Selon les informations recueillies, nous avons appris que ces eaux furent transportées à l’usine d’épuration de la ville d’Huntingdon, que la toile imperméabilisante sera transportée aux installations de Waste management à St-Nicéphore et que des tests de sol seront entrepris…au printemps seulement pour vérifier si la dite toile n’aurait pas laissé percoler de son contenu dans le sol.
Bravo ! Direz-vous, c’est parti du décor ! Mais pourquoi attendre au printemps avant de prendre des tests de sol ? Est-ce parce qu’on veut attendre que l’hiver et les lessivages qu’il engendre aient fait leur travail ? Et les résidants à proximité de ce puits seront-ils les dindons de la farce ? La nappe phréatique sera-t-elle affectée ? Où sont les inspecteurs du MDDEP ? Sur le terrain à surveiller les opérations ? Impossible de le savoir. Voilà pour la transparence et la facilité d’avoir des informations.
Ensuite, qui héritera de ces déchets ? Selon nos informations, l’usine de traitement des eaux de la ville d’Huntingdon détiendrait un permis émis par le MDDEP pour traiter ces eaux. Voici donc une excellente opportunité pour l’ÉES de valider des informations scientifiques, car les membres de cette commission d’étude gouvernementale sont sans aucun doute au courant du fait, car ce sont eux qui sont supposés autoriser de telles manœuvres. (Référence officielle Q-2, r. 47.1, article 3) http://www.mddep.gouv.qc.ca/publications/lois_reglem.htm
Pourtant, de nombreux scientifiques indépendants doutent de la capacité de cette usine, ainsi que de toute autre au Québec, d’être en mesure de traiter des eaux contenants des produits chimiques en si grande quantité (plus de 656 selon l’EPA). La méthode utilisée pour s’en débarrasser sera sans doute celle de la dilution par les eaux domestiques de cette ville. Ces eaux seront ensuite libérées dans la rivière Châteauguay qui se déverse dans le fleuve St-Laurent… près de la prise d’eau potable de la ville de Montréal…
Le CCCPEM réitère sa position et demande encore une fois qu’un moratoire soit décrété le plus rapidement possible afin que cessent toutes opérations concernant l’exploration des gaz de schiste au Québec. La population a été bernée par l’instauration de l’ÉES (Étude Environnementale Stratégique) mise en place par le MDDEP suite au rapport du BAPE. L’industrie continue son travail sous le couvert de cette étude. Il est vrai qu’aucune nouvelle fracturation n’a été effectuée depuis l’instauration de cette ÉES, mais nous voyons bien que les dégâts environnementaux n’ont pas cessé pour autant.
Si la transparence et la sécurité du public sont vraiment les prémisses au MDDEP, pourquoi les principaux intéressés ne sont-ils pas au courant des diverses manœuvres entreprises ? Pourquoi faut-il toujours quémander les informations ? Décidément, un moratoire s’impose de plus en plus !
Et on nous annonce à quelques jours d’avis que l’ÉES sera à Saint-Hyacinthe lundi (12 décembre 2011) pour entendre la population et recevoir les mémoires ! En fait ce ne sont pas vraiment les gens de l’ÉES qui seront présents mais plutôt une firme qu’ils ont engagée pour faire de la médiation (NDLR : une annonce subséquente confirme la présence de certains membres de l’ÉES seront présents). Quand va-t-on cesser de nous prendre pour des valises ?"
Jacques Tétreault est enseignant au CFM (Centre de formation des Maskoutains) et président du Comité des Citoyens et Citoyennes pour la Protection de l’Environnement Maskoutain (CCCPEM).