Édition du 18 juin 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Environnement

Par quoi commencer pour améliorer la situation du transport collectif équitable ?

Dans la foulée des consultations de l’ARTM qui comprend la refonte de la tarification... Obtenir une meilleure fréquentation par des tarifs plus justes socialement, pour ensuite obtenir un meilleur financement pour une meilleure offre de services ? ou Obtenir un meilleur financement pour une meilleure offre, qui permettra ensuite une tarification sociale ?

Le point de départ est le problème de congestion automobile, sommes-nous tous d’accord ?

Il y a trop d’autos sur nos ponts et dans nos rues. La congestion est un grave problème et plus seulement aux heures de pointe. Et ça va de pire en pire, avec les années. 

Les automobilistes ne veulent pas que soient institués des permis limités pour pouvoir circuler en ville en auto solo, par exemple, selon leur numéro de permis de conduire. Les numéros impairs pour telles ou telles journées, les pairs pour les autres jours, etc. 

Mais il faut trouver des solutions au problème de la congestion automobile. 

Comme solution pour les années prochaines, il faut moins d’autos solos à Montréal. À long terme, il faut moins d’autos tout court. 
 
Comment rendre le transport collectif beaucoup plus attrayant ?  

Selon moi, on n’a pas le choix, pour décongestionner nos ponts et nos rues du centre-ville surtout, il faut : 

 rendre BEAUCOUP PLUS attrayant le transport collectif, et, en même temps, 

 il faut donner aux utilisateurs du transport collectif, des avantages nouveaux qui sont surtout significatifs et d’une ampleur certaine. 

1. La tarification sociale est un de ces avantages significatifs.
 
2. Donner plus d’espace dans les rues pour améliorer les services offerts.

Un autre avantage significatif est de donner plus d’espace dans les rues pour améliorer les services offerts. Comme il y aura beaucoup de nouveaux utilisateurs, il ne faut surtout pas que les services diminuent. Ils doivent augmenter. 

Pour améliorer la quantité des services et leur qualité, il n’y a pas moyen de NE PAS DÉSAVANTAGER les automobilistes, surtout ceux qui se déplacent en solo dans leur voiture. Comme société, on a un choix à faire. 
 
Des suggestions anti-congestion par les solos

Avez-vous des suggestions anti-congestion automobile et surtout d’incitatifs pro-Transport-collectif, qui diminueraient le nombre d’automobilistes solos, qui font de longs trajets et qui, surtout, passent par les ponts ?
Pour ma part, avec comme nom "Rabais même zone + pas de pont", je suggère le programme de rabais de 50% des tarifs de TEC, pour les 10,000 premiers arrivés, parmi les automobilistes qui peuvent prouver que, la distance entre leur lieu de travail, et leur lieu de résidence, est de moins de 5 km ET qu’il n’y a pas de ponts entre ces deux lieux.
Meilleures idées ? 
 
Commencer par l’offre de services ?

Quelqu’un m’a dit "Côté transport en commun, sans offre, il n’y a pas de demande et la STM, tout comme les autres sociétés, sont réticente à ajouter des bus, prétextant qu’elles n’ont pas assez de demandes...Bonifiez l’offre et la demande viendra assez vite."
 
La clé : Davantage en subventions et davantage de financement stable
Pour bonifier l’offre de façon significative, ça prend de nouvelles sources de revenus stables pour le transport collectif ET davantage de financement, comme des subventions pour, par exemple, davantage de bus et davantage de voies dédiées.

Oui la situation présente est que beaucoup de transports publics "sont saturés", mais avec des subventions et autres financements, des bus peuvent être achetés, des voies dédiées peuvent être construites, etc. 
Bref, il y a moyen de baisser la somme d’argent à laquelle les utilisateurs globalement contribuent ET en même temps baisser certains tarifs pour les moins nantis, par des apports d’argents pour contribution sociale du Gouvernement du Québec et du Gouvernement du Canada. Ces 2 paliers de gouvernement ont des budgets pour les transports ET ils ont des budgets différents pour aider socialement les faibles revenus.

Pour plus de subventions dans le transport collectif, ça prend davantage d’utilisateurs que présentement. 

