Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Canada

Entrevue avec André Belisle candidat du Parti vert du Canada dans Bellechasse-Les Etchemins-Lévis aux prochaines élections fédérales

L’ex-président de l’AQLPA André Belisle a annoncé sa candidature lors de la prochaine élection fédérale dans le comté de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis, comté actuellement détenu par Steven Blaney, ministre conservateur de la sécurité publique. Presse-toi à gauche s’est entretenu avec M. Belisle afin de connaître ses objectifs à travers cette campagne.

Presse-toi à gauche : Quelles sont les raisons politique qui ont motivé ta candidature pour la prochaine élection fédérale

André Belisle : Ma première motivation est évidemment d’ordre environnementale. Nous sommes confronté à un gouvernement qui nie tout impact de ses politiques sur l’environnement. La politique générale des conservateurs en environnement serait une motivation suffisante mais il y a aussi l’abolition des fonds de défense de l’environnement, l’abolition des fonds de recherche en environnement, l’abolition des postes à Environnement Canada et chez Pêche et Océans Canada. Ça ajoute beaucoup dans la balance. Il y eu les actions honteuses, odieuses du Canada dans le dossier des changements climatiques depuis 2006 : le retrait de Kyoto, la comédie ou la tartufferie à Copenhague et ensuite les mensonges qu’on nous a servit, notamment l’ex-ministre de l’environnement Peter Kent qui affirmait que le Canada allait faire sa part pour Kyoto et aussitôt à son retour au Canada, on apprend que le Canada se retire du protocole de Kyoto. C’est toute l’odieuse mise en scène des conservateurs sur le réchauffement climatique.

Ensuite, il y a la catastrophe pétrolière de Lac-Mégantic, c’est dû en fait à la dérèglementation et à la diminution des budgets pour faire l’entretien et la surveillance des voies ferrées au moment où on augmente de façon exponentielle le transport de pétrole par voies ferrées. On pourrait en rajouter plein mais la dernière, celle qui m’a fait vraiment sauter, c’est la loi C-51 alors que notre député de comté lui-même vient nous dire que dorénavant quiconque oserait poser des questions et s’opposer aux questions énergétiques comme le pétrole serait considéré comme un opposant potentiellement éco-terroriste. Pour moi, c’est plus qu’une poursuite-baîllon, c’est la grande noirceur. C’est la chape de plomb. Je me suis dit que l’on s’était battus pour la liberté, on s’est battu contre les poursuites-baîllons alors j’ai décidé de changer de « carrière » s’il le faut je vais aller en politique, ce que je ne voulais pas faire. Mais là ça n’a plus de bon sang. Il faut se lever et entrainer avec nous les gens pour dire : Assez, c’est assez. Nous ne sommes pas au Chili de 1973.

Presse-toi à gauche : Pourquoi avoir choisi le Parti vert ?

André Belisle : Premièrement parce que la bête est à Ottawa. Les conservateurs sont aussi les responsables de ce que j’ai dénoncé précédemment. Il faut porter le message contre ceux contre qui nous nous confrontons. Il y a aussi le fait qu’Elisabeth May est une compagne de lutte avec qui j’Mai travaillé très efficacement dans les années 1980. Elisabeth May était à cette époque, imagine c’est vraiment remarquable, la conseillère d’un ministre de l’environnement qui s’appellait John McMillan. Elle était responsable de faire bouger le dossier des pluies acides. Au Québec, nous avions déjà fait avancé les choses, nous savions que l’on se dirigeait vers un règlement. Mais, le ministre McMillan jouait très mollement disons. Elisabeth May a mis sa tête sur le billot en lui disant « tu passes à l’action pour que le Canada agisse de façon responsable ou je démissionne ». Nous nous parlions régulièrement et nous étions tout aussi convaincus que d’autres groupes en Ontario comme le Canadian coalition on acid rain et le ministre McMillan n’a pas « livré ». Alors elle a démissionné publiquement et curieusement Brian Mulroney l’a recruté comme conseillère spéciale dans la lutte aux pluies acides et nous connaissons la fin de l’histoire. Le Québec a entrainé le Canada qui a entrainé les Etats-Unis. Clifford Lincoln fut le héros politique québécois comme le sera Brian Mulroney, conseillé par Elisabeth May.

