Ensemble contre l’analphabétisme et la pauvreté…
Au Québec, 19 % de la population âgée de 16 à 65 ans, soit plus d’un million d’adultes, affichent de très faibles compétences en littératie et la situation ne s’est pas améliorée au cours des dernières décennies. Les conséquences individuelles et collectives de l’analphabétisme sont trop importantes pour qu’il n’y ait pas d’action politique d’envergure. Il y a urgence de s’attaquer aux causes structurelles de l’analphabétisme, l’une étant incontestablement la pauvreté et sa persistance intergénérationnelle.
En septembre 2015, l’Assemblée nationale du Québec adoptait à l’unanimité une motion reconnaissant l’ampleur du problème de l’analphabétisme au Québec et de ses conséquences ainsi que ses liens indéniables avec la pauvreté et l’exclusion. Elle reconnaissait aussi la nécessité d’adopter des mesures structurantes pour lutter contre l’analphabétisme au Québec ainsi que le rôle essentiel joué par les groupes populaires d’alphabétisation en la matière. « Trois ans et une campagne électorale plus tard, il serait bien de passer de la parole aux actes ! Nous invitons donc le nouveau gouvernement et toutes les personnes élues à travailler ensemble et avec les acteurs de la société civile pour faire des avancées significatives sur ces enjeux, et ce, avant la fin du présent mandat ! », insiste Christian Pelletier, coordonnateur du RGPAQ.
Au cours de la dernière campagne électorale, le RGPAQ et ses groupes membres ont eu l’occasion d’exposer, aux candidates et candidats des différents partis politiques, les attentes du réseau de l’alphabétisation populaire et de leur proposer les mesures structurantes suivantes :
– l’adoption d’une stratégie nationale de lutte à l’analphabétisme, incluant des mesures de lutte à la pauvreté, élaborée avec les acteurs de la société civile et impliquant l’ensemble des ministères concernés par ces enjeux ;
– l’instauration d’un programme d’aide financière pour soutenir les adultes en démarche dans un groupe d’alphabétisation populaire ;
– l’augmentation des prestations à l’aide sociale afin que ces dernières soient équivalentes au seuil de la Mesure du panier de consommation (MPC) évalué à 18 000 $ annuellement ;
– la reconnaissance des organismes d’alphabétisation populaire comme des lieux de formation non formelle et ayant une mission propre et distincte du milieu scolaire ainsi que le respect de leur autonomie ;
– l’amélioration et l’indexation annuelle du financement à la mission des organismes d’alphabétisation populaire et de tous les organismes d’action communautaire autonome québécois ;
– un réinvestissement dans les services publics et les programmes sociaux.
« La campagne électorale est terminée, mais le travail pour faire de la lutte à l’analphabétisme et à la pauvreté une priorité, lui, se poursuit. L’exigence de se donner collectivement une stratégie nationale de lutte à l’analphabétisme n’est plus à démontrer. La nécessité de soutenir les adultes désirant poursuivre une démarche d’alphabétisation et les groupes populaires qui les accompagnent, non plus. Tout cela requiert cependant une volonté politique, la mobilisation de toutes et de tous et des investissements à la hauteur du défi devant nous. Nous invitons le nouveau gouvernement à être au rendez-vous ! », conclut monsieur Pelletier.
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