Environ 2000 personnes sont venues crier « Bye Bye Charest » samedi à Montréal en face des bureaux du premier ministre. Cette manifestation avait été organisée spontanément la semaine dernière via les médias sociaux par le Mouvement 24 septembre suite au dévoilement du rapport Duchesneau. Selon un des principaux artisans de cette manifestation, Patrick Poirier, ce mouvement se veut non partisan même s’il ne veut pas refuser la collaboration des différents mouvements.
Parmi les personnes qui ont pris la parole, on peut noter Armand Vaillancourt, Dan Bigras, Jacques Létourneau, un infiltré de la CSN comme l’a présenté l’animateur François « yo » Gourd, et Marie-Ève Rancourt de la coalition contre la tarification. Cette manifestation est le deuxième événement d’initiative citoyenne en peu de temps, après celle du Nouveau Mouvement pour le Québec, une situation nouvelle au Québec. Souhaitons que ces actions se poursuivent.
Les IndignéEs à Québec : pâle reflet d’une véritable opposition
L’appel à la mobilisation du Mouvement du 24 septembre a eu des échos jusqu’à Québec. Le rassemblement avait toutefois des couleurs passablement différentes de l’événement de Montréal. L’activité a été complètement récupérée par la mouvance péquiste qui martelait à coups de discours tous plus nationalistes les uns que les autres l’appel au ralliement des troupes derrière Pauline Marois pour “bloquer la réélection des libéraux.” Les quelques dizaines de personnes présentes ont été invitées à favoriser la sainte alliance du PQ à l’ADQ en passant par la CAQ de Legault.
Une telle récupération d’une initiative qui se voulait citoyenne a valu à plusieurs intervenantEs péquistes une volée de huées lorsque l’appel au vote Marois se faisait entendre. Les discours prononcés sur place étaient tous teintés d’appels à l’union sacrée, faisant l’économie du rôle du PQ, parti gouvernemental à plusieurs reprises, dans le débat citoyen sur la corruption et la place du secteur privé dans divers secteurs économiques au Québec.
Or, il apparaît que le PQ a aussi bénéficié de l’appui financier des entreprises visées par l’enquête sur la corruption comme l’a démontré l’affaire Axor. Que le PQ a contribué à la crise actuelle en réduisant les services publics pour en faire profiter le secteur privé. Le PQ a contribué ainsi à faire passer du public au privé une partie de l’activité économique qui, sous la protection du rideau du secret commercial ou de la libre concurrence, permet de dissimuler des activités illégales et/ou criminelles comme le démontre le rapport Duchesneau.