« Ce projet de mine à ciel ouvert est encore plus gros que celui évalué en 2009 à Malartic et occasionnerait inévitablement des impacts majeurs sur l’environnement, la santé et la qualité de vie des gens de Sept-Îles. Il est important que les citoyens puissent s’informer et participer pleinement aux audiences publiques. Avec les vacances d’été en juillet et août, et le retour en classes pour bien des élèves et des familles en septembre, il serait nettement préférable de tenir des audiences publiques en octobre pour faciliter l’information et la participation d’un maximum de citoyens », insiste Ugo Lapointe de la coalition Québec meilleure mine.
La coalition Québec meilleure mine fait cette demande alors que sera tenue demain, le 11 juin à Sept-Îles, la première séance d’information publique du BAPE concernant le projet de mine à ciel ouvert Arnaud. « Nous invitons un maximum de citoyens de Sept-Îles à participer à cette première soirée d’information publique et d’insister pour que la prochaine étape des audiences publiques du BAPE ait lieu à l’automne et non durant l’été », ajoute Christian Simard, directeur général de Nature Québec.
Si elle voyait le jour, Mine Arnaud serait la plus grande mine à ciel ouvert jamais exploitée en milieu habité au Québec, voire au Canada, avec une fosse de plus de 3,5 km de longueur, par 800 m de largeur et 240 m de profondeur (dont 150 m sous le niveau de la mer). L’aménagement du site et l’entreposage de quelques 500 millions de tonnes de résidus miniers sur le territoire affecteraient plus de 2500 hectares (environ 4700 terrains de football) et poseraient des risques de contamination à long terme. Les 250 millions de litres d’eau (environ 100 piscines olympiques) entreposés dans un réservoir durant les 23 ans d’exploitation posent également un risque pour les citoyens, les infrastructures publiques et la route 138 en cas de bris ou de déversement. « L’ampleur du projet Arnaud et sa proximité avec les citoyens posent des défis majeurs, particulièrement à la suite des ratés observées à Malartic avec une mine semblable. Il faut rappeler que la minière à Malartic n’est pas en mesure de respecter plusieurs normes environnementales et de santé publique, et compte actuellement plus de 84 avis d’infractions et 1200 plaintes et dépassements de normes depuis le début des opérations il y a à peine trois ans », affirme M. Lapointe.
Un ancien président du BAPE au service de la minière ?
La coalition Québec meilleure mine questionne du même souffle l’embauche de l’ancien président BAPE, M. Pierre Renaud, comme conseiller de Mine Arnaud, une filiale de Ressources Québec, dans la réalisation de ce projet. « Ça contrevient totalement aux règles éthiques qui régissent les ex-membres du BAPE et ça envoie un très mauvais signal aux citoyens quant à la crédibilité et à l’indépendance BAPE. C’est comme si un ancien chef police conseillait maintenant des clients pour mieux contourner ou mieux passer au travers de règles que doit appliquer la police dans une procédure d’enquête. Ça n’a juste pas de bon sens », dénonce Henri Jacob de l’Action boréale de l’Abitibi-Témiscamingue. La coalition demande que le BAPE ou le gouvernement se penche rapidement sur ce problème pour assurer la confiance du public envers le BAPE.
La coalition Québec meilleure mine rendra publiques dans les prochains jours les premières recommandations qu’elle a formulées à l’égard du projet Arnaud dans le cadre du processus d’examen de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACEE).