« On se questionne sérieusement sur les motivations du Comité patronal de négociation des collèges (CPNC) qui, à trois jours de l’exercice de la grève sociale, a déposé une requête auprès de la Commission des relations du travail (CRT) afin d’empêcher les enseignantes et les enseignants de faire la grève », indique la vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Mme Nicole Lefebvre. C’est cette démarche du CPNC qui a judiciarisé cette journée de grève sociale, en faveur de laquelle avaient voté les assemblées générales de 30 syndicats de profs de cégep. « Il y avait des ententes entre la direction et le syndicat local dans la plupart des cas. Rien ne justifiait la démarche du CPNC », critique Mme Lefebvre.
« Nous sommes ici afin de démontrer notre soutien aux enseignantes et aux enseignants du Collège de Rosemont », affirme pour sa part Mme Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN). « Les profs ont voulu exprimer leur opposition aux compressions imposées au réseau collégial, qui s’accumulent depuis des années, et qui mettent en péril la capacité des cégeps à réaliser leur mission éducative. La Fédération des cégeps, les directions et les conseils d’administration des cégeps le savent bien : tour à tour, ils ont dénoncé les coupes au cours des dernières semaines », souligne la présidente du CCMM-CSN.
Quant à Véronique de Sève, vice-présidente de la CSN responsable du dossier de l’éducation, elle signale que l’extraordinaire mobilisation qui a déferlé dans toutes les régions du Québec à l’occasion du 1er mai, n’était que le prélude à ce qui se passera cet automne. « Les employé-es des services publics montrent des signes évidents d’exaspération devant le manque d’écoute de leurs vis-à-vis aux tables de négociation patronales. L’obsession dont fait preuve le gouvernement à l’égard du déficit zéro et l’absence de volonté réelle de négocier laisse présager un automne des plus houleux », prévient Mme De Sève.
Les porte-parole concluent en interpellant la direction du Collège de Rosemont afin qu’elle renonce à imposer des sanctions et qu’elle dénonce les mesures d’austérité dictées par le gouvernement de Philippe Couillard qui mine sa mission.