Elisabeth May m’a appelé l’autre jour. Nous nous étions tout de même revus pour d’autres dossiers mais là elle m’a téléphoné pour me dire : « André nous avons absolument besoin de toi. On veut mener la guerre aux conservateurs et tu es, au Québec, en plein milieu d’un château fort conservateur. Est-ce que je peux compter sur toi, veux-tu joindre le Parti vert du Canada. J’ai dis oui tout de suite parce que c’est Elisabeth May, quelqu’un que j’aime beaucoup, qui est « droite », qui est d’une détermination incroyable. J’ignore si tu as vu comment elle a mené sa campagne de 2011 mais elle se déplaçait avec 2 cannes, sans jamais s’arrêter. Elle est tenace. C’est le genre de personne que j’aime. Comme nous avons déjà mené une bataille ensemble et que nous avions gagné et qu’elle comptait sur moi et qu’elle avait tout à fait raison sur l’importance de mener l’assaut au château fort conservateur dans lequel je me trouve, alors je ne pouvais que lui dire oui, compte sur moi. Ce sera un plaisir de partir en campagne contre les conservateurs parce qu’il faut absolument les déloger, ils sont une menace à tous points de vue.

Presse-toi à gauche : Yu aurais eu plus de chance avec le NPD. Pourquoi tu n’as pas envisagé cette option ?

André Belisle : Je n’ai eu aucune autre offre que celle du Parti vert lorsqu’Elisabeth May m’a contacté. Par la suite, Mario Beaulieu (Bloc québécois) m’a appelé mais je m’était engagé avec le Parti vert. Le NPD ne m’a jamais sollicité. Cependant, le NPD j’aurais dit non car dans mon esprit il n’ont aucune espèce d’ambiguïté en ce qui concerne le développement pétrolier et aux projets comme ÉnergieEst. Ils branlent dans le manche, leur position est loin d’être clair. Jean-Luc Daigle, un de leur candidat (ancien maire de St-Romuald sur la rive-sud de Québec puis conseiller municipal à Lévis et nouveau candidat pour le NPD dans le comté de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis NDLR) qui était favorable à Rabaska a aussi déclaré à quelques occasions qu’il était favorable à ÉnergieEst.

Presse-toi à gauche : Quel genre de campagne veux-tu mener ?

André Belisle : Ce sera une campagne « terrain », une campagne positive lors de laquelle nous proposerons des mesures qui sont des alternatives dont nous avons besoin. Et ce ne sera pas lié seulement et strictement aux questions environnementales. Bien sûr l’environnement, c’est la base du Pariti vert mais il y a des question sociales importantes à mettre en œuvres. On pense entre autre à la liberté d’expression, à l’équité, aux droits des autochtones, des femmes et des minorités. En même temps, les conservateurs ont canalisé tout les budgets de l’Etat vers les sables bitumineux et c’est devenu un trou noir. On l’a toujours dit que les sables bitumineux étaient une menace qui croissait de façon exponentielle avec l’augmentation de la production mais aussi lorsque le prix de la ressources s’effondre comme on le voit actuellement, l’économie du pays s’en trouve fragilisée. On voit que l’Alberta est sur le bord de la faillite et c’est ce que l’on dit depuis le début. Il faut investir là où nous sommes forts, là où nous sommes indépendants. Au Québec, ce sera dans la foresterie et l’agriculture entre autre.

Il faut aussi refinancer les services comme la santé et l’éducation, là d’où Harper et les conservateurs s’est retiré. Nous disons plutôt que d’investir dans le pétrole, investissons en santé et en éducation. Et tu sais qu’il y a eu des coupures majeures dans ces budgets et ça n’a pas de bon sang. Lors de la crise de 2008, lorsque les compagnies d’automobiles et les banques ont été dans le trouble, on a trouvé des fortunes pour les soutenir mais on n’avait pas une cenne à donner pour la foresterie. Nous disons qu’en foresterie, il faut investir dans la première, la deuxième et la troisième transformation, ce qui intéressera les PME.

Presse-toi à gauche : Ton objectif est de gagner et pas seulement faire bonne figure.

André Belisle : Oui évidemment. Je vais là pour gagner, pour déloger le conservateur. Et forcer le candidat Blaney à sortir de sa tanière et expliquer comment un ingénieur en environnement peut en arriver à accepter l’abolition des lois en environnement.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Sur le même thème : Canada

Sections

redaction @ pressegauche.org

Québec (Québec) Canada

Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...