Édition du 1er avril 2025

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Élections fédérales 2025

Élections canadiennes : quand les partis parlent dans le vide

J’avoue ma frustration : dans cette campagne électorale, aucun parti ne s’adresse à moi.

Leurs messages se perdent dans une masse éthérée, impersonnels, enfermés dans des slogans stériles et un langage qui fuit la réalité de la rue. Autour de moi, les gens répètent comme un mantra : "Ils se ressemblent tous". Et ils n’ont pas tort. Mêmes costumes, mêmes gestes de courtoisie vide, même défense du système. Les différences sont minimes, comme si le jeu politique consistait à se fondre dans le décor et à laisser les couleurs parler à leur place : bleu, rouge, orange, vert.

Les oranges et les verts - soi-disant progressistes - ont opté pour un ton poli, presque complaisant.
Cette obsession de préserver les apparences m’inquiète quand le monde brûle :

Gaza : plus d’un an et demi de génocide, avec des familles entières qui voient mourir les leurs jour après jour.

Trump : une guerre économique qui menace de laisser des milliers de Canadiens sans emploi.

La crise : emplois précaires, salaires insuffisants, expulsions, vies brisées par un système qui rejette les gens.

Face à la peur et à la frustration populaire, les partis de gauche (orange et vert) persistent à céder du terrain aux rouges libéraux, comme si le respect des élites valait plus que la justice.
Je parle avec mes voisins, avec des travailleurs, avec ceux qui souffrent : ils fuient les partis comme la peste. Pourquoi ? Parce qu’ici règne un consensus tacite de paix sociale, une fiction où le conflit est balayé sous le tapis. Les rues pourraient brûler par nécessité, mais eux continueraient à parler d’"unité" et de "dialogue".

Nous - ceux qui vivons au quotidien dans le conflit - n’avons pas notre place dans ce récit. Ceux qui craignent l’expulsion, qui pleurent les morts de Gaza, du Soudan ou du Congo, qui survivent avec trois jobs et n’arrivent toujours pas à joindre les deux bouts. Pour nous, il n’y a pas de discours.

S’ils voulaient vraiment nous parler, les partis devraient :

Descendre dans la rue : soutenir nos luttes par des actes, pas par des prospectus.
Apprendre notre langage : abandonner le jargon politique et parler clairement, sans filtre.
Se salir les mains : faire partie de notre réalité, pas être des touristes de la souffrance d’autrui.

Un jour, les oranges et les verts comprendront pourquoi ils ne gagnent jamais : nous avons besoin de souris qui défendent les souris, pas de chats déguisés. Je voterai orange, oui, mais mes voisins - crevés et dégoûtés - ne feront même pas l’effort de les distinguer. Et qui pourrait leur en vouloir, quand même les couleurs semblent se dissoudre dans le même brouillard.

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