Plus de soins, moins d’attente, de meilleurs soins à domicile, etc. Cependant, il arrive trop souvent que ces promesses se dégonflent et n’aboutissent pas à des améliorations concrètes de la qualité de vie du personnel et de la qualité des soins aux patients. Pourquoi ? Tout simplement parce que les promesses ne passent pas le test de la réalité : offrir plus de soins sans régler les graves problèmes d’organisation du travail qui affligent le personnel de la santé et des services sociaux sans augmenter les effectifs, ce n’est tout simplement pas possible. L’élastique est étiré à son maximum !
Des problèmes connus depuis longtemps
Quiconque côtoie des personnes travaillant dans le système de santé et de services sociaux est en mesure de constater rapidement la surcharge de travail et les méfaits d’une philosophie de gestion qui met l’humain de côté au profit de la performance quasirobotique. Pas étonnant que le personnel souffre d’épuisement.
D’ailleurs, selon un sondage CROP réalisé au mois de mai dernier auprès de 1 002 personnes, 90 % des personnes répondantes se sont dites d’accord avec l’idée que le prochain gouvernement devrait agir pour contrer l’épuisement du personnel de la santé et des services sociaux.
Pour les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes, le temps supplémentaire obligatoire est un véritable fléau qui rend la profession moins attrayante, tout comme cette manie des gestionnaires de vouloir déplacer le personnel un peu partout sur le territoire des centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) au détriment de leur expertise ou de leur intérêt !
Ajoutez à cela des horaires instables et variables et vous avez la recette parfaite pour empêcher la conciliation famille-travail, épuiser le personnel et démotiver complètement ces femmes et ces hommes qui, malgré tout, se dévouent pour leurs patients !
Des engagements, pas des promesses !
Hier, j’étais devant le parvis de Radio-Canada avec Claire Montour, présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), pour réclamer des engagements concrets de la part des chefs des principaux partis. Ces engagements sont réalisables dans les 100 premiers jours du prochain gouvernement. Cela permettrait de répondre rapidement et efficacement au problème de manque de personnel et améliorerait grandement la qualité de notre système de santé et de services sociaux.
1. Rehausser et stabiliser dès maintenant le financement des établissements de santé et de services sociaux afin qu’ils puissent afficher des postes à temps complet attrayants et corriger de façon durable les problèmes de pénurie qui accablent le réseau.
2. Décentraliser la gestion des ressources humaines, redonner aux différents milieux de travail la capacité de gérer les horaires de travail en fonction des besoins spécifiques et de la réalité de chaque milieu et cesser la gestion des horaires en ayant recours de façon systématique au temps supplémentaire.
3. Émettre une directive ministérielle interdisant les exigences indécentes de flexibilité et de mobilité qui font en sorte que le personnel infirmier peut être appelé à être disponible sur trois quarts de travail, dans de nombreux centres d’activités, et ce, jusqu’à 120 km de son domicile malgré la fatigue et des conditions routières parfois périlleuses !
4. Adopter une loi-cadre visant à promouvoir et à soutenir la conciliation famille-travail-études.
Trêve de promesses ! Le système de santé et de services sociaux mérite mieux que des politiciens qui se comportent en gestionnaires de la décroissance. Nous avons besoin de vrais leaders qui ont une vision de l’avenir et qui ont le courage de prendre des actions audacieuses pour sauver notre système public de santé et de services sociaux dans l’intérêt de toute la population. Madame et messieurs les chefs de parti, nous attendons vos engagements.
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