Par exemple, pourquoi Toronto a eu davantage en subventions que Montréal ?  Parce que l’Ontario a beaucoup plus d’utilisateurs que le Québec.
 
Pour plus d’utilisateurs : Qu’est-ce qui est le plus vite, le plus facile à changer et le moins coûteux à changer ?

Ce qui est le plus vite, le plus facile à changer et le moins coûteux à changer, c’est d’améliorer les tarifs pour une partie des utilisateurs, ceux qui ont le moins le moyen de payer, et qui prendraient plus souvent le transport collectif, si leur tarif était baissé. C’est une simplification des tarifs ET une tarification sociale qui feraient le plus et plus vite augmenter le nombre d’utilisateurs et l’achalandage du transport en commun.
Pour une utilisation plus assidue de la part des utilisateurs réguliers du transport public, qui ont davantage moyen économiquement de payer les tarifs de base, ça leur prendrait de meilleurs services.  Mais ça, c’est coûteux et la plupart des mesures à prendre sont longues à réaliser. Pour eux, ça ne prend pas de baisses de tarifs, mais pas de hausses non plus ! 
Pour convaincre les automobilistes solos, ça coûterait encore plus et ce serait encore plus long. 

Si on compte sur ceux-ci pour avoir rapidement un grand nombre d’utilisateurs du transport collectif, il faudrait des mesures pour leur donner moins de possibilités dans la rue et sur nos ponts, et il faudrait qu’ils paient davantage leur juste part des coûts sociaux et financiers, qu’ils entraînent pour la société. 
 
À ne pas oublier

« Selon l’IRIS, chaque dollar investi pour l’auto solo coûte 9,20$ à la société (pollution, réseau routier, congestion, etc.) alors qu’il n’en coûte que 1,50$ pour chaque dollar investi dans les transports collectifs. » 

Mais il n’y a pas d’acceptabilité sociale pour des mesures anti-automobilistes solos, comme des péages, des taxes, etc. Du moins, l’opinion publique ne voit pas encore la situation comme étant à ce point grave et critique qu’il faut de telles mesures anti-solos.  Mais.... la situation est grave pour l’économie de Montréal... et elle va en s’empirant constamment...
 
Faut-il favoriser n’importe quel type de covoiturage ?

Favoriser massivement le covoiturage est un moindre mal que l’auto solo, mais ça serait temporaire, pour quelques années, du moins, pour le centre-ville de Montréal. S’il faut le favoriser, c’est comme complément de parcours, suite à un circuit de transport collectif ou menant à une station de transport collectif.

L’incitatif au covoiturage pourrait alors être une certaine réduction de tarif du Transport collectif, pour une utilisation fréquente du covoiturage, selon une application Web partenaire avec l’ARTM et/ou les sociétés comme la STM.
 
Quelqu’un m’a dit : "...bonifier l’offre et la demande viendra assez vite."  Est-ce vrai ? Et si la demande ne vient jamais ?
 
Différences de point de vue si on a ou pas un véhicule de promenade
Pour les gens qui ont moyen d’avoir un "char"...

Pour les gens qui ont moyen d’avoir un "char", la demande pour le transport en commun n’est pas assez forte ! parce que ce que l’offre, de ce que leur procure leur voiture, leur paraît plus intéressante que celle du transport collectif. 

Pour eux, le coût des titres de transport n’est pas le facteur déterminant. Et ils se disent, à tort, que la congestion automobile solo au centre-ville n’est qu’un problème passager !!!

Ça prend des gens qui font pression sur les politiciens, pour que le financement du transport en commun soit plus stable, plus grand, ET pour que les services soient améliorés. 

Ce n’est pas les gens qui ont un "char", qui sont les plus revendicateurs pour une amélioration de la situation du transport collectif, et pour une diminution de la place des autos solos.

Moins c’est intéressant de "prendre le char", plus les automobilistes solos vont prendre éventuellement le transport collectif. 

Avec la congestion qui s’accroît sans cesse surtout au centre-ville, ces gens qui ont un char vont être de plus en plus intéressés de prendre le transport public. Il faut juste que les sociétés comme la STM soient prêtes à les accueillir... sans baisser les tarifs pour eux.

