Truffé d’expressions toutes faites tels que « il n’existe pas de solutions magiques », « les experts s’entendent pour dire que nous consommerons du pétrole pour encore plusieurs décennies », on retrouve aussi dans ce document des phrases illustrant le peu de connaissance des signataires dans ce dossier. Sans aucune référence, il est ainsi avancé que « des milliards de barils de pétrole seraient disponibles à Anticosti, Old Harry et en Gaspésie » et aussi cet inouï bijou que « contrairement à ce que certains pourraient croire, exploiter notre pétrole n’est pas contraire à cette préoccupation [des changements climatiques] ». Dans un même paragraphe, on y lit qu’ « il est trop tôt pour estimer le nombre d’emplois créés en exploitant le pétrole québécois » mais aussi « que les salaires versés entraîneront des entrées fiscales importantes pour les différents paliers de gouvernement ».
Ce document des 11 personnalités ne tient pas la route et va à l’encontre de ce qu’il prétend avancer : « un débat s’appuyant sur des informations vérifiées ». Les 11 signataires s’offusquent des stratégies de désinformation de certains groupes, « écolos » sans doute, mais eux-mêmes y contribuent à un tel point que les nombreux groupes citoyens que nous représentons en sont profondément affligés.
On pourrait croire à une sortie précipitée de ce manifeste, mais monsieur Bernard Landry, sur les ondes de RDI, affirmait hier « qu’on ne peut pas refuser une ressource tant qu’elle sera en demande », « que tous les experts sont d’accord » et que « les stratégies de désinformation ne servent pas la société » sans ajouter quoi que ce soit au texte publié sur le site internet petrolequebec.ca.
Lors d’une entrevue au téléjournal, M. Landry affirmait à tort qu’il y avait un moratoire sur le gaz de schiste au Québec. Cela est faux et c’est pourquoi nos groupes citoyens sont toujours sur le terrain et militent et manifestent pour l’obtention de ce moratoire. M. Landry convenait toutefois qu’il y avait eu cafouillage dans le dossier du gaz de schiste mais quelle est donc la différence entre les deux dossiers ? S’il en est une, c’est que le dossier pétrolier au Québec est encore plus nébuleux et plus mal démarré que celui du gaz de schiste... Selon nous, alors que des wagons de pétrole dont on ne connait pas la provenance précise ni la composition, brûlent encore au Nouveau-Brunswick, les 11 personnalités s’époumonent selon nous contre le vent.
Le Regroupement s’étonne aussi des récentes déclarations de la ministre Ouellet. Au lieu de déclarations claires, elle affirmait hier dans une entrevue télé accordée à RDI que « l’exploitation pétrolière doit être faite de manière responsable » mais qu’il y aura certes « une émission plus ou moins importante de GES ».
« Compte tenu de l’actualité récente liée au puits Haldimand à Gaspé, aux études économiques sur le banc des Américains et à Old Harry, le projet de règlement sur l’eau, on ne peut que penser que le gouvernement actuel a comme objectif la fracturation du sous-sol québécois. Si cela devait être, nos comités devront défendre le territoire », affirme Jacques Tétreault, porte-parole du RIGSVSL.
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Notes
[1] http://www.regroupementgazdeschiste.com/fichiers/site/communiques/2013-05-15-projet-de-loi_vf.pdf
[2] http://www.mddep.gouv.qc.ca/Infuseur/communique.asp?no=2703
[3] http://www.unep.org/NEWSCENTRE/default.aspx?DocumentID=2755&ArticleID=9683&l=fr
SOURCE
Regroupement interrégional gaz de schiste de la Vallée du St-Laurent
Le Regroupement interrégional gaz de schiste de la Vallée du St-Laurent compte plus de cent comités locaux citoyens s’opposant à l’extraction du gaz et pétrole de schiste en territoire québécois. Depuis 2010, ces comités réclament un moratoire sur le gaz de schiste au Québec et s’opposent à la fracturation de leur sous-sol et de leurs communautés, qu’importe le type de fracturation, le type d’hydrocarbure et la formation rocheuse cible.