Tiré de la revue Contretemps.
La foule hurla son approbation.
Il est devenu évident qu’en fait très peu de militants de gauche, progressistes ou libéraux des régions côtières ont écouté des discours de Trump en entier. Mon problème est autre : j’en ai trop regardé. Au début du printemps, pendant plusieurs semaines, j’ai été pris d’une boulimie de Trump sur Youtube jusque tard dans la nuit. Je me suis retrouvé à regarder des heures de flux vidéo bruts de discours de campagne de Trump. L’insomnie m’y avait amené, mais j’ai continué à cause de la qualité dadaïste envoûtante du Trump Show, et pour l’expérience stupéfiante de voir un monstre de télé-réalité exposer des vérités politiques étonnamment subversives sur l’économie et le rôle de l’Amérique dans le monde.
Contrairement à la façon dont il a été dépeint dans les médias traditionnels, Trump ne parlait pas seulement de murs, de répression de l’immigration et d’expulsions. En fait, il n’a en général pas beaucoup parlé de ces sujets. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : Trump est raciste, misogyne, et c’est un prédateur sexuel revendiqué qui a légitimé de dangereuses manifestations de haine dans les rues. Et surtout, Trump est un charlatan. Et son gouvernement battra certainement des records dans l’évolution de l’autoritarisme américain. Mais au cœur de son message il y avait autre chose, un ersatz de populisme économique, ce qui a été noté largement, mais aussi un message anti-guerre généralement négligé. Les deux étaient des réponses à des préoccupations légitimes de la classe ouvrière.
En outre, son message était formulé avec passion et une étrange chaleur. Oserai-je le dire ? Donald Trump a du charisme. C’est le mélange d’une confiance en soi presque comique, d’intelligence émotionnelle, de parler peuple, mais aussi parfois d’une légère vulnérabilité. Avouons-le, même le parfum de sexe autour Trump — manipulateur et prédateur, parfois potache, comme dans les blagues sur les « petites-mains » (1) — faisait au moins partie d’une aura libidinale.
Hillary Clinton, à l’inverse, limitée par le deux poids deux mesures sexiste et par des calculs de juriste, est trop souvent apparue sans vie. A ses meilleurs moments, comme lorsqu’elle s’est confrontée au vaniteux Trey Gowdy (2), elle dégageait une compétence impressionnante, une grande intelligence, et une maîtrise parfaite de soi. Elle a battu Trump lors des débats. Mais le plus souvent, Clinton ressemblait à une DRH parlant la langue de bois.
À presque chaque étape les experts médiatiques libéraux ont mal compris, ou n’ont pas entendu, ce que Trump a dit. Après sa victoire dans le Nevada lors des primaires Trump a déclaré : « Nous avons gagné avec des gens très instruits, nous avons gagné avec des gens peu instruits. J’adore les peu instruits ! Nous sommes les plus intelligents, nous sommes les plus loyaux ». Les libéraux l’ont brocardé, en supposant qu’il avait insulté une partie de sa base.
Une interprétation différente traduit ces commentaires ainsi : « Trump comprend que ce n’est pas ma faute si je n’ai pas pu faire d’études. Il comprend que même les non-diplômés peuvent prendre de bonnes décisions et sont dignes de respect. »
L’un des rares membres parmi les élites côtières à avoir déchiffré le code discursif de Trump est le par ailleurs odieux Peter Thiel, qui a dit au National Press Club, « les médias prennent toujours Trump au pied de la lettre. Ils ne le prennent pas au sérieux, mais ils le prennent toujours au pied de la lettre. » Mais les électeurs en revanche, dit Thiel, « ont pris Trump au sérieux, mais pas au pied de la lettre. » C’est exactement ça !
Ou bien, pour traduire cela dans le langage universitaire de Roland Barthes, peut-être le discours de Trump était-il plus « scriptible » que ce qu’il en semble à les écouter ; c’est à dire que son sens, dans la forme dans laquelle il était émis, était ouvert à de multiples interprétations et à un ré-assemblage par l’auditeur. Même son mur sans cesse invoqué, en réalité une proposition pour une plus grande militarisation de la police, pourrait ressembler à un programme de travaux publics, un programme d’emplois axé sur l’infrastructure.
