Tiré du site web et du guide Je vote pro choix
Dans le climat politique actuel, il est primordial que le droit de choisir l’avortement soit une priorité électorale pour toustes.
Depuis la décriminalisation de l’avortement en 1988, il y a eu 50 projets de loi ou motions pour restreindre le droit à l’avortement au gouvernement fédéral. Le plus récent projet de loi, C-311, remonte à seulement 2023, et 100% des élus conservateurs ont voté en faveur de cette loi.
Nous avons le pouvoir de choisir un gouvernement qui s’engage à défendre le droit fondamental de chacun.e de disposer de son corps.
Dans la semaine précédant le jour de scrutin, la FQPN publiera une liste des candidat.es qui s’engagent à voter contre tout projet de loi anti-choix. Si vous souhaitez participer à la mobilisation dans votre région, contactez info@fqpn.qc.ca.
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La Fédération du Québec pour le planning des naissances adopte des positions pro-choix dans une perspective de justice reproductive. Cela signifie que notre organisation prend une posture politique féministe de transformation sociale et de lutte aux oppressions. Nous nous opposons
ouvertement à toute politique, projet de loi ou programme qui ne garantissent pas la liberté des femmes, des hommes trans, des personnes non-binaires, bispirituelles ou intersexes de disposer de leur corps. Toutefois, nous ne favorisons aucun parti politique en particulier. À vous de
faire la part des choses. Nous invitons toutes les personnes à aller rencontrer leur candidat·es, à les questionner et à vérifier leurs plateformes politiques pour s’assurer que celles-ci sont en accord avec leurs valeurs pro-choix. Ce document peut être reproduit de façon partielle ou complète à la condition de mentionner la source.
C’est quoi être pro-choix ?
Les groupes pro-choix sont des organisations qui militent pour la défense du droit des femmes, des hommes trans, des personnes non-binaires, bispirituelles et intersexes de disposer de leur corps. Les groupes pro-choix font la promotion du libre choix lorsqu’une personne vit une grossesse. Ces groupes présentent toutes les options sur un pied d’égalité, soit la poursuite de la grossesse en vue de devenir parent, la poursuite de la grossesse en vue d’avoir
recours à l’adoption ou l’interruption de la grossesse.
Concrètement, être pro-choix c’est :
· faire confiance aux femmes et aux personnes enceintes qu’elles sont capables et autonomes de prendre la meilleure décision pour elles-mêmes à ce moment de leur vie ;
· une décision prise par soi-même en cohérence avec ses valeurs, ses croyances et son vécu ;
· un pouvoir d’agir sur sa propre vie ;
· un choix fait de façon libre et éclairée. Pour ce faire, il faut disposer des bonnes informations et ne subir aucune pression ;
· être pour la vie ! Pour une vie de qualité dans des conditions décentes et privilégier la vie des femmes, des hommes trans, des personnes non-binaires, bispirituelles et intersexes ;
· être contre le contrôle du corps des femmes ;
· s’opposer au système patriarcal.
On ne peut pas dissocier le libre choix et la justice reproductive des luttes sociales qui entourent les services en santé sexuelle et reproductive gratuits et accessibles, les programmes sociaux inclusifs et un filet social fort qui réduit les inégalités et permet de jouir pleinement de
notre citoyenneté !
De tout temps, des femmes, des hommes trans, des personnes non binaires, bispirituelles et intersexes ont décidé d’interrompre leur grossesse, souvent au péril de leur vie. Et cela pour plusieurs raisons, principalement :
· ne veulent pas d’enfant
· n’en veulent pas à ce moment de leur vie
· n’en veulent pas un autre
· n’en veulent pas avec ce partenaire
· n’en veulent pas dans la pauvreté
· n’en veulent pas à la suite d’une agression sexuelle
· ne veulent pas élever un enfant dans le monde actuel
· n’importe quelle autre raison qui lui est propre.
Le contrôle du corps des femmes
Dans les sociétés patriarcales, le pouvoir des hommes sur les femmes, les hommes trans, les personnes non-binaires, bispirituelles et intersexes s’exerce principalement en contrôlant leurs corps. Ce contrôle peut prendre plusieurs formes, par exemple :
· violence conjugale, harcèlement, viol, inceste, agression
sexuelle, traffic sexuel, féminicide ;
· mutilation génitale, crime d’honneur, mariage forcé ;
· contrôle médical de la vie reproductive : contraception, grossesse, accouchement, ménopause, stérilisation forcée ;
· la mode, les standards de beauté, la chirurgie esthétique.
