28 septembre 2023 | tiré de l’Hebdo anticapitaliste
https://lanticapitaliste.org/actualite/international/usa-les-immigrees-venezuelienes-obtiennent-un-statut-de-protection

Le TPS permettra à quelque 472 000 VénézuélienEs présents aux États-Unis au 31 juillet 2023 de vivre et de travailler légalement dans le pays pour une durée indéterminée. À l’heure actuelle, 9 000 immigrants franchissent la frontière américaine chaque jour, en provenance de dizaines de pays, les VénézuélienEs représentant une grande partie d’entre eux. Le républicain Greg Abbott du Texas, gouverneur d’un État frontalier, est farouchement opposé à l’immigration. Il a rempli des bus d’immigrantEs et les a envoyés vers le nord, dans des villes démocrates comme Chicago et New York. Jusqu’à présent, les réfugiéEs vénézuéliens, empêchés de travailler légalement aux États-Unis, dépendaient des autorités locales pour se loger, trouver des écoles pour leurs enfants et s’occuper de leurs soins médicaux.

Arrivée massive à New York

À New York, ils ont été logés dans des hôtels et d’anciennes installations militaires. À Chicago, les immigrantEs sont placés dans des abris temporaires, dans des commissariats de police et à l’aéroport O’Hare. CertainEs ont été hébergés dans des collèges du Massachusetts et de New York. Mais certains comtés ruraux et suburbains blancs et conservateurs de l’État de New York ont fermé leurs abris aux immigrantEs et refusé que la ville de New York loue des chambres d’hôtel pour les immigrantEs.

Le statut TPS a été obtenu sous la pression du maire Eric Adams et du gouverneur de l’État de New York, Kathy Hochul, ainsi que des organisations de défense des droits des migrants et des droits humains. Adams, qui a adopté des positions conservatrices, a agi dans ce cas au nom des immigrants pour protéger son budget et son administration. Bientôt en mesure de travailler légalement, les immigréEs auront à trouver un emploi et un logement, et pourront inscrire leurs enfants dans les écoles publiques. Dans des endroits comme l’Illinois et New York, les gouvernements des États et les conseils scolaires locaux devront trouver des salles de classe et embaucher des enseignantEs bilingues pour les milliers d’enfants immigréEs.

La plus grande migration de l’histoire de l’Amérique latine

Pourquoi cette immigration vénézuélienne massive ? Quelque 7,7 millions de personnes ont émigré du Venezuela, fuyant l’effondrement de l’économie du pays et le gouvernement répressif de Nicolás Maduro. Il s’agit de la plus grande migration de l’histoire de l’Amérique latine et l’une des plus importantes au monde. Les problèmes économiques du pays ont été aggravés par les sanctions américaines qui, selon Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, ont affecté l’alimentation et la santé des VénézuélienEs. Environ 6,5 millions de VénézuélienEs ont été accueillis au Brésil, au Chili, en Colombie, en Équateur et au Pérou, avec des degrés divers d’acceptation et de soutien. Environ 500 000 d’entre eux sont venuEs aux États-Unis où, grâce à leur nouveau statut de TPS, ils pourront désormais s’intégrer dans l’économie et la société.

En accordant le statut TPS aux VénézuélienEs, Joe Biden a pris un risque, car l’immigration est devenue une question politique qui divise. Trump et les Républicains appellent à fermer la frontière et à refouler les immigrés, tandis que la plupart des Démocrates sont plus favorables à leur accueil. Dans le même temps, Biden souhaite consolider sa base au sein du parti démocrate et, pour cela il semple aller vers la gauche. En accordant le TPS à ces immigréEs et en rejoignant un piquet de grève des travailleurEs de l’automobile, il espère augmenter le vote ouvrier en sa faveur dans des États industriels clés comme le Michigan et l’Ohio et gagner des voix en Floride, qui compte 26 % de Latino-Américains. Mais quelles que soient les motivations de Biden, des centaines de milliers de VénézuélienEs devraient voir leur situation s’améliorer.

Traduction Henri Wilno

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