Conceptualisation de l’aliénation parentale
Lowenstein (2013) rapporte que dès 1976, le phénomène d’AP a été décrit à partir de l’observation qu’une importante alliance peut se former entre un enfant et son parent lors d’une séparation conjugale conflictuelle. Le phénomène d’AP se manifeste presque exclusivement dans des situations relationnelles parentales hautement conflictuelles qui se structurent autour d’un enjeu polarisant, qu’est le droit de garde des enfants. Ainsi, le conflit conjugal s’étend à un conflit tripartite. Typiquement, l’enfant s’inscrit au cœur d’un conflit de loyauté (Becker, 2011), il devient prisonnier d’une relation d’emprise, de manipulation ou (et) de violence qui s’inscrit sur un continuum pouvant varier d’une intensité légère à sévère. L’enfant fera alliance avec le parent (la plupart du temps avec celui qui détient la garde), tiendra des propos insensés, parfois mensongers et adoptera des comportements hostiles qui auront comme effet de rejeter et de rompre tout lien affectif avec l’autre parent ainsi qu’avec l’environnement familial de celui-ci (Lowenstein, 2013). Il importe de préciser que la participation active de rejeter un de ses parents ne doit pas être un comportement réactionnel à un abandon, des abus et de la maltraitance infligées par le parent dévalorisé et rejeté en question (Gagné, Drapeau & Hénault, 2005).
La grille d’analyse systémique sert de modèle interprétatif à ce phénomène. Elle considère le système familial dans son ensemble, en soulevant le rôle que jouent les différents acteurs au sein d’une dynamique relationnelle, complexe et unique telle que le phénomène de l’AP (Gagné, Drapeau & Hénault, 2005). Il est question ici de trois acteurs particuliers : le « parent aliénant », les « parents aliénateurs » et « l’enfant aliéné ».
Valérie Brassard-Lepage
Yvan Perrier
1er mai 2021
17h
yvan_perrier@hotmail.com
Pour en savoir un peu plus sur le sujet de l’aliénation parentale, vous pouvez consulter les ouvrages suivants :
Becker, E. (2011). L’enfant et le conflit de loyauté : une forme de maltraitance psychologique. XXXXAnnales Médico-Psychologiques, 169, 339-344.
Ben-Ami, N. & Baker, A. (2012). The long-term correlates of childhood exposure to parental XXXXalienation on adult self-sufficiency and well-being. The American Journal of Family XXXXTherapy, 40(2), 169-183.
Caron, C. (2004). Séparation et divorce fortement conflictuels et syndrome d’aliénation XXXXparentale :lecture théorique et intervention. Mémoire, Université du Québec en Abitibi-XXXXTémiscamingue, Montréal.
Darnall, D. (2010). Beyond divorce causalities : Reunifying the alienated family. Lanham, MD : XXXXTaylor Trade.
Duchesne, L. (2002). Les enfants et le divorce : de plus en plus de garde partagée. Bulletin XXXXDonnées socio-démographiques, 7(1), p.1-2.
Gagné, M-H., Drapeau, S., & Hénault, R. (2005). L’aliénation parentale : un bilan des XXXXconnaissances et des controverses. Psychologie Canadienne, 46(2), 73-87.
Godard-Wittmer, R. (2014). L’enfant piégé par le conflit de loyauté. Le Journal desX XXXXpsychologues, 322, p. 47-51
Kelly, J.B. (2007). Children’s Living Arrangements Following Separation and Divorce : Insights XXXXFrom Empirical and Clinical Research. Family Process, 46, 35-52.
Kelly, J.B., & Johnston, J. R. (2001). The alienated child : A reformulation of parental alienation XXXXsyndrome. Family Court Review, 39(3), 249-266.
Lowenstein, L. (2010). Attachment theory and parental alienation. Journal of Divorce & XXXXRemarriage, 51(3), 157-168.
Lowenstein, L. (2013). Is the concept of parental alienation a meaningful one ? Journal of XXXXDivorce & Remarriage, 54(8), 658-667.
Stahl, P.M. (1999). Complex issues in child custody evaluations. Thousand Oaks, CA : Sage XXXXPublications.
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