Pour en revenir aux évènements, la résidente de Saint-André-d’Argenteuil était très inquiète suite à la découverte de ce qu’elle croyait être une possible fuite dans le pipeline passant à travers son terrain. Enbridge, ayant dépêché du personnel sous-traitant sur les lieux, lui a alors annoncé qu’il n’y avait pas une mais six faiblesses névralgiques sur à peine 200 mètres de pipeline ! (Ils n’avaient pas jugé bon de l’informer des résultats du sondage effectué au printemps.)
De nombreuses raisons d’être inquiets
Rappelons qu’Enbridge a été reconnue coupable et condamnée pour le plus grand déversement pipelinier de l’histoire des États-Unis où plus de 3 millions de litres ont été déversés au Michigan en 2010 (déversement toujours en cours de nettoyage trois ans après). Que cette compagnie a enfreint la réglementation de l’Office national de l’énergie dans 117 de ses 125 stations de pompage à l’échelle du pays.
Que ce même Office, dont le rôle est « de réglementer, dans l’intérêt public canadien, les pipelines, la mise en valeur des ressources énergétiques et le commerce de l’énergie », est chargé d’évaluer le projet et limite la participation du public, pourtant le premier concerné.
Ce projet va bouleversé beaucoup de choses, à commencer par la vie des résidents vivant dans le secteur où passe le pipeline. En Arkansas, tandis que certains résidents se plaignent de ne pas avoir été évacués et de souffrir de problèmes de santé liés au déversement du pipeline d’Exxon, survenu le 29 mars dernier, d’autres n’ont toujours pas pu réintégrer leur maison 2 mois après. La raison : c’est encore trop toxique.
En lançant sa campagne de publicités et relations publiques en faveur à l’arrivée des sables bitumineux et du renversement de la ligne 9, la Fédération des chambres de commerce du Québec a oublié de mentionner tous ces détails.
Minimiser les risques pour maximiser l’acceptabilité
Selon nous, Enbridge minimise les risques afin d’obtenir l’approbation de l’inversement de la ligne 9, mais ce sont les Québécois qui devront vivre avec les conséquences. Il est plus que temps que le gouvernement du Québec confirme les détails de l’évaluation environnementale qu’il entend mener maintenant qu’on parle de nombreuses faiblesses sur la ligne 9 au Québec. D’autre part, au lieu de faire des dons de milliers de dollars aux municipalités situées sur le tracé du pipeline (voir ces intéressantes cartes intéractives ici et ici - en anglais) et d’en investir des milliers d’autres en publicité, Enbridge devrait consacrer cet argent à sécuriser le pipeline qu’elle a abandonné entre Sarnia et Montéal-Est.