C’est avec un très grand plaisir et avec un beaucoup de fierté pour le lancement de la campagne de Québec solidaire « Sortir du noir, choisir l’or vert ». Je suis particulièrement fier de l’organisation de la Capitale-nationale et de ceux et celles qui ont produit le journal régional.
Notre campagne « Sortir du noir, choisir l’or vert » est fondé sur nos convictions de la nécessité absolue de fonder un développement économique sur les énergies renouvelables, sur la géothermie, sur l’éolien. Pour Québec solidaire, la protection de l’environnement et la mission écologique n’est pas quelque chose à part ou un obstacle au développement économique comme plusieurs le voit. Pour Québec solidaire, la vision environnementale doit être à la base de nos politiques économiques. Elles doivent être intimement liées à une vision écologique. Et c’est cela que nous voulons mettre de l’avant : l’arrimage entre développement économique et vision écologique.
Aujourd’hui, nous assistons avec beaucoup de stupéfaction au déploiement des intérêts pétroliers de tout le Canada et en particulier de l’Alberta qui nous invitent nous ici au Québec à devenir une simple terre de passage du pétrole sale albertain. On parle d’un pétrole qui est beaucoup plus polluant que celui qui nous vient de l’étranger. 62% plus polluant. Vous le savez, il y a deux oléoducs actuellement à l’étude pour amener le pétrole sale albertain : il y a l’oléoduc d’Enbridge qui va passer à travers la région des Laurentides et qui va arriver à Montréal pour emprunter une nouvelle construction qui ira jusqu’au Maine pour transporter les 300 000 barils par jour de pétrole brut et lourd de l’Alberta. Il y a le pipeline de Trans Canada qui va passer dans la région. C’est 1,1 millions de barils de pétrole lourd par jour. Ce sont des développements majeurs. Donc on veut nous vendre à nous, Québécois et Québécoises, avec un mirage de milliers et de milliers d’emplois, ce qui est faux. Nous le savons aujourd’hui : il y aura tout au plus quelques centaines d’emplois durant la phase de construction et une poignée d’emplois durant la phase d’exploitation. La création d’emploi n’est pas la vraie raison pour laquelle on veut implanter les oléoducs. C’est de faire du Québec une simple terre de passage pour faire en sorte que le pétrole albertain qui est actuellement coincé puisse se rendre aux marchés internationaux. C’est ça la vraie raison pour faire passer le pétrole par le Québec. Il faut le dire.
Si nous n’avons pas de retombées économiques, qu’est-ce qui nous reste. Il nous reste à assumer tous les risques environnementaux qui viennent avec le passage du pétrole par pipeline. Avec l’accident du Lac-Mégantic, on veut nous faire croire que la solution sécuritaire, c’est de faire passer le pétrole par ces projets d’oléoducs. Il n’en est rien. La production pétrolière de l’Alberta est tellement importante que même si nous construisons tous les oléoducs planifiée et même celui de la Colombie-Britannique ou des États-Unis, il va falloir augmenter sérieusement le transport par train. Alors on ne s’en sort pas. La solution n’est pas de choisir entre l’oléoduc et le train, la solution c’est de sortir du pétrole enfin.
Nous constatons aussi que le gouvernement péquiste, le gouvernement de Pauline Marois est très intéressé à l’arrivée du pétrole albertain. Le gouvernement participe déjà à un comité de travail avec le gouvernement de l’Alberta pour voir à la meilleure façon de faire arriver le pétrole. Si on se compare à d’autres provinces et à d’autres pays : la Colombie-Britannique a très clairement dit Non à l’arrivée du pétrole albertain alors que c’est leur voisin. Le président Obama des États-Unis dit Non à l’arrivée du pétrole albertain. Alors comment le PQ peut-il se faire le porteur d’eau de l’industrie pétrolière au détriment de nos intérêts, au détriment de notre santé, au détriment de notre environnement. C’est inacceptable.
