Notre ministre de la Santé a fait preuve d’une belle ouverture et les pistes de solution dégagées, bien que très optimistes, sont intéressantes, mais le gouvernement fait l’économie d’une réflexion beaucoup plus vaste sur l’accès aux soins.
Pas une panacée
Avoir un médecin de famille, bien qu’important, n’est pas une panacée. L’accès aux soins, c’est plus qu’une question de quotas ou de cible de patients suivis. Par exemple : est-ce toujours nécessaire de devoir passer par un médecin avant d’avoir accès aux services de prévention en santé mentale ? Ne s’agit-il pas là d’une étape de trop ?
Plusieurs questions sont toujours en suspens, notamment l’accès à des services de prévention, d’aide en santé mentale et de soins à domicile. Comment se concrétisera la mise en œuvre des nouveaux modèles de soins souhaités ? Quels seront les moyens utilisés qui permettront d’améliorer significativement la collaboration interprofessionnelle nécessaire à une prise en charge efficace des patients ? Quelles seront les ressources financières allouées pour soutenir cette collaboration ?
Mettre tous ses œufs dans le panier du traitement médical des problèmes, en évacuant toute la notion de la prévention et de la prise en charge des patients, est une erreur monumentale et un symptôme d’une vision réductrice du système de santé et de services sociaux.
Collaboration = meilleure organisation
La population du Québec veut pouvoir avoir accès aux bons soins et qu’ils soient donnés par les bons professionnels lorsqu’ils en ont besoin. Parfois, cela signifie pouvoir voir un médecin ; d’autres fois, un psychologue ou une infirmière. Le projet de loi 20 du ministre Barrette et l’entente qu’il vient de conclure avec la FMOQ ne laissent rien présager de tout cela.
Pour assurer une réelle prise en charge des patients, on doit se baser sur une véritable collaboration interdisciplinaire qui met tout le monde à contribution : les infirmières, les infirmières auxiliaires, les professionnels, les préposés, les omnipraticiens, les spécialistes, etc. Toutes et tous doivent être mis à contribution et être en mesure de travailler en équipe pour le seul bénéfice de la population, pas de considérations comptables.
C’est exactement ce que permettaient les centres locaux de services communautaires (CLSC) : un accès à des services de première ligne en matière de santé et de services sociaux, donnés par une équipe multidisciplinaire. Pourquoi ne pas mettre quelques œufs dans ce panier-là avant de risquer de tous les casser dans celui du projet de loi 20 ?