Tiré du site de Greenpeace Canada.
En effet, la société d’état prévoit dès cette année aller en appel d’offres pour de l’énergie supplémentaire à partir de 2027 et ce, avant même de considérer l’alimentation en électricité de 4,6 TWh (soit la consommation d’environ 200 000 maisons) qui serait nécessaire si l’usine de GNL Québec est construite. En comparaison, le complexe de la Romaine (un aménagement hydroélectrique) produira 8 TWh une fois les travaux complétés. Les groupes demandent à Hydro-Québec de donner l’heure juste sur les conséquences potentielles, à court et à long terme, de l’utilisation d’une importante quantité de notre électricité renouvelable qui servirait à liquéfier le gaz fossile de GNL Québec.
« Une incohérence énorme existe entre ce que dit et ce que fait Hydro-Québec. On parle d’une quantité d’énergie impressionnante, l’équivalent de la consommation d’environ 200 000 maisons, qui aurait dû apparaître au Plan d’approvisionnement déposé à la Régie de l’énergie du Québec. D’autant plus qu’Hydro-Québec a déposé un avis de projet au ministère de l’Environnement pour la construction d’une ligne de 345 kV de 45 kilomètres allant du poste Saguenay jusqu’à l’usine projetée », explique Jean Paradis, responsable des dossiers énergétiques à la Coalition Fjord.
Hydro-Québec n’a pas la capacité d’alimenter GNL Québec
Selon les groupes, l’alimentation en énergie – non planifiée – de 4,6 TWh pour l’usine de GNL Québec devancerait le point de rupture prévu pour 2027 et augmenterait de manière significative le déficit d’approvisionnement, obligeant des appels d’offres pour de nouveaux approvisionnements. Or, les coûts des nouveaux appels d’offres sont beaucoup plus élevés que le bas tarif L préférentiel de 3,28 c/kWh qui serait consenti à GNL Québec.
« Si l’usine de liquéfaction de GNL va de l’avant, elle va s’accaparer d’une quantité importante d’électricité renouvelable du Québec et augmentera significativement le déficit d’approvisionnement déjà prévu par Hydro-Québec pour 2027. Voilà une autre bonne raison pour le gouvernement Legault de rejeter GNL Québec alors qu’il faut concentrer toute notre énergie à décarboner l’économie et à créer des emplois verts. Il serait totalement insensé que les électrons renouvelables du Québec soient utilisés pour permettre une augmentation de la production et de l’exportation de gaz produit par fracturation hydraulique en Alberta. Au lieu d’utiliser notre électricité renouvelable pour aider GNL Québec à produire du gaz sale, le Québec devrait l’utiliser pour décarboner les transports et notre économie, voire même aider nos juridictions voisines à sortir des énergies fossiles. », a déclaré Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace.
GNL ferait plus que doubler les besoins additionnels d’approvisionnement de long terme
L’État d’avancement 2020 du Plan d’approvisionnement 2020-2029 (p.21) prévoit des besoins additionnels d’approvisionnements de long terme de 3,3 TWh en 2029. Or, si l’usine de GNL Québec va de l’avant, il faudrait ajouter des besoins de 4,6 TWh à la prévision des besoins énergétiques. Cela représenterait une augmentation de plus de 100% des besoins d’approvisionnements de long terme identifiés par Hydro-Québec. GNL ferait donc plus que doubler les besoins additionnels d’approvisionnements de long terme.
« Les opérations d’Hydro-Québec doivent absolument être harmonisées avec les orientations gouvernementales en matière de transition énergétique. Notre société d’État doit être utilisée pour s’attaquer à la crise climatique sur le sol québécois, et non pour exporter du gaz albertain. Comme une gigantesque quantité d’électricité disponible à faible coût est essentielle pour que GNL puisse espérer rentabiliser son usine, le gouvernement et Hydro-Québec, mais aussi l’ensemble des Québécois et Québécoises, se retrouveraient à financer l’utilisation d’une énergie renouvelable pour exporter une énergie extrêmement polluante. », explique Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec.
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