Poème de Bernardita Ruffenelli
Journaliste, écrivaine, comédienne
Féministe chilienne
http://www.bruffinelli.cl/te-regalo-una-teta/
17 mayo 2018
Je te donne un sein, je l’ai trouvé sur le chemin, il est porté par une féministe, qui n’a pas de robe.
T’as passé ta vie entière à essayer de voir nos seins, à les zieuter à travers nos blouses à l’école, à épier au travers de la serrure de la porte du vestiaire des filles ; exigeant à grands cris des décolletés, priant pour la mode du transparent ; fêtant comme un fou le WhatsApp de ta ligue de football.
T’as passé des années à leur donner des noms, une vie entière à les catégoriser et à vouloir les toucher ; tu les tripotes lorsque les femmes sont un peu ivres, tu les pointes de loin à la plage, t’applaudis les t-shirt mouillés et tu te demandes si tu vas bander sur une plage nudiste.
Pourtant, aujourd’hui que les seins sortent pour manifester, sans te demander la permission, qu’ils te sont offerts couronnés d’une cagoule couleur pourpre, révolutionnaire, combative et poétique ; alors maintenant, tu ne les aimes plus… du coup, tu ne veux plus les voir.
Petit macho, les manifestantes cagoulées ont foutu en l’air ton fétiche ! Elles t’ont mis les seins dans les journaux, les ont sorti du web porno –que tu visionnes en solitaire avec ta main moite - pour faire irruption au téléjournal, je suis désolée de te gâcher la fête, mais les seins sont les nôtres et nous leur faisons prendre l’air quand nous voulons.
C’est seulement quand ils sont l’objet de ton plaisir que tu les aimes. Autrement, ce n’est pas nécessaire, c’est vulgaire, c’est incorrect. Ça ne te plaît pas de les voir allaiter, ça ne te plaît pas de les voir manifester. Tu n’aimes pas les seins s’ils ne sont pas prêts et disponibles pour tes branlettes.
Traduction libre !
Cecilia et Greis
VERSION ESPAGNOLE
Te regalo una teta
Poème de Bernardita Ruffenelli
Periodista, escritora, comediante
Feminista chilena
http://www.bruffinelli.cl/te-regalo-una-teta/
17 mayo 2018
Te regalo una teta, la encontré en el camino, la lleva una feminista, y no tiene vestido.
Te pasaste la vida entera tratando de vernos las tetas, mirando a contraluz nuestra blusa en el colegio, mirando por el cerrojo de la puerta del camarín de chicas ; pidiendo escotes a gritos, rezando por la moda de las transparencias ; celebrando con locura el Whatsapp de tu liga de fútbol.
Te has pasado años poniéndoles nombres, una vida entera clasificando tetas y deseando tocarlas ; las manoseas en mujeres un poco borrachas, las indicas desde lejos en la playa, vitoreas las poleras mojadas y te preguntas si se te va a parar la pichula en una playa nudista.
Pero hoy, que salen las tetas a marchar, sin pedirte permiso, hoy que se te entregan coronadas por una capucha carmesí, revolucionaria, combativa y poética ; entonces ya no te gustan, de pronto ya no quieres verlas.
¡Las encapuchadas de la marcha te cagaron el fetiche, machito ! Te pusieron las tetas en los diarios y las sacaron de la web porno -que visitas a solas y con la mano engrasada- para tomarse los noticieros, lamento cagarte la fiesta, pero las tetas son nuestras y las sacamos al aire cuando queremos.
Sólo les gustan las tetas cuando se ponen a disposición de su placer. Si no, es innecesario, es vulgar, es incorrecto. No les gusta verlas amamantando, no les gusta verlas marchando. No les gustan las tetas si no están listas y dispuestas para sus pajas.
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