À propos du Comptes d’épargne pour la réduction du carbone (CERC)
« Les conservateurs sont incohérents en proposant d’affaiblir la tarification carbone d’une manière qui accroît la bureaucratie et transfère l’argent des plus démunis vers les plus riches, tout en prétendant défendre les travailleurs et s’opposer à une bureaucratie trop lourde ! »
Analyse
Dans l’ensemble : Le plan promet de faire moins que les libéraux à un moment où nous avons désespérément besoin d’en faire plus :
– Un prix du carbone plus bas et moins efficace.
– Des règlements moins nombreux et moins exigeants.
– Plus d’échappatoires (par exemple, les crédits compensatoires) qui permettent à l’industrie pétrolière de continuer à polluer.
– Engagement à travailler avec les provinces et à ne pas leur imposer de mesures, après que la Cour suprême ait expliqué pourquoi il est important que le gouvernement fédéral assume le leadership.
– Le plan conservateur est aligné sur la liste de souhaits de l’Association canadienne des producteurs pétroliers :
– Une subvention publique pour la captation et le stockage du carbone (qui autrement serait encouragé par un prix élevé du carbone sans avoir besoin de subventions publiques).
– Une norme les combustibles propres moins exigeante.
– Aucune mention de la réglementation sur le méthane ou d’autres réglementations sur l’industrie pétrolière et gazière.
– Laisser les provinces prendre l’initiative en matière de tarification du carbone industriel.
– Accent mis sur les compensations d’émissions plutôt que sur les réductions absolues.
– Soutien au gaz naturel liquéfié (GNL)
– Il n’y a aucune discussion sur la façon de protéger les travailleuses et travailleurs du secteur pétrolier et gazier pendant la transition vers l’abandon des combustibles fossiles (bien que les libéraux n’aient pas encore donné suite à leur promesse d’une Loi sur la transition juste).
Les parties les plus intéressantes
– Les dirigeants du Parti conservateur (à défaut des membres votants) reconnaissent qu’ils ne peuvent pas être élus sans montrer qu’ils agissent sur les changements climatiques. Leur plan de 15 pages comporte de nombreuses photos, mais peu de détails. Ils prétendent avoir modélisé les réductions de GES, mais il faudrait qu’ils publient cette modélisation pour qu’elle soit considérée comme crédible (par exemple, il y a beaucoup de « nous travaillerons avec les provinces/Biden pour faire X » – a-t-on supposé que toutes ces mesures seraient mises en œuvre ?). Et que se passera-t-il si les provinces ne veulent pas suivre leur plan ?
– Le PCC reprend l’appui des libéraux à l’hydrogène » bleu » (fabriqué à partir de combustibles fossiles) et aux réacteurs nucléaires (qui ne seront pas prêts – si jamais ils le sont – avant 2030, alors que l’énergie renouvelable est rentable dès maintenant).
– L’engagement à l’égard d’un mandat pour les véhicules à zéro émissions (VZE) s’inspire de celui de la Colombie-Britannique, bien que la proposition du PCC soit plus faible que celle de la Colombie-Britannique.
– Le VEZ de la C.-B. est de 30% d’ici 2030 (ce qui était modestement ambitieux lorsque la C.-B. l’a adopté il y a deux ans, mais qui ressemble maintenant au maintien du statu quo) et de 100% d’ici 2040.
– La proposition du CPC n’est que de 30% d’ici 2030, sans date d’élimination progressive et complète.
– Les engagements relatifs à la modernisation des bâtiments sont vagues et manquent d’objectifs précis.
La partie la plus étrange
– Le Comptes d’épargne pour la réduction du carbone (CERC) est à la fois excessivement compliqué à gérer et probablement inefficace.
– Il affaiblit le signal de prix sur le carbone. Dans le système actuel, vous récupérez le montant moyen qu’un ménage de taille similaire paie en tarification carbone, ce qui vous incite à réduire la quantité de carburant que vous achetez et à empocher la différence. Dans le cadre du modèle CPC, vous récupérez le montant exact que vous payez, alors pourquoi essayer d’éviter de payer ?
– Dans le système actuel, la plupart des ménages à faible revenu bénéficient d’un remboursement supérieur à la taxe qu’ils paient, tandis que les ménages à revenu élevé paient une taxe plus élevée (parce qu’ils achètent plus d’essence, de combustibles de chauffage, etc.) Le modèle CPC supprimerait cet élément progressif en rendant à chacun exactement ce qu’il a payé.
– Il donne aux consommateurs des cartes-cadeaux/points plutôt que de l’argent, ce qui est étrangement bureaucratique.
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