L’interdiction et la criminalisation de l’avortement est un des moyens de contrôler le corps et la vie d’une autre personne. Ses impacts sur la santé physique et mentale sont considérables et ont des conséquences sur l’ensemble de la société. L’avortement est encore une fois utlilisé
comme outil politique d’oppression.
La glorification de la maternité
Aujourd’hui encore, l’identité associée au genre féminin repose en grande partie sur la glorification de la maternité. La maternité est associée à la « nature biologique » de la féminité. Le fameux « instinct maternel ». Les femmes sans enfants devraient se sentir incomplètes.
Il est tout à fait normal de ne pas avoir le désir d’avoir des enfants, de porter des enfants ou de devenir parent. Avorter, c’est refuser la maternité obligatoire, c’est prendre la décision de désobéir à une pression sociale. Le silence et la honte entourant le choix de la non- maternité doivent cesser.
D’un côté le mouvement anti-choix associe souvent, à tort, l’avortement à un acte dangereux ou égoïste. Alors que de l’autre côté, il n’est aucunement fait mention des conséquences physiques et psychologiques d’une grossesse menée à terme. D’ailleurs, l’annonce d’une grossesse
est parfois un élément déclencheur à l’apparition ou l’aggravation de violences conjugales ou de contrôle coercitif.
Chaque personne a son histoire, son vécu, ses raisons.
Cette décision lui appartient et est valable !
Gouvernement minoritaire
La politique canadienne en bref
Citoyen·nes → Député·es → Lois
Notre démocratie
Le Canada utilise une manière de fonctionner qui se nomme la démocratie représentative. Ce type de démocratie demande aux citoyen·nes d’élire des personnes représentantes (député·es) qui seront appelées à défendre leurs intérêts à la Chambre des communes. Le pays est divisé en 343 circonscriptions. Votre député·e est donc choisi·e en fonction du lieu où vous résidez. Le parti qui fait élire le plus de député·es se retrouve donc avec le pouvoir. Le deuxième parti qui a le
plus de député·es formera l’opposition officielle.
La Chambre des communes
L’ensemble des député·es élu·es siège à la Chambre des communes. C’est là que tous les projets de loi sont proposés, discutés et votés. Tous les député·es peuvent déposer des projets de loi, ou des motions indépendamment de leur allégeance politique.
Gouvernement majoritaire
Un gouvernement est considéré majoritaire lorsque son nombre de député·es représente plus de 50% des 343 circonscriptions (172 députés et plus). Si tous les député·es de son parti s’entendent pour voter une loi, un gouvernement majoritaire n’a pas besoin de négocier avec les partis d’opposition pour faire adopter des lois.
Un gouvernement est considéré minoritaire si le parti avec le plus grand nombre de député·es fait élire moins de 50% des député·es à la Chambre des communes (moins de 172 député·es). Pour être capable de faire voter des lois, un gouvernement minoritaire doit négocier avec
les partis d’opposition afin d’obtenir plus de 50% des voix à la Chambre des communes.
La question de l’avortement aux élections
Pourquoi on parle d’avortement en contexte de campagne électorale fédérale ?
Il est important de noter que l’avortement était considéré comme un acte criminel jusqu’en 1988. Il a été décriminalisé dans un jugement de la Cour suprême du Canada. Les personnes qui avaient recours à l’avortement et les personnes qui les pratiquaient étaient passibles
d’une peine d’emprisonnement.
Le mouvement anti-choix1 s’est mobilisé dans les 35 dernières années afin de faire reculer le droit à l’avortement durement gagné par le mouvement féministe. Que ce soit en diffusant de l’information mensongère, par l’ouverture de centres « d’aide à la grossesse » qui orientent systématiquement les femmes vers la poursuite de la grossesse ou en s’assurant de présenter des candidat·es anti-choix dans le plus de circonscriptions possibles. Le mouvement anti-choix
est encore bien présent au Canada.
Depuis 1988, de nombreux·ses élu·es ont déposé des projets de loi visant à recriminaliser ou restreindre le droit des femmes de choisir. À ce jour, 50 projets de loi ou motion ont été déposés, heureusement, aucun n’a été adopté.
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