Édition du 17 décembre 2024

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Canada

Le nouveau « promoteur » des pipelines bitumineux accueilli « dignement » à Montréal

À l’appel d’une dizaine d’organisations autochtones, citoyennes, environnementales et étudiantes, près de 200 personnes ont participé ce matin (11 avril NDLR) à Monréal au Comité d’accueil de Greg Rickford, nouveau ministre des Ressources naturelles du Canada, ou devrais-je dire « nouveau promoteur officiel du gouvernement fédéral pour les pipelines de sables bitumineux ».

Tiré du site de Greenpeace Canada.

C’est devant le centre de conférence où M. Rickford venait promouvoir l’expansion de la production de pétrole des sables bitumineux et des projets d’oléoducs qu’avait lieu la manifestation qui visait à faire front commun face à ces projets dangereux et d’un autre âge.



Comité d'accueil pour Greg Rickford par leclercri

Tous ces citoyens et organisations ont tenu à montrer que la mobilisation et l’opposition s’organisent au Québec, et voici pourquoi : 

Énergie Est : un projet destructeur pour le climat mondial  

Avec ses 1,1 million de barils transportés par jour, l’oléoduc Énergie Est de TransCanada deviendrait le plus gros pipeline de pétrole de sables bitumineux au monde et une menace pour l’environnement, les communautés locales et le climat mondial.

Selon l’Institut Pembina le projet Énergie Est dégagerait autant de GES que 7 millions de véhicules (http://www.pembina.org/media-release/2521).

Autant dire qu’autoriser ce projet revient à anéantir les efforts déployés jusqu’ici au Québec et au Canada dans d’autres secteurs pour diminuer l’empreinte carbone. Loin d’être un progrès pour l’économie canadienne, c’est un retour en arrière et ce, au moment même où la demande internationale en énergie propre augmente.

Énergie-Est : un pipeline voué à exporter du pétrole

« L’essentiel des 1,1 million de barils de brut transportés chaque jour par l’oléoduc Énergie Est serait exporté non raffiné (v). Québec n’a rien à gagner dans ce projet et les communautés devront vivre avec les risques pendant 50 ans » a déclaré Justin Arcand, co-porte-parole de l’Association syndicale pour une solidarité étudiante (ASSÉ) durant la manifestation.

En effet, les raffineries canadiennes n’ayant pas la capacité et/ou l’intérêt de traiter ce brut, la majeure partie du pétrole est vouée à l’exportation depuis les terminaux de Gros Cacouna, QC, et de Saint-John, NB, vers l’Inde ou la Chine au bénéfice de TransCanada,et non des Canadiens.

Une menace pour des millions de Canadiens, leur eau potable, l’environnement et les bélugas

Lors de la manifestation Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones du Québec a signifié que « Le projet Énergie Est pourrait affecter plus de 155 communautés des Premières Nations, depuis l’Alberta jusqu’au Nouveau-Brunswick. Nombre de ces communautés s’opposent à ce projet de même qu’au projet d’Enbridge et sont inquiètes des risques de déversements sur leurs territoires et des impacts sur leurs pratiques traditionnelles. Or les gouvernements fédéral et provincial ont l’obligation constitutionnelle de les consulter, ce qui est loin d’avoir été fait ».

Mentionnons qu’à sa première année d’opération en 2010, le pipeline Keystone (« petit frère » de XL) de TransCanada a connu 12 déversements (http://thinkprogress.org/climate/2011/08/17/297576/oil-spills-transcanada-keystone-xl-pipeline/).

« L’eau aussi est une ressource naturelle, mais qui dans nos gouvernements s’occupe de la protéger ? » a lancé Martine Chatelain, présidente de la Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau, Eau Secours ! 
Parce qu’un déversement peut arriver à tout moment et n’importe où, Énergie Est qui traverserait 300 lacs et rivières menace directement l’approvisionnement en eau de millions de Canadiens.

