Chaque nouvelle fuite dans les médias ajoute un poids supplémentaire sur nos services publics qui font les frais de compressions budgétaires et de réorganisations structurelles depuis déjà trop longtemps. Quand on pense à la création et à la disparition des agences de la santé et des services sociaux en l’espace de dix ans, à la fusion des CSSS, aux compressions de 800 millions de dollars en éducation ces dernières années ou à la possible fermeture des conservatoires de musique, la population du Québec en a assez.
La piñata
À peine les travaux de la Commission de révision permanente des programmes ont-ils commencé que le gouvernement a décidé de sabrer des mesures ou des programmes qui offrent des services directs à la population. Le couperet tombe de façon tellement imprévisible et irrationnelle qu’on dirait que les services publics sont devenus une piñata qu’on frappe les yeux bandés, espérant voir tomber des sommes substantielles pour réduire le déficit. Le problème est que ces sommes ne tomberont pas.
On lit PLQ, mais on prononce « CAQ »
En fait, les mesures annoncées par le gouvernement ou dévoilées par la presse me rappellent un billet que j’avais écrit en novembre 2013. À l’époque, François Legault avançait également des idées abolitionnistes tous azimuts, rêvant de la disparition des commissions scolaires et des agences et y voyant la solution magique au problème du financement des services publics.
Il n’y a pas de preuve empirique démontrant le potentiel d’économie que générerait l’abolition de cesdites structures et les effets positifs qu’elle aurait sur la performance générale des systèmes d’éducation ou de santé et de services sociaux.
Investir pour demain
Ça ne prend pas des experts pour comprendre que pour bâtir quelque chose, il faut des fondations solides. Investir aujourd’hui dans les services publics, c’est nous assurer d’avoir une société plus prospère, plus libre et plus juste demain.
Lutter contre le décrochage, faciliter la réussite des élèves en difficulté, ajouter des ressources pour alléger la tâche du personnel soignant, faire rayonner notre culture, permettre aux femmes de réintégrer plus facilement le marché du travail après une grossesse et faire rouler l’économie du Québec, développer une économie plus verte, protéger les droits des travailleuses et travailleurs, voilà des projets porteurs et une vision inspirante pour le Québec.
Si la priorité du gouvernement est « l’économie et l’emploi », comme l’a dit le premier ministre pendant la campagne électorale, je l’invite à cesser de jouer au ballon-chasseur et à investir là où ça compte.