Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Québec

Des groupes communautaires dénoncent le budget du SPVM

La violence, ça suffit ! Des groupes communautaires exigent que les fonds publics soient utilisés pour répondre aux besoins des montréalais·es et non pour la répression

Montréal, le 29 novembre 2024 – Des groupes communautaires appellent les Montréalais·es à se faire entendre lors de l’étude publique du budget du SPVM qui aura lieu le vendredi 29 novembre. Les groupes soulignent que le SPVM a encore une fois dépassé son budget de plusieurs dizaines de millions de dollars cette année - des sommes qui, selon eux, seraient mieux utilisées pour répondre aux besoins des Montréalais·es et résoudre des problèmes sociaux.

Dans un document soumis à la consultation budgétaire de la Ville, le SPVM a révélé qu’il dépassera son budget de 54 millions de dollars cette année. Ce dépassement s’inscrit dans une tendance plus longue, propre au SPVM. Au cours des cinq dernières années, le SPVM a en moyenne dépassé son budget de 40 millions de dollars par année. Aucun autre grand service de police au Canada ne dépense autant. L’exemple le plus proche est celui du Service de police de Calgary, qui dépasse son budget de 0,45 million de dollars par
année, soit plus de 100 fois moins.

Au cours de la même période, le budget du SPVM a augmenté rapidement. Depuis 2019, le SPVM a reçu plus de 170 millions de dollars de nouveaux fonds. Pour 2025, il demande une autre augmentation.

Les groupes communautaires affirment que cet argent servira majoritairement à financer des actes de violence contre les Montréalais·es, y compris des violations systématiques de leurs droits civils et humains.

« Le profilage racial et la violence policière nuisent profondément aux communautés Noires de Montréal depuis des générations, » dit Kassandra Kernisan, directrice générale du DESTA Black Community Network. Au lieu d’augmenter le financement d’un système qui cible de manière disproportionnée les Noirs et les personnes racisées, la ville devrait
investir en priorité dans les programmes communautaires, le logement et les opportunités qui favorisent l’équité et qui enrichissent nos communautés.
 »

Les groupes soulignent également que le financement de la police a augmenté parallèlement à l’aggravation de la crise du logement, la police étant appelée à s’occuper des symptômes de la crise. Ils notent que la police est régulièrement appelée à expulser les personnes en situation d’itinérance des campements, ce qui constitue une « violation des droits de la personne », selon la Commission canadienne des droits de la personne.

« Faute d’hébergement adéquats, plusieurs personnes en situation d’itinérance doivent s’organiser en campements pour se soutenir mutuellement et se protéger des intempéries, note Clara du FLIP. Nous savons que les campements ne sont pas idéaux, mais plutôt que de financer des solutions à la crise du logement ou des ressources adaptées, la Ville
paie de plus en plus cher la police pour qu’elle les exproprie et les
harcèle partout dans la ville. »

En cette année de manifestations historiques de solidarité avec la Palestine, la police a également utilisé les ressources massives dont elle dispose pour réprimer les militant·es et les membres de la communauté par le biais d’actions telles que des agressions physiques, des gaz toxiques, des arrestations arbitraires, une surveillance illégale, des abus verbaux
et des humiliations, ainsi que de nombreuses autres violations des droits civils.

«  Sur les campus, nous avons assisté à une intensification de la brutalité policière suite au mouvement étudiant pro-palestinien, dit Zaina Karim, une organisatrice étudiante à McGill. Même les petits rassemblements pacifiques sont maintenant ciblés par une force policière écrasante. Le SPVM a dépensé des sommes inimaginables en gaz lacrymogènes, en matériel de surveillance et en équipement anti-émeute pour brutaliser des jeunes qui se mobilisent contre un génocide sur leur propre campus. »

Les groupes appellent les Montréalais·es à assister à la présentation du budget du SPVM vendredi à 12h30 et à exprimer comment iels préféreraient voir cet argent dépensé.

Les groupes sont d’avis que l’argent de leurs impôts ne devrait pas être utilisé à ces fins violentes, autoritaires et antidémocratiques, mais plutôt pour répondre aux besoins pressants des Montréalais·es. Les groupes constatent que la ville a besoin de financement pour des logements abordables, des services communautaires accessibles, des opportunités pour les jeunes, des transports en commun et des infrastructures fonctionnelles. La sécurité publique, les groupes expliques, ne peut venir que de la
satisfaction des besoins de tous, et non de la violence infligée aux membres vulnérables de la communauté.

*****

Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d’avoir accès aux articles publiés chaque semaine.

Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d’avoir accès à ces articles.

Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :

Abonnez-vous à la lettre

Le programme PAFI, vous connaissez ? PAFI pour programme d’aide financière à l’investissement.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Sur le même thème : Québec

Sections

redaction @ pressegauche.org

Québec (Québec) Canada

Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...