« Pour de nombreuses femmes, leur emploi représente le dernier bastion de liberté, leur unique fenêtre sur l’extérieur. Cela fait du milieu de travail un endroit idéal pour tendre la main à ces femmes, qui oseront davantage s’ouvrir si leur employeur met en place un environnement sécuritaire et soutenant pour les victimes », explique Chantal Arseneault, présidente du Regroupement.
Au-delà des effets sur les victimes directes, la violence conjugale a des répercussions importantes sur l’ensemble du milieu de travail : dégradation du climat de travail, instabilité, perte d’expertise et de personnel, enjeux de sécurité, etc. En prévenant ces situations, les employeurs contribuent à la protection et à la sécurité des victimes et de leurs équipes.
Alors que la Loi sur la santé et la sécurité du travail oblige désormais les employeurs à agir pour prévenir les impacts de la violence conjugale au travail, les organisations pourront bénéficier d’un accompagnement personnalisé et gratuit pour déployer des actions adaptées à leur milieu. Ce programme offert par le Regroupement comprend des conférences de sensibilisation, des formations, ainsi qu’une panoplie d’outils pratiques avec, à la clé, l’obtention d’une certification attestant de l’engagement des organisations. Le nouveau site du projet, milieuxdetravailallies.com, regorge également d’informations et de conseils pour entamer une réflexion et passer à l’action.
Des organisations cheffes de file pour lancer le mouvement
En dévoilant leur engagement en tant que milieux de travail alliés, Desjardins, la Ville de Laval, l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) et le Syndicat des Métallos font figure de précurseurs.
« Desjardins devient aujourd’hui la première entreprise à obtenir la certification, et la Ville de Laval, elle, la première municipalité à recevoir cette reconnaissance. En tant qu’organisations d’envergure, nous espérons qu’elles entraîneront dans leur sillage de nombreuses autres, inspirées par ces initiatives », ajoute Chantal Arseneault.
« Si, dans chaque équipe de travail, le personnel est sensibilisé aux signes de la violence conjugale et sait comment réagir adéquatement aux confidences d’une collègue, on va créer un grand mouvement susceptible de faire reculer la violence conjugale. Chaque travailleuse, chaque travailleur devient un maillon essentiel en posant des gestes significatifs à leur échelle », souligne Arina Grigorescu, chargée du projet au Regroupement.
Ils et elles ont dit
« La violence conjugale peut prendre plusieurs formes et avoir des répercussions dans plusieurs sphères de notre vie. Les milieux de travail en font certainement partie. Tant les employeurs que les collègues peuvent contribuer à la lutte à la violence conjugale. Je tiens à remercier le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale. Les actions qu’elles coordonnent revêtent une importance capitale dans notre société et je suis très fière que le Secrétariat à la Condition féminine investisse 150 000 $ sur trois ans dans ce projet. Je suis certaine qu’il fera une différence pour plusieurs femmes. »
– Isabelle Charest, ministre déléguée à l’Éducation et ministre responsable de la Condition féminine
« Desjardins s’est engagé pleinement dans son rôle d’employeur allié pour permettre à ses employées de vivre et de travailler dans un milieu exempt de violence. Après avoir débuté le partenariat avec le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, des témoignages touchants nous sont parvenus de la part d’employées, nous confirmant l’importance de ces initiatives de sensibilisation et de soutien aux victimes. »
– Geneviève Mérette, responsable du Bureau du respect de la personne de Desjardins
« À titre de municipalité alliée contre la violence conjugale, il devenait tout naturel d’adhérer à ce nouveau programme destiné aux employeurs et aux syndicats. Notre partenariat avec le Regroupement est très précieux puisque ce dernier nous accompagne à chaque étape du processus. Grâce à l’expertise du Regroupement et à son dévouement pour la cause, la Ville de Laval pourra faire plus et mieux pour ses employés en matière de sensibilisation et de prévention. »
– Sandra El-Helou, membre du comité exécutif responsable du dossier de la condition féminine et conseillère municipale de Souvenir-Labelle
« La violence conjugale est un enjeu social qui doit être abordé et l’AQCPE développe actuellement une politique interne ainsi que des outils pour soutenir les gestionnaires de CPE et responsables de services de garde dans l’accompagnement des familles touchées par ce fléau. L’ensemble du réseau de la petite enfance répond à l’appel pour contrer la violence conjugale. »
– Geneviève Bélisle, directrice générale de l’AQCPE
« Le féminicide dont a été victime la militante syndicale Nadège Jolicoeur a été un électrochoc. Nous tentons d’agir : en négociant des dispositions dans nos conventions, avec les délégués sociaux qui peuvent intervenir autant auprès des victimes que des agresseurs, en sensibilisant les travailleurs et travailleuses pour garder l’œil ouvert. Merci au Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence d’avoir contribué à la sensibilisation dans nos rangs. Ensemble, on contribue à changer les mentalités ! »
– Dominic Lemieux, directeur du Syndicat des Métallos
Un message, un commentaire ?