Édition du 17 décembre 2024

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Coalition montréalaise salue l’engagement de la Ville à réviser le financement de la police, revendique des actions concrètes

La Coalition pour le définancement de la police félicite les Montréalais d’avoir contribué à la consultation pré-budgétaire de la Ville de Montréal. Ces contributions ont mené la Ville à recommander une réflexion sur la réallocation des fonds publics de la police à d’autres services qui répondent mieux aux besoins de sécurité des résidents de la ville.

En réponse à la recommandation contenue dans un rapport publié hier par la Commission sur les finances et l’administration, la Coalition demande que la réallocation des fonds publics donne la priorité aux services liés à l’itinérance, à la santé mentale, à l’utilisation de drogues et au bien-être des jeunes marginalisés.

Formée en juin, la Coalition pour le définancement de la police rassemble 65 organisations basées à Montréal pour réimaginer la sécurité publique dans notre ville et pour coordonner le travail déjà entamé dans de nombreuses communautés locales. La Coalition est issue des manifestations mondiales contre le racisme et les violences policières, déclenchées par les meurtres de Breonna Taylor, George Floyd et Regis Korchinski-Paquet. Elle est issue de la prise de conscience croissante du public du fait que les problèmes de sécurité sont mieux adressés par des interventions non punitives et non policières.

Les revendications de la Coalition, publiées en juillet, comprennent notamment : une réduction de 50% du budget de la police, la décriminalisation des drogues et du travail du sexe, et des investissements dans des modèles de justice autochtones et transformatifs. Depuis sa création, la Coalition s’est engagée dans une vaste consultation communautaire pour élaborer des propositions concrètes de réallocation des fonds publics actuellement investis dans la police vers d’autres services et organisations.

«  Le modèle actuel de sécurité publique est dépassé et inefficace  »,
déclare Jessica Quijano, membre de la Coalition et représentante du Native Women’s Shelter. « Non seulement les services de police sont préjudiciables aux groupes marginalisés, en particulier les personnes autochtones et noires, mais les services qui soutiennent de manière plus efficace le bien-être et la sécurité des communautés sont sous-financés ou alors inexistants. Nous avons besoin d’un nouveau modèle,un modèle qui réduit considérablement le rôle de la police et élargit le rôle d’autres services et interventions communautaires. »

La nécessité d’un nouveau modèle de sécurité publique est reflétée dans le rapport d’hier de la Commission sur les finances et l’administration. Le rapport, basé sur les commentaires présentés par des résidents de Montréal lors d’une consultation publique en août, reconnaît le problème persistant du profilage racial et l’incapacité de la police à s’attaquer aux problèmes sociaux liés à la santé mentale, à l’itinérance, à l’utilisation de drogues et à la pauvreté.

« La reconnaissance du désir des Montréalais d’aller de l’avant avec des coupures au budget du SPVM est un bon signe », déclare Marlihan Lopez, membre de la Coalition. « Cela reflète les manifestations mondiales contre le racisme et les violences policières, ainsi que la prise de conscience que les systèmes policiers et carcéraux ne nous gardent pas en sécurité. La tâche consiste maintenant à traduire ces reconnaissances en actions concrètes sans demander aux communautés d’attendre encore des années avant que la ville investisse dans les supports communautaires axés sur la vie et dans des solutions que nous méritons. »

La Coalition, tout en saluant cette reconnaissance, demande que ces changements soient mis en œuvre dans le cycle budgétaire actuel. Cela signifierait réduire immédiatement le budget du SPVM, même si d’autres consultations et engagements communautaires sont nécessaires.

« Compte tenu des impacts économiques de la Covid-19 et du fait que des coupes budgétaires seront inévitables dans de nombreux départements et services, nous devons reconnaître qu’une grande partie du budget du SPVM ne profite pas aux résidents de Montréal et qu’une telle partie pourrait être purement et simplement éliminée, sans impact négatif envers la sécurité de qui que ce soit  », déclare Sandra Wesley, membre de la Coalition et représentante de l’organisme Stella, l’amie de Maimie. « En tant que société, nous devons décider de donner la priorité au bien-être de nos communautés plutôt qu’à l’illusion de la protection policière. Nous espérons que les recommandations émises par la Commission garantiront que pas un seul dollar ne sera coupé dans des services bénéfiques pour la société sans d’abord couper tout ce qui peut être coupé au SPVM. »

Le processus d’engagement communautaire de la Coalition, initié en juin, a révélé une série de priorités pour le réinvestissement de l’argent actuellement alloué à la police. « De nombreuses interventions policières ciblent des personnes de la rue ou en situation d’itinérance, ou tentent de répondre à des enjeux réels ou perçus liés à la santé mentale et à la drogue », dit Amy Edward, membre de la Coalition. « Nous devons sortir la police de ces domaines et réinvestir massivement dans des services comme le logement, les thérapies de deuil, la gestion de la consommation de drogues et les soutiens en santé mentale, ainsi que les programmes pour les jeunes marginalisés, particulièrement les jeunes autochtones et Noirs. La coalition supporte le développement par la communauté de programmes qui tiennent compte des traumatismes et sont axés sur la guérison. Ils devraient être prioritaires. »

La Coalition demande également que la réflexion recommandée dans le rapport d’hier soit ouverte au public et qu’elle déploie des efforts particuliers pour impliquer les communautés autochtones et Noires. « La police n’a jamais répondu aux besoins des communautés autochtones et Noires, malgré l’énorme somme d’argent public qui lui est allouée », déclare Elijah Olise, membre de la Coalition. « Il faut mettre fin à cette injustice. Les besoins de ces communautés doivent être priorisés dans le processus de réallocation d’argent. C’est la meilleure façon d’assurer le bien-être et la sécurité de tous les Montréalais. »

Source : La Coalition pour le définancement de la police (Montréal)

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