La nature scriptible de la rhétorique de Trump était visible dans ses contradictions. Il a débuté sa campagne avec ses célèbres commentaires racistes : « ils envoient des violeurs ». Mais plus tard il a affirmé qu’il avait « une relation formidable avec le peuple mexicain. » Et il a dit : « J’adore les Mexicains. » « Ce sont des travailleurs formidables. Ce sont des gens fantastiques et ils veulent une immigration légale ».
Une fois de plus l’intelligentsia a sourit de l’incohérence de Trump. Mais dans la logique du discours du Candidat du Chaos chaque déclaration était un signe au sens non déterminé que ses publics pouvaient utiliser à leur guise.
Dans le discours de Trump, A ne se connecte pas nécessairement à B. Si vous ne voulez pas de A, concentrez-vous sur B. La structure du discours de Trump n’exigera jamais que tous les éléments soient connectés. C’est cela, en partie, qu’il voulait décrire par l’expression orwellienne « hyperbole véridique. » Il a même décrit ses propres déclarations comme de simples « premières propositions » dans une négociation.
De toute évidence, certaines personnes de couleur ont répondu à l’invitation de Trump ne ne pas relier les points entre eux et se sont concentrés davantage sur le Trump qui désavoue le racisme que sur ses propos racistes.
Si 29 % des Latinos ont vraiment voté pour Trump (cette statistique étonnante est contestée), en m’étant immergé dans ses discours au style de spectacles de variétés, je peux comprendre comment certaines personnes ont pu se convaincre d’oublier le racisme de Trump et d’adopter simplement son ersatz de populisme.
Hillary n’a jamais insulté les Mexicains ou menacé de les expulser. Mais elle n’a jamais semblé déclarer son « amour » pour eux non plus.
Un discours de Trump typique prenait son allure de croisière avec des références au « mur », mais passait ensuite rapidement aux questions économiques : le commerce, l’emploi, des descriptions de la souffrance économique, les critiques de la désindustrialisation. Ses discours étaient erratiques, en roue libre, passant sans cesse du coq à l’âne et saupoudrés de salutations aux hommes d’affaires du coin, de remerciements chaleureux à ses principaux partisans locaux et à la foule dans son ensemble. « C’est beau. Tellement, tellement bien. Tellement bien. Alors, ils disent que nous avons établi un record ce soir. »
Souvent, les phrases de Trump étaient juste des expressions enchaînées. Le manque de structure, loin d’être ennuyeux, donnait à ses discours de base une qualité presque hypnotique. L’auditeur pouvait se détendre et le laisser simplement s’écouler. À cet égard Trump semble sorti du vieux livre de Neil Postman Se distraire à en mourir, en ce qu’il personnifiait l’assaut dadaïste contre la pensée cohérente qui est l’essence même de la télévision.
Aussi bancals qu’ils étaient, les discours de Trump avaient néanmoins une thèse claire : les gens ordinaires se sont fait arnaquer pendant beaucoup trop longtemps et il allait arrêter ça.
« Quand je vois les routes délabrées et les ponts, ou les aéroports délabrés, ou les usines qui partent à l’étranger, au Mexique ou dans d’autres pays, je sais que ces problèmes peuvent tous être résolus, mais pas par Hillary Clinton, seulement par moi. Le fait est que nous pouvons revenir plus grands et meilleurs et plus forts que jamais avant. Des emplois, des emplois, des emplois ! »
Et au milieu du bricolage loufoque il se mettait soudain à parler comme Bernie Sanders :
« Je ne soutiendrai jamais ce qui doit être l’idée la plus folle dans l’histoire de la politique américaine : permettre au gouvernement d’investir les fonds de retraite de la Sécurité Sociale en bourse. »
Puis il peut lire quelques sondages, se moquer d’un adversaire, et passer à autre chose, peut-être à l’éloge des anciens combattants. « Alors, dans les coulisses, j’ai rencontré quelques anciens combattants, les gens les plus merveilleux que nous avons dans ce pays. » De là , il passait à des piques contre la guerre, contre l’OTAN, peut-être même contre l’impérialisme, pas dans un style « militant », mais plutôt dans le style « laissez-les faire leurs propre guerres », typique de l’isolationnisme américain.
