Depuis juillet 2020, des centaines de travailleurs et de travailleuses culturels issus de tous les milieux artistiques (musique, arts visuels, théâtre, danse, arts du cirque, cinéma, arts de la parole et littérature) ont senti le besoin de collectiviser leurs réalités au sein du mouvement A · R · T (Artistes Reconnu·es par une Rémunération Équitable au Travail) à la suite des actions médiatiques et politiques qui ont été orchestrées par un noyau d’artistes de l’Estrie pour sensibiliser les décideurs publics et la population à la la situation des artistes et dénoncer la précarité systémique intrinsèque à leur sphère d’activité.
Si le milieu culturel demeure aux soins intensifs depuis la pandémie de COVID-19, le mouvement A · R · T croit que cette période de ralentissement aura au moins permis de révéler une autre crise, soit l’angle mort de notre filet social nécessitant un « arrêt sur l’Art », et aura mis en relief la fragilité de ce secteur d’emploi.
Des milliers de citoyens et de citoyennes ont choisi d’ajouter leur signature au mémoire « Être artiste, tout un contrat » que le mouvement A · R · T a déposé à l’Assemblée nationale le 1er février dernier en réponse à la révision tant espérée des lois entourant le statut juridique de l’artiste lancée par la ministre de la Culture et des Communications, madame Nathalie Roy.
Les 2 500 cosignataires souhaitent rappeler l’urgence d’offrir des réponses législatives appropriées pour améliorer les conditions socioéconomiques des artistes québécois indépendants qui portent à bout de bras une industrie culturelle déjà fragilisée par :
• l’arrivée d’Internet et des géants du Web qui ont transformé la relation entre l’artiste et son public ;
• le manque de précisions juridiques pour baliser les relations de travail entre les donneurs d’ouvrage et les artistes québécois ;
• l’absence de protection sociale pour les travailleurs et les travailleuses culturels (impossibilité d’accéder à l’assurance-emploi) et ;
• une méritocratie culturelle qui repose sur une économie de projets risqués qui carburent à la nouveauté et qui demandent aux artistes d’être imprévisibles et de viser l’excellence, et ce, sans garantie de revenu !
– Parce qu’il s’agit peut-être d’un moment historique, où il est temps de rebrasser les cartes du jeu pour offrir enfin aux artistes un véritable statut juridique qui ne rime pas avec précarité,
– parce que des milliers de travailleurs et de travailleuses culturels continuent de retenir leur souffle et de s’inquiéter de l’extrême précarité qui les attend au cours des prochaines années,
– parce que tant et aussi longtemps qu’il y aura des mesures sanitaires de distanciation, le milieu culturel ne pourra reprendre son élan,
– parce que l’Art est un des piliers « essentiels » du développement d’une société,
– parce que sans l’Art la Terre redeviendrait plate…
A · R · T souhaite alimenter l’importante réflexion du gouvernement du Québec afin de permettre une reconnaissance juste de la valeur économique et sociale des métiers des arts et de la culture dans la société.
Soutenu par le Conseil de la culture de l’Estrie, le Mouvement des chômeurs et chômeuses de l’Estrie, l’organisme De Cause à Effets, et la députée solidaire de Sherbrooke, madame Christine Labrie, le mouvement A · R · T continue de sensibiliser les artistes (de toutes les régions du Québec) pour orchestrer au printemps 2021 une importante mobilisation de la communauté artistique à l’échelle nationale afin de rappeler au gouvernement qu’il ne reste que trois sessions parlementaires pour procéder à la révision des lois entourant le statut juridique de l’artiste.
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