Le 8 mars n’est pas une célébration. Parce que nos droits ne tiennent qu’à un fil, parce que les acquis d’hier doivent être défendus sans relâche. Parce que la montée du masculinisme et de la droite menacent nos droits si durement.
Nous sommes encore en lutte contre les féminicides et contre la violence envers les femmes, qui persiste et s’amplifie. Nos corps, nos vies et nos avenirs sont toujours sous le joug d’hommes qui refusent de nous écouter. Seulement au Canada, 187 femmes ont été tuées en 2024, dont 25 au Québec. Nous sommes encore en lutte parce que les femmes autochtones sont surreprésentées parmi les femmes assassinées ou portées disparues. Parce que la stérilisation forcée et l’eugénisme subis par les femmes autochtones ne sont pas des reliques du passé, mais des pratiques encore documentées au 21e siècle.
Nous sommes encore en lutte parce que nos droits à la liberté sexuelle et reproductive sont attaqués. Alors que le mouvement anti-choix s’organise de manière considérable au Canada et que nous vivons dans un pays où il est socialement acceptable qu’un chef de parti ait voté cinq fois pour restreindre ce droit fondamental, l’avortement n’est pas un droit acquis. Nos voisines du Sud, elles, voient leur liberté de contrôler leur propre corps s’effondrer.
Nous sommes encore en lutte parce que les femmes transgenres sont utilisées comme boucs émissaires par des politiciens cherchant à détourner l’attention des véritables enjeux. Parce que l’intolérance envers la diversité sexuelle et de genre ne fait que croître.
Nous sommes encore en lutte parce que notre travail est sous-payé et invisibilisé. Des travailleuses en CPE peinent encore à se faire entendre dans leurs négociations pour des conditions de travail et un salaire décents. Nous sommes encore en lutte, car les femmes subissent démesurément la crise du logement, la crise du coût de la vie et la crise des services publics.
Nous sommes encore en lutte parce que la crise climatique est aussi un enjeu féministe. Alors que 80 % des personnes déplacées par les changements climatiques sont des femmes, une politique de terreur règne contre les migrant·es non-documenté·es aux États-Unis. Au Québec comme ailleurs, la montée de l’identitarisme de droite renforce l’intolérance et le processus de déshumanisation des personnes issues de l’immigration.
Nous sommes encore en lutte parce que nous vivons encore dans un monde où une femme sur trois subira des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie. Parce que 60 % des pays n’ont toujours pas de lois criminalisant le viol qui sont fondées sur le principe du consentement. Parce que moins de la moitié des femmes sont protégées contre le harcèlement en ligne et que 139 pays manquent encore de législation interdisant le mariage des mineur·es.
Alors qu’on tente de nous faire taire dans les sphères publiques et politiques, alors que nos cris de détresse sont étouffés par l’inaction des gouvernements, nous sommes encore en lutte.
L’indignation ne suffit plus. Nous sommes encore en lutte et nous sommes en colère.
Le 8 mars, ce n’est pas une célébration. C’est un cri de rage pour les femmes de Palestine, d’Afghanistan, d’Iran, des États-Unis, du Soudan, de la République Démocratique du Congo, de Corée du Sud, d’ici et d’ailleurs. Nous refusons de nous taire. Tant qu’il le faudra, nous serons debout, en colère, et en lutte.
Solidairement,
La Commission nationale des femmes de Québec solidaire
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