Il y a déjà trop longtemps que nous tolérons la décapitation de l’état québécois au profit du privé et la banalisation de l’identité québécoise devant l’offensive d’Ottawa dans tous les domaines, par le gouvernement libéral de Philippe Couillard. Il y a déjà trop longtemps qui nous tolérons au pouvoir une gouvernement dont une douzaine de ministres ont fait partie du gouvernement Charest dont la réputation de corruption est partagée par une grande partie de la population suite à la Commission Charbonneau et que son ancienne vice premier-ministre Nathalie Normandeau doit faire face à la justice. Il y a trop longtemps que nous tolérons au pouvoir un gouvernement qui massacre les services publics en éducation, en santé, dans l’aide sociale et dans tous les autres domaines et s’attaque aux plus vulnérables. Il y a trop longtemps que nous tolérons au pouvoir un gouvernement qui défend les seuls intérêts des milieux d’affaires et de ses amis. Il y a trop longtemps que nous tolérons au pouvoir un parti qui n’a été appuyé que par 40% des électeurs qui ont voté aux dernières élections et que des centaines de milliers de Québécois n’ont tout simplement pas voté. Chaque jour que ce gouvernement est au pouvoir est un jour de trop.
Syndicalistes, écologistes, autochtones, parents d’écoles et de CPE, gens des régions, groupes communautaires, indépendantistes ou simples citoyens avons pu constater au cours des deux dernières années et en particulier au cours des derniers mois que d’aller au front de façon isolée et à tour de rôle ne nous permet pas d’aller bien loin et de gagner grand-chose sauf sur le plan de l’environnement et encore. Le moment de s’unir est venu.
Certains diront que PKP est un anti-syndicaliste et cela est vrai. Certains diront que nous ne pouvons nous fier au Parti Québécois parce qu’il nous a souvent trahi dans le passé et cela est vrai. D’autres vont dire qu’ils ne font aucune confiance aux partis politiques et on les comprend. D’autres encore que le véritable pouvoir citoyen est dans la rue et non à l’Assemblée Nationale, et cela est aussi à considérer. Malgré toutes ces réserves justifiées on ne peut rester les bras croisés devant l’appel du PQ et continuer à bouder dans notre coin en attendant le Grand Soir ou un Printemps érable 2. Une perche nous est tendue et
saisissons là.
Prenons le risque comme le font les Catalans ou les Ecossais de nous unir dans un objectif commun noble porteur d’espoir et rassembleur, c’est à dire faire le projet de pays. Le PQ propose un pays progressiste, n’est-ce pas ce que nous voulons. Et nous le voulons également vert, égalitaire entre les femmes et les hommes, et laïc. Le train lancé il sera alors difficile à arrêter ou à faire dérailler. Invitons également nos concitoyens anglophones et allophones à embarquer parce qu’il y aura aussi une place pour eux. Faisons preuve d’ouverture, de confiance, et de respect mutuel tout en gardant les yeux bien ouverts. La discussion est ouverte.
Yves Chartrand, Membre de Québec Solidaire, syndicaliste ,et citoyen impliqué