Édition du 19 novembre 2024

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Politique d’austérité

Couper dans l'aide sociale : une erreur monumentale !

Encore une fois, avec le projet de loi 70, le Parti libéral du Québec (PLQ) nous démontre l’étendue de sa mauvaise foi en allant chercher des économies de fond de tiroir là où l’argent se fait déjà trop rare. Encore une fois, on utilise des préjugés bien ancrés, on mise sur des arguments raccourcis pour nous faire croire que le problème, avec l’aide sociale, c’est la volonté des personnes considérées aptes au travail à vouloir se trouver un emploi. Retour à la case départ pour bon nombre de groupes, de personnes assistées sociales, et leurs allié-e-s, qui militent pour l’amélioration des conditions de vie des plus pauvres de notre société.

Les auteurEs sont co-porte-parole de Québec solidaire Capitale-nationale.

Ainsi donc, objectif emploi devient la priorité du Ministre actuel de l’aide sociale, Sam Hamad. Faisant fi des nombreuses critiques émises par les groupes travaillant avec les sans-emplois sur les « catégories » arbitraires du programme, le Ministre Hamad imposera aux nouvelles personnes faisant une demande d’aide sociale et n’ayant pas de contraintes sévères à l’emploi des mesures d’employabilité obligatoires. Toute personne ne répondant pas aux exigences du Ministère serait passible de coupures pouvant aller, selon certaines rumeurs libérales, jusqu’à la moitié du chèque. Voilà donc l’ingénieuse idée réchauffée du PLQ ! Et comment justifier l’injustifiable ? On se contente de marmonner ici et là les mots « jeunes » et « immigration » afin de laisser croire que des personnes profitent de l’État en recevant un généreux 623$ par mois. 

Bien sûr, silence radio autour des critiques maintes fois répétées par les personnes assistées sociales et les groupes qui militent à leur côté. Ainsi, le Ministre ignore complètement un problème important du système actuel de l’aide sociale : les catégories arbitraires. Ainsi, une personne analphabète est considérée par l’État comme étant apte au travail, tout comme une personne n’ayant pas un diagnostic médical reconnu par le gouvernement ou qui a remis un rapport médical mal rempli par un médecin. Ce projet de loi, en ciblant spécifiquement les personnes n’ayant pas de contraintes sévères à l’emploi nous démontre l’un des objectifs cachés de ce système qui divise : à tout moment il permet de justifier une chasse aux sorcières. 

Pas un mot non plus, sur les nombreuses coupes effectuées dans les dernières années, dans l’aide sociale, mais aussi dans les programmes d’employabilité existants. L’exemple du programme Alternative jeunesse disparu à l’automne 2014 et qui visait l’intégration à l’emploi des jeunes de 25 ans et moins démontre toute l’incohérence de l’argumentaire libéral autour du projet de loi 70.

Le 27 janvier : on sort !

Parce que les impacts de ce projet de loi seront dévastateurs pour les personnes qui déjà en arrachent à chaque mois. Parce qu’on ne peut rester silencieux devant une attitude aussi méprisante envers les plus pauvres. Parce que la colère gronde devant un projet de loi qui ne se base que sur des préjugés pour justifier des économies de bouts de chandelles. Parce qu’il s’agit là d’un geste irresponsable de la part du gouvernement libéral. Le 27 janvier, à l’appel de la Coalition Objectif Dignité, nous sortirons dans la rue pour exiger le retrait du projet de loi 70, mais aussi pour dénoncer les trop nombreuses coupures qui ont attaqué les personnes assistées sociales depuis 2013. Le 27 janvier, c’est dans la rue que ça se passe !

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