« Elle a fait une terrible erreur sur la Libye. Et non seulement elle a fait une erreur, mais ensuite ils ont compliqué l’erreur en ne gérant rien une fois qu’ils avaient bombardé Kadhafi jusqu’au trognon. ».
Il a dit à son public ce que beaucoup d’entre eux savaient déjà, mais n’avaient jamais vu discuté à la télévision : que la politique étrangère américaine avait eu des résultats apocalyptiques : « Nous serions tellement mieux si Kadhafi était au pouvoir maintenant. Si ces politiciens étaient allés à la plage et n’avaient rien fait, et si nous avions Saddam Hussein et si nous avions Kadhafi aux commandes, au lieu d’avoir le terrorisme partout, au moins, ils tuaient des terroristes, pas vrai ? »
Pendant ce temps, Hillary amplifiait sa rhétorique anti-russe et anti-Assad, donnant aux électeurs l’impression qu’elle amènerait encore plus de guerre.
Trump a également fait le lien entre la guerre et la souffrance économique en Amérique. Prenez par exemple ceci, tiré d’un discours dans le New Hampshire :
« Nous avons dépensé 2 000 milliards de dollars en Irak. La Chine ramasse une bonne partie du pétrole, juste pour que vous compreniez. Daech en prend, l’Iran en prend, mais la Chine en prend beaucoup. Vous voyez le tableau ? Nous avons dépensé, nous ne faisons jamais ce qu’il faut avec la Chine. Nous avons dépensé 2000 milliards de dollars. Des milliers de vies de gens formidables, surtout des jeunes, de belles personnes, des guerriers blessés, que j’aime, partout, partout, pas traités correctement soit dit en passant ».
Puis :
« L’Iran et l’Irak, c’était pareil. C’était des jumeaux. Ils se sont fait la guerre pendant des années — la guerre, boum. L’un va par ici, l’autre va par là. Un — et j’ai dit : si on en met un par terre, l’autre va prendre le contrôle. Eh bien, nous en avons mis un par terre, et voyez le pétrin. Nous avons déstabilisé le Moyen-Orient et c’est le chaos…. Je veux dire, je ne suis pas fan de Saddam Hussein, mais il gérait le pays. Et puis, il n’avait pas d’armes de destruction massive. Et maintenant, au lieu de Saddam Hussein, nous avons beaucoup plus brutal. Nous avons Daech… On tire quoi de tout ça ? On en tire quoi ? »
À ma grande surprise, le jeune caissier américain-yéménite à mon épicerie de quartier à Brooklyn soutenait Trump. Pourquoi ? Parce qu’au lieu d’entendre dans la rhétorique de Trump la menace de rafler les musulmans, il a entendu une promesse de cesser d’approvisionner l’Arabie saoudite en bombes à jeter sur le Yémen. « Plus d’un millier d’enfants tués par ces bombes ! Juste des petits enfants ! »
Les médias traditionnels traitent généralement l’impérialisme américain comme sacro-saint, au-delà de toute critique, et c’est ainsi que le message anti-guerre de Trump a été la plupart du temps tout simplement ignoré. Mais dans une grande partie de l’Amérique profonde — là d’où viennent les gens qui ont réellement combattu dans les guerres américaines, et qui reviennent avec leur stress post-traumatique, des membres en moins, des dépendances et les fardeaux financiers qui y sont liés — il y a une préoccupation profonde quoique peu bruyante au sujet des coûts au sens large et de l’échec apparent de notre politique extérieure agressive. Même l’ « électeur mal informé » moyen — même s’il est peut-être peu au courant des détails — sait que le pays est en guerre, que cela coûte cher, que ça tue des gens, et que ça ne semble pas mener à la paix.
