28 février 2025 | tiré de Rabble.ca
https://rabble.ca/politics/canadian-politics/an-unnecessary-election-in-ontario-produces-almost-the-same-result-as-last-time/
Mais Ford a néanmoins réussi son pari. Il a remporté une troisième majorité consécutive – bien qu’elle soit légèrement inférieure à sa majorité précédente de 2022.
Au moment de la rédaction du présent rapport, les progressistes-conservateurs de Ford ont remporté 80 des 124 sièges cette fois-ci, soit deux de moins qu’en 2022.
Une majorité est une majorité. M. Ford dirigera l’Ontario pendant encore quatre ans.
Mais pendant la campagne, Ford et ses acolytes avaient prédit avec confiance un appui massif et des gains de plus de 90 sièges.
D’après les sondages d’opinion publique, certains commentateurs sont même allés jusqu’à évoquer des souvenirs des élections de 1987 au Nouveau-Brunswick, lorsque les libéraux de Frank McKenna ont remporté tous les sièges de l’Assemblée législative.
Les experts ont déclaré qu’il y avait une possibilité d’une explosion tout aussi écrasante cette année pour Ford, avec une opposition divisée réduite à près de zéro.
Les néo-démocrates, avec leur nouvelle cheffe, Marit Stiles, ont démenti cette prévision.
Ils ont conservé leur statut d’opposition officielle, remportant 27 sièges, soit presque autant qu’en 2022. Stiles et son équipe bien organisée ont donné une classe de maître sur la maximisation de ce que les politologues appellent l’efficacité du vote. Ils ont obtenu le meilleur rapport qualité-prix possible pour leur moins de 19 % des votes à l’échelle de la province.
C’était l’inverse pour les malheureux libéraux de l’Ontario, qui avaient également une nouvelle chef, Bonnie Crombie, l’ancienne mairesse de la troisième plus grande municipalité de l’Ontario, Mississauga.
Les libéraux ont augmenté leur vote populaire d’environ cinq points, pour le porter à près de 30 %. Mais ils ont dû se contenter de 14 sièges.
Crombie a perdu son élection dans la ville dont elle avait été mairesse pendant près d’une décennie, mais a déclaré qu’elle resterait à la tête du parti. La chef libérale a dit à ses partisans qu’ils pouvaient célébrer une sorte de victoire à la Pyrrhus, le fait qu’ils aient remporté plus que les 12 sièges nécessaires pour obtenir le statut de parti officiel à l’Assemblée législative de l’Ontario. En 2022, les libéraux de l’Ontario n’avaient pas réussi à atteindre ce objectif.
À l’instar des néo-démocrates, le Parti vert de Mike Schreiner a maximisé son efficacité électorale. Ils ont réussi à conserver leurs deux sièges, malgré un pourcentage total de voix dérisoire de seulement 4 %.
Le vrai gagnant : Aucune de ces réponses
Le lendemain de l’élection, le groupe de réforme électorale Représentation équitable au Canada a publié un communiqué de presse intitulé « Les électeurs de l’Ontario ont encore été trompés par le système uninominal majoritaire à un tour ».
Curieusement, le parti qui a le plus souffert du système électoral actuel, le Parti libéral, n’a pas été un ardent partisan de la réforme électorale, que ce soit en Ontario ou au niveau fédéral.
Le véritable gagnant des élections ontariennes de 2025, comme en 2022, n’était « rien de tout cela ».
Seulement environ 45 % des Ontariens admissibles ont pris la peine de voter. C’est à peine deux points de pourcentage de plus que le creux record de 43 % de la dernière fois.
Les conditions hivernales ont joué un rôle dans le maintien d’un faible taux de participation cette fois-ci. Mais il en a été de même pour la couverture médiatique obsédée par les sondages, qui a martelé le message que Ford était si loin devant qu’il valait à peine la peine de mettre un manteau, une écharpe, des gants et des bottes pour aller voter.
Rompant avec ce qui était autrefois sa règle journalistique habituelle, même CBC News a continué à faire des reportages sur les sondages d’opinion le jour de l’élection.
Lorsque M. Ford a pris la parole le soir de l’élection, il a réitéré sa préoccupation face à la menace des États-Unis et de son président autoritaire et dangereusement instable, Donald Trump.
Le président américain continue de dire qu’il imposera des tarifs douaniers de 25 % sur tout ce que le
Canada exporte vers son pays mardi prochain, le 4 mars.
La seule exception sera le pétrole et le gaz, que le Canada vend aux États-Unis à un prix inférieur à celui du marché. Les droits de douane seront de 10 %.
Pendant ce temps, à Ottawa...
Les membres du Parti libéral fédéral votent maintenant pour leur nouveau chef. Le vote se termine le dimanche 9 mars à 15 h HNE. Le Parti s’attend à annoncer le gagnant plus tard dans la journée.
Le nouveau chef libéral deviendra automatiquement premier ministre du Canada, même s’il n’a pas de siège au Parlement. C’est le cas du favori en lice, l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney.
La période de transition entre Justin Trudeau et le nouveau chef prendra jusqu’à deux semaines.
Cela signifie qu’un nouveau premier ministre fédéral ne sera pas assermenté avant le 24 mars, date à laquelle le Parlement en prorogation doit retourner au travail.
Ainsi, la scène nationale sera pratiquement vide pendant plusieurs jours, à un moment qui pourrait être un moment crucial pour le pays.
Il s’agira d’une occasion en or pour le premier ministre de l’Ontario nouvellement réélu – qui est également président du Conseil de la fédération, l’organisme qui regroupe les 13 provinces et territoires – de faire valoir ses muscles politiques et rhétoriques.
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