D’abord, face à l’indignation justifiée des Québécois et Québécoises face au scandale des commandites, Stephen Harper nous avait promis un gouvernement propre et un parti à l’éthique infaillible. Immédiatement après son élection, le Parti Conservateur nommait un de ses organisateurs politiques sénateur et ministre des travaux publics. Au même moment, le PC achetait un député libéral en lui promettant un ministère. Peu après, Stephen Harper travaillait activement à contrôler les médias parlementaires. On apprend cet été que le règlement du déséquilibre fiscal est remis au calandes grecques.
Ensuite, après la lutte contre le Suroît, la marche pour le climat, l’opposition au projet Rabaska, la lutte pour la défense du Mont Orford et la pétition « On dort comme une bûche », Jean Charest commence à comprendre que l’environnement est important pour les Québécois et Québécoises. Pendant ce temps, Stephen Harper renie la signature du protocole de Kyoto et nous dit que son plan vert contre les changements climatiques prendra au moins cinq ans à être mis en place.
Finalement, après les mouvements contre la guerre en Afghanistan, contre la guerre en Irak et pour la libération de la Palestine, toute la planète avait compris que le peuple québécois était profondément pacifiste. Stephen Harper a tout de même décidé d’investir des milliards de dollars dans l’armée afin de pouvoir augmenter le contingent canadien en Afghanistan et participer à des missions plus offensives en Afghanistan. Il a aussi encouragé Israël dans son agression illégale du Liban en disant que bombarder des dizaines de civils libanais était une « réponse mesurée » à l’enlèvement de deux soldats israéliens par le Hezbollah. Le gouvernement conservateur a ensuite décidé de créer une unité d’élite pour l’armée canadienne qui mènerait des missions secrètes comme des assassinats ciblés.
On peut donc dire que le gouvernement conservateur dirige le Canada comme si le Québec n’existait pas. Stephen Harper ne semble avoir rien appris lors de ses passages au Québec durant les élections. Il semble plutôt avoir appris l’éthique au Parti Libéral du Canada, le respect de l’environnement en Alberta et le pacifisme au Pentagone. Quand le gouvernement conservateur sera défait à Ottawa, il faudra que les Québécois et Québécoises jugent Stephen Harper non pas sur ses paroles, comme à la dernière élection, mais sur ses actes.