Des députés israéliens de droite ont mis engarde mercredi de modifier les règles de nomination des juges à la Cour suprême si celle-ci s’oppose à une loi réprimant le boycottage des colonies juives dans les territoires arabes occupés depuis 1967.
Le mouvement anticolonisation israélien Goush Shalom (« Bloc de la Paix » en hébreu) a déposé mardi un recours au nom de « la liberté d’expression et l’égalité » contre cette loi adoptée la veille et d’autres organisations ont prévu de faire de même.
Deux membres du Likoud (droite nationaliste), le parti du premier ministre Benyamin Nétanyahou, ont annoncé qu’ils proposaient un changement législatif prévoyant que les nominations à la Cour suprême, actuellement décidées par consensus au sein du pouvoir judiciaire, soient à l’avenir soumises à validation par la Knesset, le Parlement israélien.
« Ce texte brisera la mainmise de l’élite de la gauche radicale sur le système judiciaire », a déclaré l’un de ses auteurs, le député Zeev Elkin, cité par le site de la radio publique. « Cette loi mettra fin à la pratique des juges de la Cour suprême de coopter leurs amis ».
Un député du parti d’extrême droite Union nationale, Arieh Eldad, a même déclaré à la radio que la Cour suprême « devait se souvenir en permanence que si elle tente de passer par-dessus la tête de la majorité de la population, nous envisagerons de légiférer pour limiter son autorité ».
Une majorité d’Israéliens (52%) approuve cette loi, à laquelle s’oppose une minorité de moins d’un tiers (31%), selon un sondage.
La loi adoptée par 47 députés contre 38, sur un total de 120, prévoit des amendes allant jusqu’à 50 000 shekels (environ 13 600$) contre toute personne ou institution appelant au boycottage des colonies ou de leurs produits, assimilé à un boycottage d’Israël. Les auteurs de tels appels s’exposent en outre désormais à des demandes de dédommagements.