À la suite de la chute du président Jean-Bertrand Aristide le 29 février 2004 (qualifiée de "coup d’État"), la Mission des nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) a été installée en « occupation militaire d’Haïti » dans l’intérêt des puissances occidentales dont les États-Unis, la France et le Canada, soutiennent les organisations.
L’appel à la mobilisation est lancé aussi pour « mettre fin à l’impunité des troupes » et « exiger que l’ONU reconnaisse sa responsabilité dans les crimes commis pour que les victimes trouvent justice et réparation ».
« Le peuple haïtien ne mérite pas des troupes mais notre solidarité », écrivent les organisations initiatrices de ce mouvement dont la Plateforme inter-américaine des droits humains, démocratie et développement (Pidhdd), la Centrale des travailleurs argentins (Cta).
Des structures haïtiennes telles la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda) et la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) participent à cet appel à « l’Amérique et au monde entier, aux mouvements et organisations populaires à s’unir dans le cadre de cette grande campagne » pour mettre fin à la Minustah en Haïti.
« Dans chacun de nos pays et dans les principaux espaces d’intégration régionale, Haïti doit entendre notre voix », martèlent les organisateurs.
Ce n’est pas à cette quinzaine d’organisations de pays d’Amérique latine qu’on fera croire que la Minustah est une mission humanitaire.
« Sous le prétexte de stabiliser le pays, l’objectif véritable de la Minustah est d’éviter que le peuple haïtien exerce sa souveraineté nationale et son droit à l’autodétermination. Elle sert de plus à essayer de nouvelles formes d’impérialisme et de contrôle social (…) », affirment les entités.
Situation de grave crise politique et institutionnelle accompagnée d’une nette régression de la démocratie, répression violente et systématique des manifestations populaires, attaques contre les dirigeants de l’opposition, soutien à la manipulation grossière des processus électoraux et institutionnels et la libre entrée des capitaux transnationaux pour contrôler les espaces stratégiques de l’économie sont les résultats de ces 10 ans d’« occupation ».
À ce bilan négatif de la Minustah, les organisations rajoutent l’épidémie du choléra introduite en Haïti – selon plusieurs études – par les casques bleus népalais et qui a couté la vie à plus de 8 mille Haïtiennes et Haïtiens. [efd kft gp apr 28/05/2014 15 :35]