La veille du scrutin, un ami en Alabama, invalide de la guerre d’Irak devenu auto-entrepreneur, m’a envoyé le texte suivant : « Je vais te dire, mon vieux, voilà comment nous avons gagné. Une certaine proportion des minorités, des LGBT, des femmes et des musulmans sont passés de l’autre côté… Les gens en ont marre de la corruption et Trump va être très libéral sur les questions de société, à part l’avortement. Et ses priorités de dépenses sont totalement anti-conservatrices, à part les dépenses militaires. Honnêtement mon vieux, je prie pour qu’il ne se laisse pas changer par le système. Ça va être beaucoup plus difficile qu’il ne le pense. Que les frères Koch (3) aillent se faire foutre. Et Paul Ryan (4) aussi. »
Il s’avère que mon ami partisan de Trump avait raison dans une certaine mesure. Malgré les préjugés notoires de Trump, il a dépassé à la fois Romney et McCain (5) chez les Afro-Américains, les Américains d’origine asiatique et les Latinos.
C’étaient les pare-feux d’Hillary et ils se sont tous fissurés, au moins assez pour que quelques étincelles passent à travers. Un demi-million de femmes noires qui ont voté pour Obama en 2012 sont restées chez elles en 2016. 13 % des hommes noirs ont voté pour Trump. Et là où Obama a obtenu 60 % des électeurs gagnant moins de 50 000 dollars par an en 2012, Hillary était plus proche de 50 %. Ce n’est pas une fissure ; c’est un trou béant.
L’establishment du Parti Démocrate, qui essaie désespérément de cacher sa propre incompétence stratégique, veut faire porter la faute à la classe ouvrière blanche en tant que « déplorables » (6) racistes.. Les militants progressistes et de gauche qui reprennent cette ligne font la pire erreur possible.
Si la victoire de Trump était simplement le résultat du racisme, comment se fait-il que beaucoup de régions blanches ouvrières ont voté nettement pour Obama en 2008 et 2012, mais ont ensuite voté Trump ? Obama a obtenu 1,5 millions de votes d’hommes blancs de plus qu’Hillary.
Si la victoire de Trump était juste due au sexisme, comment se pourrait-il que 42 % des femmes ayant un diplôme supérieur aient voté pour lui ? Quelque chose de plus profond est en train de se passer.
Nate Cohn du New York Times fait une description géographique : « La vallée du Wyoming en Pennsylvanie — qui comprend Scranton et Wilkes-Barre — a voté Trump. Elle avait voté pour Obama avec une marge à deux chiffres. A Youngstown dans l’Ohio, où M. Obama a gagné par plus de 20 points en 2012, il y a eu en gros match nul. M. Trump a pris toutes les vieilles villes industrielles traditionnellement démocrates le long du lac Érié. Des comtés qui ont soutenu M. Obama en 2012 ont voté pour M. Trump par plus de 20 points ».
Obama a remporté l’Iowa en 2012. Cette fois-ci c’est Trump qui y a gagné. Ce même schéma — Clinton faisant moins de voix que Barack Obama parmi la classe ouvrière blanche — se vérifie dans l’ensemble du Midwest et du Nord-Est. Cela lui a coûté les États clés du collège électoral qu’elle avait prévu de gagner, notamment la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin.
Qu’est-ce que les électeurs ont vu en Trump ? Selon les grands médias Trump était un fou et un goujat brutal — pas tout à fait inexact. On a beaucoup utilisé les mots « énorme » et « formidable » pour se moquer du vocabulaire limité de Trump. Mais dans son vocabulaire de discours, il y avait aussi « loyauté », « gagner », « engagement », « beau » et « amour » — beaucoup, beaucoup d’ « amour ».
Dans le même discours du New Hampshire au cours duquel Trump disaient à certaines entreprises d’aller « se faire foutre », il continuait ainsi : « nous voulons les entreprises qui sont restées. J’ai visité beaucoup d’entreprises qui sont restées. C’est difficile pour elles de rester… celles-là, nous devons les aimer et les chérir ».
Ou bien prenez l’échange particulièrement émotionnel de Trump avec un père de famille de l’État de New York. « J’ai perdu mon fils il y a deux ans à cause d’une overdose d’héroïne », dit le père hors caméra.
