clinic in court) pour dénoncer cette décision aberrante.
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