« En réaffirmant son engagement à participer aux solutions pour améliorer l’accès aux soins, notamment par des initiatives pour réduire les listes d’attente en chirurgie, la FIQ souligne toutefois les effets pervers de l’expansion des centres médicaux spécialisés (CMS). Ces cliniques, bien qu’elles contribuent à réduire les délais pour certaines interventions, aggravent la pénurie de personnel dans le secteur public. En effet, le nombre de chirurgies en attente depuis plus d’un an reste préoccupant, démontrant l’inefficacité du recours aux CMS », exprime Julie Bouchard, présidente de la FIQ.
Le gouvernement prétend que le recours au privé est une solution pour réduire les listes d’attente. En réalité, il s’agit d’un choix politique qui affaiblit encore davantage le réseau public. Les cliniques privées attirent des professionnelles en soins qui désertent les hôpitaux en raison des conditions de travail exécrables imposées par le gouvernement. Or, c’est dans le public que ces professionnelles sont le plus essentielles, et c’est là que des investissements s’imposent.
« La proportion de travailleuses de la santé dans le privé a augmenté de 31 % entre 1987 et 2019, et en mars 2023, 16 % des chirurgies étaient réalisées en CMS. L’élargissement des interventions autorisées au privé risque d’accroître cette proportion, avec des conséquences sur les listes d’attente pour les chirurgies complexes, notamment oncologiques. La rentabilité du privé repose sur les lacunes du public, d’où l’appel de la FIQ à la vigilance pour protéger le système public de santé », souligne Mme Bouchard.
Le financement public des chirurgies réalisées dans le privé ne signifie pas pour autant l’équité d’accès aux soins. En favorisant un système à deux vitesses, le gouvernement de la CAQ crée un engrenage pernicieux : plus les ressources humaines et matérielles se concentrent dans le privé, plus le public s’affaiblit, ce qui justifie davantage encore le recours au privé. Cette spirale est dangereuse et inacceptable.
« Nous ne sommes pas les seules à le dire : ces contrats privés ne réduisent ni les coûts ni les temps d’attente. Pourtant, le ministre Christian Dubé persiste et signe, préférant ouvrir la porte à une privatisation toujours plus grande au lieu de réinvestir de manière significative dans le réseau public. Le gouvernement doit agir là où ça compte vraiment : en bonifiant les conditions de travail des professionnelles en soins et en assurant une meilleure planification des ressources humaines. La solution est connue : c’est le renforcement du réseau public, et non son démantèlement au profit d’intérêts privés », conclut la présidente de la FIQ.
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