La position du gouvernement péquiste n’est pas étonnante si on considère l’empressement à autoriser l’exploration pétrolière sur l’Île d’Anticosti. Et évidemment, ils vont trouver un peu de pétrole. Peut-être beaucoup. On n’en sait rien. Tout ce qu’on sait c’est que s’ils trouvent du pétrole, ce gouvernement va autoriser son exploitation. Ce qui fera en sorte qu’il y aura entre 12 000 et 15 000 puits sur l’Île d’Anticosti ce qui va défigurer ce joyau pour extraire du pétrole le plus sale du Canada, le pétrole produit par la fracturation. Nous ne sommes pas étonné de la position du gouvernement péquiste lorsqu’on connaît ses préjugés favorables à l’exploration et à l’exploitation du pétrole dans le golfe du St-Laurent. Cette semaine (vendredi le 13 septembre NDLR), il y a eu la publication très discrète, vendredi vers 16 hres d’un rapport sur l’étude environnementale stratégique qui met la table aux décisions qui vont venir. On voit déjà la position du gouvernement péquiste. Nous savons que cette étude mentionne qu’on en sait peu sur le golfe du St-Laurent. On connaît très peu les effets que pourraient avoir l’exploitation du pétrole dans cette région. Encore pire, cette étude met en relief l’incapacité des gouvernement municipaux, provinciaux et fédéral à réagir et faire face à une éventuelle catastrophe naturelle ou à un déversement. Quelle fut la réaction de la ministre des ressources naturelles madame Ouellet ? Ce qui manque à cette étude, ce sont les retombées économiques. Ils vont financer à nouveau des études qui évalueront combien peut rapporter le pétrole qui se trouve dans le St-Laurent. Ce n’est pas possible, sur quelle planète vivent-ils ?
Ce ne sont pas les dangers environnementaux ni le tourisme qui les font courir, c’est la possibilité de retirer de l’argent. Nous à Québec solidaire, nous ne sommes pas d’accord avec cette vision. Nous proposons une autre vision : nous refusons de mettre en danger nos milieux naturels et nos joyaux comme l’Île d’Anticosti. Ce que nous mettons de l’avant, c’est que le St-Laurent devienne un sanctuaire écologique et non un lieu pour produire du pétrole.
Bref, nous sommes devant un gouvernement qui a carrément abandonné toutes ses promesses électorales concernant l’environnement. Il s’est présenté durant la campagne électorale comme un gouvernement qui allait être vert. Qu’et-ce qu’a fait ce gouvernement ? Aucun sou dans l’électrification du transport dans les centres urbains du Québec. Il n’investit pas comme promis dans le développement du transport en commun alors que l’Ontario fait un effort considérable dans ce domaine. Il accepte la hausse des tarifs d’électricité alors que nous disposons de surplus. Il a autorisé un projet de cimenterie en Gaspésie ce qui annulera tous les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre réalisée par l’industrie. Alors comme le disait Amir Khadir, c’est du déjà-vu avec le gouvernement péquiste. Ce parti clignote à gauche pendant les élections, parle d’environnement, fait de belles promesses mais une fois au pouvoir, c’est le développement capitaliste comme on le connaît depuis longtemps. C’est ce à quoi nous devons faire face avec ce gouvernement.
Dans ce contexte, la campagne politique de Québec solidaire arrive à point. Nous devons expliquer à la population qu’il est possible de fonder une économie, de mettre de l’avant le développement économique qui vise la création d’emploi et la prospérité fondé sur les énergies vertes, sur une autre façon de voir le Québec. Il faut choisir l’or vert, les économies d’énergies, un développement qui s’appuie sur l’hydro-électricité. Il faut revoir nos modes de transports et les électrifier. Dès maintenant il faut commencer à électrifier : les tramways et autres mode de transport collectifs. Il faut utiliser notre principale richesse économique, l’hydro-électricité. Il faut valoriser nos richesses naturelles, non pas seulement en demandant plus de redevances aux multinationales minières qui s’enrichissent à nos dépends mais en favorisant la transformation de nos richesses naturelles ici au Québec pour donner de l’emploi à nos régions. Il faut cultiver le Québec autrement. On peut penser à une agriculture qui n’est pas fondée essentiellement sur l’exportation. Il faut penser à une agriculture biologique et respectueuse de l’environnement qui donne un niveau de vie décent à nos agriculteurs sans tomber dans l’agro-industrie à grande échelle.
Donc, il est possible de faire l’arrimage entre le développement de l’économie et la protection de l’environnement. Je vous dit : en tant que militants et militantes de Québec solidaire, vous devez devenir des porte-paroles dans vos milieux respectifs de cette vision. Des porte-paroles qui vont expliquer à la population du Québec qu’il est possible de concevoir notre développement économique autrement. Il est possible de changer le Québec. Merci beaucoup