Ils avaient en mains une lettre du ministère des Ressources naturelles et de la faune (MRNF) du Québec qui atteste de la valeur exceptionnelle d’une île que les citoyens veulent protéger mais sur laquelle la Ville permet la construction. Cette lettre, qu’ils ont obtenue par la Loi d’accès à l’information, est adressée à la directrice des communications, relations publiques et citoyennes et secrétariat général de la Ville de Carignan, et datée du 2 septembre 2011.
La lettre du ministère contredit l’étude AECOM produite il y a deux semaines par le promoteur de la Seigneurie des îles, laquelle affirme que son île ne constitue pas une forêt exceptionnelle. On lit pourtant ceci dans la lettre du MRNF : « La forêt du bassin de Chambly, d’une superficie de 5 à 6 hectares, occupe la partie élevée de l’île qui forme le prolongement nord-est de l’île-aux Lièvres et qui s’insère entre cette dernière et l’île Goyer (voir carte ci-jointe). Cet écosystème forestier exceptionnel (EFE) abrite une importante population de tilleul d’Amérique et de caryers qui forment un groupement végétal peu commun à cet endroit ». Plus de détails dans l’édition du 30 septembre du Journal de Chambly.
Les manifestants, des Carignanois, ont marché de l’église St-Joseph, rue Martel à Chambly, jusqu’aux limites de leur municipalité, sur l’île Demers, puisque leur municipalité ne leur a pas permis de faire cette marche dans ses rues. Le regroupement des opposants aux règlements d’urbanisme voulait marcher dans le secteur de l’école du Parchemin. Ils ont plutôt marché dans la Ville voisine, au son d’airs symboliques liés à l’environnement, dont Dégénération de Mes aïeux, jusque devant la maison de leur mairesse, où ils ont écouté de très courts messages de leurs porte-parole.
Leurs affichent et leurs voix scandaient des slogans tels que « Où est la démocratie à Carignan ? On veut garder Carignan Vert, Gardons nos grands terrains, Protégeons nos forêts ».
Le vote par anticipation débutait à midi et la journée du référendum aura lieu le 2 octobre.
Trois questions
Trois questions sont soumises aux citoyens de Carignan au référendum du 2 octobre. Les deux premières demandent aux citoyens s’ils approuvent les règlements de lotissements et de zonage adoptés par la Ville dans la foulée de la refonte de son Plan d’urbanisme. Si les citoyens disent Non à ces règlements, la Ville devra reprendre le processus pour modifier et adopter de nouveaux règlements.
La troisième question porte sur l’avenir de l’île au Foin, aussi appelée pointe nord de l’île au Lièvre, propriété du promoteur La Seigneurie des îles, dont le président est Mario Venafro. Sur ce point, il s’agit d’un référendum consultatif.
La question, dévoilée par la Ville vendredi par voix de communiqué est formulée comme suit : Vous opposez-vous à faire l’acquisition de la pointe nord de l’île aux Lièvres (île au Foin) de gré à gré ou par voie d’expropriation comportant un règlement d’emprunt à l’ensemble, pour un coût estimatif de 140 $ / année (valeur de l’île estimée à 3.5 millions de dollars) sur 10 ans, au compte de taxes d’une propriété d’une valeur moyenne de 300 000 $ ?
La valeur estimée à 3,5 M$ est le résultat d’une évaluation réalisée pour le compte de la Ville par la firme d’évaluateurs agréés Paris, Ladouceur et associés inc., au coût de 15 000 $. Aucuns détails quant à cette évaluation autre que le montant n’a été dévoilé par la Ville.
Le camp du Non, demande aux citoyens de voter NON aux deux premières questions et d’annuler la question consultative sur l’acquisition de l’île, qu’ils jugent biaisée et inacceptable.
Dans son communiqué, la mairesse souligne qu’il y a une autre option que l’acquisition. « En votant OUI aux nouveaux règlements de zonage et de lotissement, ce que je souhaite vivement, un maximum de 14 habitations pourront y être érigées, ce qui ne représente que 6 à 7 maisons de plus que celles déjà permises par la réglementation en vigueur. » Elle ajoute que le propriétaire devra obligatoirement obtenir les autorisations de tous les ministères concernés avant de construire et que 75 % de la zone visée demeurera vierge de toute intervention humaine.
Cet article est tiré du site MonteregieWeb