Le mouvement des femmes a été à l’origine d’une effervescence théorique qui s’est traduite par la production d’un corpus extrêmement riche de concepts. Par exemple ceux de patriarcat, de mode de production domestique, de travail domestique, de travail productif et reproductif et de division sexuelle du travail, sans compter ceux de sexe social, de sexage ou de classe de sexe. Par ailleurs, les concepts de genre et de rapports sociaux de sexe se sont inscrits durablement dans le paysage intellectuel et militant. De nombreuses théoriciennes, qui se reconnaissent dans le courant matérialiste, cherchent à penser les rapports entre les sexes en privilégiant leurs fondements matériels – économiques, sociopolitiques, voire physiques –, sans négliger pour autant les dimensions symboliques. La manière dont la séparation et la hiérarchisation entre les hommes et les femmes sont produites se trouve au coeur de leurs réflexions. Ces élaborations ont permis de rompre avec l’idéologie de la complémentarité « naturelle » des sexes, de penser les rapports antagoniques entre le groupe des hommes et celui des femmes dans le but de les transformer.
C’est à la présentation de ce corpus de concepts qu’est consacré le présent volume. L’objectif est de rendre compte de la diversité, de la richesse et des limites des analyses produites ainsi que de rappeler quelques-uns des débats, des controverses et des divergences qui ont traversé le mouvement des femmes.
SOMMAIRE
Introduction
– Des concepts pour penser les rapports inégalitaires entre hommes et femmes
Chapitre 1
– Rompre avec le naturalisme
– Freins et obstacles au mouvement vers l’égalité • Vers l’émergence du genre et des rapports sociaux de sexe
Chapitre 2
– L’invention du genre et sa polysémie
– Le patriarcat et le mode de production domestique • Le travail domestique : un nouvel objet d’analyse - L’extension du travail des femmes bouleverse le mode de production domestique
– La dialectique production / reproduction
Chapitre 3
– Le genre et ses limites
– Le genre désigne le sexe social
– Le genre renvoie à un système patriarcal ou une organisation genrée
– Le genre trouble les catégories binaires et sape les identités
– Le genre signifie des rapports de pouvoir
Chapitre 4
– Division sexuelle du travail et rapports sociaux de sexe
– La division sexuelle du travail
– Des rapports sociaux aux rapports sociaux de sexe
– Le travail, levier de la domination
– Le travail, levier de l’émancipation
Conclusion
– Articuler les rapports sociaux – rapports de sexe, de classe, de racisation
– Articuler les rapports sociaux et comprendre la production des catégories
– Construire des marges de liberté et d’action
L’AUTEUR
Roland Pfefferkorn est professeur de sociologie à l’Université de Strasbourg. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les inégalités, les rapports sociaux de classe et de sexe.
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