Édition du 12 novembre 2024

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Le blogue de la présidente de la FIQ

Le droit de revendiquer

Ça y est ! La négociation est officiellement commencée. Nous avons déposé notre projet de convention collective au gouvernement du Québec. Alors que nous avons fait connaitre les demandes de l’alliance APTS-FIQ le 24 octobre, c’est mardi dernier, le 29 octobre, que nous avons mis la touche finale en déposant nos demandes sectorielles, c’est-à-dire celles touchant nos conditions de travail.

On va se le dire, la prochaine négociation sera fort probablement à l’image des dernières rondes de négociation que nous avons connues. Il n’y en aura pas de facile ! Le gouvernement reste à la fois prudent et rigide sur ses intentions de donner un sérieux coup de barre afin de redresser les conditions de travail et le salaire des professionnelles en soins. Rappelons que ce gouvernement a répété ad nauseam que la santé était une de ses priorités et qu’il voulait améliorer la situation. Est‑ce qu’il ignore que cette amélioration passe inévitablement par le personnel qui y travaille ? Laissez-moi en douter.

Ne soyons pas trop alarmistes et attendons de voir, à la table de négociation, les véritables couleurs de ce gouvernement. Une chose est certaine, les politiciens ne seront pas nos seuls adversaires. L’encre de nos demandes n’était pas encore sèche que certaines personnes poussaient déjà quelques cris d’indignation utilisant des qualificatifs tantôt farfelus, tantôt provocateurs pour qualifier nos demandes.

Des détracteurs et des détractrices, nous en aurons tout au long de cette négociation et ils/elles ne viendront pas uniquement du gouvernement. On se fera dire que l’État n’a pas la capacité de payer, que nous ne sommes pas raisonnables, que nous sommes trop gourmandes, encore et encore ! Cette cassette, ça fait plus de 15 ans que nous l’entendons et nous en avons assez ! Par ailleurs, il est toujours gratifiant pour les professionnelles en soins de se faire dire par Pierre, Jean ou Jacques qu’elles sont extraordinaires et exceptionnelles, mais cette reconnaissance, elles l’ont quotidiennement de la part de leurs patient-e-s et de leurs familles. Ce qu’elles veulent, c’est d’être reconnues à leur juste valeur et d’avoir des conditions de travail, y compris un salaire, pour le travail qu’elles exercent. Je le dis avec conviction, ce n’est vraiment pas trop demander !

Restons au-dessus de la mêlée des attitudes paternalistes qui s’adressent à nous comme si nous n’avions pas les capacités de savoir ce qui est bon pour nous. Ne jouons pas le jeu de nos détracteurs et détractrices qui, au fond, cherchent davantage la provocation que le dialogue et faisons bon usage de notre colère en la mettant au service de notre détermination et de notre mobilisation. C’est parce que nous sommes convaincues du bien-fondé de nos demandes que nous y arriverons. Nous nous engageons dans une lutte importante qui va bien au-delà des dispositions de convention collective. En effet, s’il y a des gens qui ne l’ont pas encore compris, notre seule motivation est d’améliorer les conditions de travail de nos membres afin d’assurer des soins et des services de qualité, sécuritaires et accessibles à la population.

Nancy Bédard

Présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ)

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