Pour Mikael Rioux, qui marchera de Cacouna à Kanesatake afin de dénoncer les projets d’oléoducs, « il faut également mettre en lumière tous les dommages collatéraux reliés à ce type de projet. Le projet de port pétrolier de TransCanada à Cacouna, représente un risque majeur pour la survie des bélugas du St-Laurent déjà grandement fragilisée. »


En outre ce projet pourrait avoir un gros impact sur les secteurs de la pêche et du tourisme.

Énergie-Est = 200 emplois directs à long terme au Québec  

Avec 12 milliards de dollars d’investissement pour créer 1 000 emplois directs à long terme, le projet Énergie Est serait l’une des pires créations de jobs de l’histoire du Canada. De ces emplois, à peine 200 emplois seraient créés au Québec. Les pipelines de sables bitumineux menacent d’autres secteurs économiques comme celui de la pêche ou du tourisme dans la région du Golfe du Saint-Laurent.

Pour 1 million investi dans les énergies et l’économie vertes 17 emplois sont créés comparativement à 6 pour chaque million investi dans les sables bitumineux.

Québec ne peut se fier sur le fédéral et doit mener sa propre évaluation du projet

Les organisations ont tenu à rappeler que le Parti libéral du Québec a affirmé qu’il entend jouer un rôle de leader nord-américain dans la lutte aux changements climatiques et la réduction émissions de GES (http://www.plq.org/fr/article/redonner-au-quebec-son-role-de-leader-dans-la-lutte-contre-les-ges). Pour Alain Brunel, directeur climat-énergie à l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), « Les projets d’oléoducs au Québec doivent être soumis à une évaluation environnementale rigoureuse qui doit inclure l’impact en matière d’émissions des gaz à effet de serre (GES) et ce, en tenant compte du cycle complet des produits qu’ils transporteraient »

Encore plus d’actions à venir

Les organisations ont aussi profité de la manifestation pour annoncer qu’une deuxième journée nationale d’action sur le climat (http://www.defendourclimate.ca) aura lieu le 10 mai prochain, date de départ de la Marche des Peuples pour la Terre Mère (http://www.peuplespourlaterremere.ca) qui se déroulera sur 34 jours pendant lesquels des dizaines de personnes marcheront de Cacouna à Kanesatake pour mettre un frein aux projets d’oléoducs d’Enbridge et de TransCanada.

À ce propos, la Marche des Peuples a besoin de financement. Pour les aider, visitez le www.peuplespourlaterremere.ca

Organisateurs et partenaires du comité d’accueil

Alternatives


Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)


Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)


Coalition Vigilance Oléoducs (COVO)


Conseil des Canadiens


Eau Secours ! Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau


ENvironnement JEUnesse


Femmes Autochtones du Québec


Fondation David Suzuki


Greenpeace


Marche des Peuples pour la Terre Mère


Mémés Déchaînées / Montreal Raging Grannies


Regroupement Interrégional Gaz de Schiste de la Vallée du St-Laurent (RIGSVSL)


Sierra Club Québec

Guide d’autodéfense en terme de propagande pétrolière

Les décisions qui sont prises actuellement concernant les projets pétroliers touchent directement chacun d’entre nous et auront des répercussions sur des décennies. Ne laissons pas à d’autres le soin de décider pour nous quels sont les risques que nous sommes prêts à assumer.

S’il vous arrive d’avoir une discussion avec un pro-sable bitumineux, pas de panique ! Pour vous aider, Greenpeace a préparé un petit guide et vous rappelons l’existence de cette petite mine d’information qu’est le site Internet La vérité sur les sables bitumineux : http://www.greenpeace.org/canada/fr/Blog/manifestation-11-avril-petit-guide-dautodfens/blog/48868/

Patrick Bonin

Blogueur pour Greenpeace Canada. Il est aussi responsable de la campagne énergie-climat pour l’organisme.

http://www.greenpeace.org/canada/fr/

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