Lors de son élection à la tête du Parti Québécois, Pierre Karl Péladeau clamait sur toutes les tribunes sa volonté de rassembler les « forces souverainistes ». Affirmant que le PQ « n’a pas le monopole de la souveraineté », il a montré une certaine ouverture au dialogue avec les autres partis indépendantistes. Toutefois, à part son projet d’institut sur l’indépendance, qui suscite les questionnements, aucun élément de stratégie d’accession à l’indépendance ne pointe à l’horizon du PQ. Le PQ a perdu les dernières élections générales à cause de son ambiguïté sur cette question et ses deux budgets « d’austérité » qui condamnait le Québec à revivre la « gestion provinciale » des précédents mandats péquistes.
Ces politiques malheureuses adoptées par la direction du PQ désolent les membres, les militants et les sympathisants du PQ tout autant que tous les indépendantistes du Québec. Tout comme elles et eux, nous constatons depuis 2 décennies que la stratégie de la direction du PQ pour faire du Québec un pays a maintes fois prouvé son inefficacité. Les formules creuses et les concepts tordus de l’« étapisme » ou de la « gouvernance souverainiste », ont bien prouvé leurs limites au sein même des rangs péquistes.
À Québec solidaire, nous n’avons pas oublié les sens du mot « indépendance », indépendance politique bien sûr, mais également indépendance économique et populaire. Chez nous, l’option souverainiste est bien vivante et elle appartient aux Québécois.e.s, non à une classe de politiciens. Nous proposons la formation d’une assemblée constituante, dès le premier mandat. Celle-ci est avant tout une démarche rassembleuse, démocratique et non partisane dont l’aboutissement suscitera l’adhésion de la société québécoise.
Nous ne nous cachons pas, nous n’hésitons pas. Ce pays, c’est le nôtre. Nous voulons en discuter avec vous, pour lui donner une couleur et une saveur qui rassemblent, loin des manigances des riches et des puissants.
Faire un pays ne peut pas équivaloir à signer un chèque en blanc à des politiciens qui hésitent à s’engager clairement à la tenue d’un référendum lors d’un premier mandat ! Tous les gens qui ont à cœur le projet de pays n’en peuvent plus du flou artistique entourant la mécanique menant à un Québec souverain. On le veut ce pays ! Et on le veut rassembleur, juste, vert, égalitaire et porteur d’espoir pour tou.te.s les habitants et habitantes du Québec, les Premières nations incluses.
Construire un pays, n’est-ce pas enthousiasmant si on se donne la peine d’en définir ensemble les contours et le mode d’emploi ? C’est ce que nous proposons aux gens de Chicoutimi. Nous proposons de mettre l’épaule à la roue dès maintenant.
Faire l’indépendance au moyen de l’assemblée constituante, c’est retrouver notre capacité d’imaginer, puis d’agir et construire par nous-mêmes la société, de réinventer le pays ensemble.
Andrés Fontecilla, président et porte-parole de Québec solidaire
Pierre Dostie, candidat désigné de Québec solidaire aux élections partielles à venir dans Chicoutimi
Le Quotidien, le 23 janvier 2016