L’essai Faut-il en finir avec la civilisation ? Primitivisme et effondrement, du philosophe Pierre Madelin, paraîtra en librairie le 19 janvier prochain.
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À propos du livre
Un nombre croissant de chercheur.e.s et de militant.e.s imputent la responsabilité de la crise écologique non pas à la révolution industrielle, mais à la naissance de la « civilisation », il y a des dizaines de milliers d’années. La domestication des plantes et des animaux aurait non seulement été à l’origine de la destruction de la nature, mais aussi des premières hiérarchies au sein des sociétés humaines. En quoi ces théories primitivistes peuvent-elles nous aider à affronter la crise écologique actuelle et à en sortir ? Est-il raisonnable d’administrer le remède qu’elles prescrivent et de retourner ainsi à l’état de chasseur-cueilleur pour sauver la planète ? Selon ces théories, le choix est simple : soit les sociétés humaines s’autodétruisent, soit elles trouvent leur salut dans la restauration de l’éden préhistorique. Dans les deux cas, ne nous condamnent-elles pas à l’impuissance politique ? Ne vaudrait-il pas mieux se mobiliser pour une transition vers une société agroécologique ?
Stimulé par ces questions qui imprègnent les débats écologistes, Pierre Madelin examine d’un regard critique les fondements historiques et anthropologiques de ces théories selon lesquelles les multiples formes de domination ne sont pas inhérentes à la vie sociale, mais résultent de cette « catastrophe fondatrice » du Néolithique. Le « primitivisme » s’inscrivant dans la tradition américaine de l’éloge du monde sauvage (nature writing), il s’intéresse, dans un second temps, au rapport que les sociétés occidentales entretiennent avec la nature, notamment à travers le « culte de la wilderness » (nature sauvage) et l’histoire de la création des grands parcs nationaux américains au XIXe siècle, avec tout ce qu’elle implique de violence et de racisme à l’égard des communautés autochtones. De cette recherche découle notamment le constat d’une dissociation troublante, comme si nous cherchions sans arrêt à nous extraire de la nature pour mieux en faire l’objet de nos désirs.
Poursuivant de façon admirable les réflexions qu’il avait développées dans Après le capitalisme, Pierre Madelin signe ici un essai percutant qui ne manquera pas de stimuler le mouvement écologiste en général. Faut-il en finir avec la civilisation ? pose frontalement la question du type de monde dans lequel nous voulons vivre, tout en se demandant si ce monde peut encore advenir.
À propos de l’auteur
Basé au Chiapas, Pierre Madelin est philosophe et traducteur spécialisé dans les « humanités environnementales ». Il est l’auteur de Carnet d’estives (Wildproject, 2016) et de Après le capitalisme (Écosociété, 2017).
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