« Eh bien, vous savez, ils ont un énorme problème dans le New Hampshire avec l’héroïne », dit Trump. « Incroyable. C’est toujours la première question qu’on me pose, et ils ont un problème partout. Ça passe par la frontière. Nous allons construire un mur. »
Puis, au lieu d’une colère moralisatrice, en jouant à contre-emploi la compassion et le respect :
« Franchement, pour votre fils, c’est dur. Certaines personnes très, très fortes n’ont pas été capables de s’en sortir. Nous devons donc travailler avec les gens pour qu’ils s’en sortent. »
À ce stade, il devient clair que le père en deuil a commencé à pleurer. Trump passe au rôle du dur qui réconforte. « Calmez-vous, OK ? Oui, c’est dur. Allez. C’est dur. » Et, dans une référence implicite à la mort du frère de Trump du fait de son alcoolisme, « Je sais ce que vous avez vécu. » Puis, en s’adressant au public tout en montrant le père : « C’est un excellent père, je peux le voir. Et votre fils est fier de vous. Votre fils est fier de vous. C’est dur, c’est dur, et il faut que ça s’arrête. ».
Je ne veux pas dire que nous devrions aimer Trump, mais plutôt que la gauche doit comprendre pourquoi près de 60 millions d’Américains ont voté pour lui. La réponse semble claire : c’est l’ersatz de populisme de Trump, son message anti-guerre, et sa capacité, comme Bill Clinton, de « sentir » la vraie douleur des gens.
Tout bien considéré, l’establishment démocrate est responsable de sa propre défaite. Ils ont repoussé Bernie Sanders, ils l’ont saboté, lui et son message de classe. Trump a pris le populisme à la Bernie, l’a vidé de toute véritable politique de classe, l’a réduit à un salmigondis d’associations affectives, et l’a utilisé pour taper sur les cadres libéraux arrogants. Ça a marché.
C’est malheureusement dommage pour tous ces électeurs bien intentionnés de Trump , et pour tous les autres. Trump est un charlatan, un escroc qui laisse derrière lui des factures impayées et des casinos en ruine.
Les quatre prochaines années risquent d’être bien sombres. En tant que président, il va tenter de gouverner par Twitter et avec des petites phrases et fera glisser le discours politique américain plus profondément encore dans la boue. Le pire scénario serait que Trump établisse un modus vivendi avec l’extrême-droite du Parti Républicain mené par les frères Koch et parvienne à une éviscération historique de l’État régulateur avec un boom économique, basé sur une dette temporaire, des baisses d’impôt, et l’infrastructure. Cela pourrait consolider une nouvelle base populiste de droite — au moins jusqu’à ce que tout s’effondre. Si les démocrates continuent de fuir la classe ouvrière, ils ne feront qu’aider à renforcer le trumpisme.
Ou bien peut-être l’ego colossal du candidat du chaos, sa capacité d’attention notoirement courte, et le plaisir visible qu’il prend à licencier ses employés vont donner naissance au gouvernement du chaos, exacerber les divisions au sein du Parti Républicain et entraîner la paralysie sur le front politique. Peut-être la cabale de Clinton et de la direction du Parti Démocrate peut-elle être détruite, peut-être le Parti démocrate peut-il se relancer sur la base de programmes de style Sandersien/néo-Rooseveltien.
Dans tous les cas, la gauche d’en bas — celle des mouvements sociaux, du mouvement ouvrier — est confrontée à des problèmes terribles et sans précédent.
Traduit par Sylvestre Jaffard.
Texte original : « Listening to Trump », http://nonsite.org/editorial/listening-to-trump.
Notes
1- Lors des primaires républicaines, l’un des rivaux de Trump l’a attaqué sur la taille de ses mains en ajoutant « Vous savez ce qu’on dit sur les hommes avec de petites mains ? On ne peut pas se fier à eux. » Trump répliqua en laissant entendre qu’aucune part de son anatomie ne pouvait être considérée « petite ». (Ndt)
2- Républicain, membre du Tea Party. (Ndt)
3- Milliardaires républicains.
4- Président républicain de la Chambre des Représentants.
5- Candidats républicains en 2012 et 2008,
6- Lors d’un discours dans la ville de New York le 9 septembre 2016, Hillary Clinton déclarait « On pourrait mettre la moitié des partisans de Trump dans ce que j’appelle le panier des déplorables. Pas vrai ? Les racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes — tout ce que vous voudrez ».