Certes il ne s’agit pas, à chaque fois des mêmes facteurs en jeu. Si au Chili, en Haïti et en Équateur, on se bat clairement contre les dicktats néolibéraux de gouvernements marqués à droite à la botte des USA, au Venezuela, en Bolivie et au Nicaragua les choses sont plus complexes : au-delà de la spécificité de chacun de ces pays et des menées d’une droite revancharde soutenue en sous-main par les yankies, il y a aussi les déceptions nées des politiques menées depuis une dizaine d’années par la gauche, bien loin des espoirs de transformation sociale et des aspirations démocratiques qu’elle avait pu soulever en son temps.
Il n’en demeure pas moins que le contexte de fond reste le même : un contexte social et économique chaotique où la monopolisation des richesses dans les mains de quelques-uns et la montée grandissante des inégalités se combinent pour exacerber toutes les contradictions, sociales, politiques, écologiques et culturelles, que peut nourrir un capitalisme dépendant et périphérique soumis aux implacables diktats de grands conglomérats impérialistes made in... US, Europe ou China.
Je pense ce soir à ce qui se passe au sud de l’Amérique : au Chili en flamme et où se multiplient de dramatiques et massives atteintes aux droits humains ; ou encore au coup d’état civico-policier qui vient d’être perpétré contre Évo Morales en Bolivie, avec l’appui complice de l’OEA. Et sans que le gouvernement de Justin Trudeau n’en soit scandalisé et n’ait songé à se distancier – ne serait-ce que minimalement— des positions des USA en la matière : soutien sans faille d’un côté au président Pinera —émule en son temps de Pinochet et adepte à tous crins du néolibéralisme-, et de l’autre côté, volontés permanentes d’en découdre avec le premier président indigène de la Bolivie.
Alors que le sud de l’Amérique est en flamme, à n’en pas douter, c’est de loin ce que nous pouvons faire de mieux : tancer, forcer nos gouvernements –celui du Québec, celui du Canada— à sortir de leur réserve, à prendre leur responsabilité et à dénoncer haut et fort ces formidables dénis de justice et de démocratie. Et pour cela, que faisons-nous ici, la gauche, pour manifester concrètement notre solidarité,et surtout pour ici même faire reculer le néolibéralisme et faire avancer la cause de l’égalité ?
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