Quand, dans quelques années, ces gens vont utiliser de plus en plus le transport collectif, ils vont alors faire pression pour améliorer la situation du transport en commun. Mais, actuellement, il y a un grand risque qu’ils soient contre que la société favorise concrètement et de façon significative cette amélioration de la situation.
 
Pour les gens qui n’ont pas de "char"... dont ceux qui ont besoin d’une tarification sociale

Les gens qui n’ont pas de "char" ne demandent pas mieux d’avoir plus de moyens de prendre plus souvent le transport en commun. Ils veulent que ça soit plus facile, que ça leur donne davantage de moyens de se déplacer, plus loin, et pour le même prix ou avec des tarifs juste un peu diminués. 
C’est encore plus le cas des gens à faibles revenus, comme moins de 20,000 $ annuellement. Les moins nantis économiquement ont besoin d’une tarification sociale, leur donnant des rabais entre 50% et 75%, et éventuellement, avec même des périodes de gratuité, dans certaines circonstances.

Il y a quelques années, le « Baromètre CIRANO » avait mesuré que 82% des Québécois et 87% des résidents de la région de Montréal, adhéraient à l’idée d’une tarification sociale pour le transport collectif. 

C’est les gens qui n’ont pas de "char" qui peuvent stimuler la demande et revendiquer de meilleurs services. C’est eux qui peuvent le plus mettre l’opinion publique du bord d’une bonification du financement et des services du transport collectifs. 

Pour eux, c’est le coût des tarifs qui est le facteur déterminant pour prendre davantage souvent le transport en commun.
 
Le meilleur moyen de faire en sorte que l’offre soit bonifiée

Davantage de fréquentations du transport collectif, c’est le meilleur moyen de faire en sorte que l’offre soit bonifiée, parce que ça donnerait de meilleures subventions, entre autres au niveau fédéral... où il y a énormément d’argent du public. 

Le fédéral ne subventionne pas après une étude scientifique et impartiale des besoins. C’est le nombre de passages des utilisateurs qui compte le plus comme critère.
 
Pour de meilleurs services, et des services qui font que les parcours soient plus rapides, il faut aussi DOUBLER les voies dédiées au transport collectif.

Pour ma part, je préconise des voies semi-réservées comme ce qui suit :

Circuit Surligne Super Express 455 St-Urbain (40 minutes de Henri-Bourassa à Notre-Dame, par 10 arrêts) sur une voie de type « semi-réservée », http://bit.ly/1FEfxZ3

Voir aussi :
https://mtlurb.com/topic/16639-stm-discussion-generale-2019/?tab=comments#comment-350869
https://bit.ly/2UOvaeH

  Comme vous pourrez le voir dans cette illustration d’une des possibilités, le covoiturage a une certaine place dans ce genre de voie semi-réservée, qui accepterait aussi des taxis, des autopartages, des véhicules électriques et même, éventuellement, des véhicules qui se conduisent tout seuls.... sous certaines conditions.
 
Qu’est-ce qui peut rendre moins intéressant de prendre son "char" ?
On peut procrastiner en utilisant la méthode passive, qui va faire que ça va être, avec les années, de moins en moins intéressant d’être un automobiliste solo.

On peut aussi être plus proactif, en favorisant les utilisateurs du transport en commun, en donnant moins de place aux automobilistes solos, quitte à aggraver, pour quelques années, la congestion automobile (mais pas la circulation des bus), surtout au centre-ville de Montréal.  

Par exemple, sommes-nous collectivement d’accord pour déplacer, à la pointe du matin, plus de 900 personnes à l’heure (dont une capacité théorique de 800 cyclistes,) par une voie semi-réservée sur St-Urbain, à Montréal ? Voir : http://bit.ly/1FEfxZ3
 
La conséquence de donner plus d’espace public des rues et des ponts, pour bonifier l’offre du transport collectif

Plus d’espace public des rues et des ponts, pour bonifier l’offre du transport collectif, passe nécessairement par des situations où les automobilistes solos vont trouver ça moins intéressant de prendre LEUR char...

Finalement, comme société, il faut décider si on est prêt à avantager clairement les utilisateurs du transport public, même au détriment des automobilistes solos ? 

Mais, est-ce qu’on a vraiment le choix ?

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