Après sa victoire contre le champion poids-lourd Sonny Liston, il s’est rapproché de Malcolm X et c’est alors qu’il est devenu Mohamed Ali. On le surnommait le poète ou le danseur de la boxe, tant il bougeait sur le ring. La presse blanche le haïssait. Dans la tradition du sud, les Noirs devaient demeurer des « Oncle Tom », soit, des serviteurs des blancs.
Ali a alors compris que son combat dans le ring était pour tous les Noirs et opprimés de ce monde. La boxe était devenue un instrument politique pour confronter le racisme et l’exploitation. Pour le faire taire, le gouvernement américain l’a conscrit pour la guerre au Vietnam. Ali a refusé. Dans une déclaration célèbre, il a affirmé qu’il n’avait jamais été traité de « sale nègre » par des Vietnamiens. On lui a alors enlevé son titre de champion et on lui a interdit de continuer à boxer. Sans argent, il a continué à mener la lutte. Il était en tête de plusieurs grandes manifestations antiracistes, de la Californie à Washington. Sa réputation est devenue mondiale, y compris parmi les prisonniers politiques sud-africains dont un certain Nelson Mandela, que le régime de l’apartheid avait arrêté grâce à la collaboration de la CIA. À l’époque, le gouvernement des États-Unis était le grand ami de l’apartheid, au nom de la lutte contre le « communisme ».
Mohamed Ali n’était pas parfait. Cela a un peu mal tourné à la fin de vie lorsqu’il était assez gravement malade, et lorsqu’il s’était retrouvé avec l’administration Bush pour appuyer l’agression contre l’Afghanistan. En fait, mal conseillé par une élite africaine-américaine très cooptée, il n’était plus que l’ombre de lui-même.
L’histoire le retiendra toutefois comme un combattant contre le racisme et l’injustice.