Édition du 17 décembre 2024

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Amérique centrale et du sud et Caraïbes

Cent jours de gouvernement Lula

Nous rédigeons ce bref document alors que le gouvernement est sur le point d’achever ses 100 premiers jours, et de présenter sa mesure la plus importante : le nouveau "cadre fiscal", complétant ainsi l’orientation centrale de son gouvernement et de sa politique économique. Nous avons systématisé quelques concepts et tâches pour débattre avec le militantisme du PSOL e tous ceux qui luttent de ce scénario.

EXÉCUTIF NATIONAL DU MES/PSOL
6 AVRIL 2023

La signification historique de la victoire électorale d’octobre 2022

La victoire électorale a été étroite, mais historique. La défaite de Bolsonaro aux élections est une victoire stratégique parce qu’un second mandat de l’extrême droite pourrait produire un changement qualitatif dans le rapport de forces politique entre les classes et consolider un régime politique qui serait pour le moins réactionnaire. Le caractère démocratique de la victoire de Lula a ouvert de nouvelles possibilités de lutte et nous éloigne du bord du gouffre

Comme nous l’avons analysé, la conjonction de plusieurs facteurs rend compte de cette victoire de Lula : l’opposition de masse à Bolsonaro des secteurs les plus conscients de la classe ouvrière et des classes moyennes ; la division de la bourgeoisie, dont les secteurs les plus puissants remettent en question Bolsonaro et dont une partie s’oppose résolument au gouvernement, comme le groupe de communication Globo et le STF [Suprême Tribunal Fédéral] ; et la défaite de Trump aux États-Unis, qui réoriente la politique étrangère de la puissance impérialiste dans une action décisive pour la défaite de Bolsonaro au Brésil.

Malgré sa défaite électorale, le Bolsonarisme reste une force de masse, garde un poids institutionnel, est bien enraciné dans des secteurs de la bourgeoisie, chez les grands propriétaires terriens/agrobusiness, parmi la classe moyenne supérieure et les forces de l’ordre, et compte sur la sympathie de quelques millions de personnes parmi les travailleurs. D’où le défi de maintenir la lutte contre l’extrême droite et la prudence nécessaire pour que les critiques et les confrontations avec le nouveau gouvernement ne renforcent pas ce secteur. Ce scénario exige de nous des habilités et des réserves bien plus importantes qu’en 2003, aux tous débuts du PSOL.

Maintenir notre indépendance était la formule appropriée pour ne pas perdre de vue la nécessité d’une position alternative, précisément lorsque le gouvernement actuel assume les positions qui tiennent à sa nature de gouvernement bourgeois, sous peine abandonner les revendications de la gauche et de devoir assister à la consolidation de l’extrême droite parmi les travailleurs, auprès de larges secteurs dont la gauche socialiste doit disputer l’hégémonie.

Lorsque nous le définissons comme un gouvernement bourgeois, nous définissons également qu’il ne s’agit pas d’un "gouvernement bourgeois normal" en raison de sa composition, de sa stratégie et de son programme. Avec des ministres qui vont de figures des mouvements sociaux à des représentants du monde des affaires, de l’agro-business et même des milices, nous définissons le ticket Lula-Alckmin selon ce concept.

Le 8 janvier dans le cadre de la situation politique

Le gouvernement a commencé par une cérémonie d’investiture populaire d’une grande force symbolique. Auparavant, l’équipe ministérielle a été constituée qui incarne, à l’évidence, les caractéristiques du gouvernement décrit ci-dessus. Quelques jours plus tard, le 8 janvier, le bolsonarisme a produit sa version nationale de l’invasion du Capitole aux États-Unis. Il s’agissait d’une action improvisée en forme de tentative putschiste.

Cette action s’est soldée par une profonde défaite de l’extrême droite. A gauche, des secteurs impressionnistes et effrayés ont à nouveau avancé que le bolsonarisme avait montré sa force et sa capacité en esquissant une nouvelle offensive. Mais la réalité a démontré le contraire. Commettant une erreur fondamentale d’analyse de la relation des forces, les bolsonaristes ont mené une action mal préparée et finalement contribué au renforcement du nouveau gouvernement. Lula a agi rapidement et énergiquement, renforçant la cohésion de son administration, accélérant l’expansion de sa base de soutien « vers le haut » dans une "unité nationale de tous sans Bolsonaro". En outre, le mot d’ordre de "pas d’amnistie [pour les putschistes]" sort renforcé de cet épisode, tournant la possibilité d’une arrestation de Bolsonaro crédible et son inéligibilité probable.

Toujours sous l’impulsion de cette action, Lula et le gouvernement ont pu se montrer proactifs dans la crise du génocide des Yanomami, faisant face à la situation catastrophique et attaquant une partie de la base des milices des orpailleurs et des scieries qui opèrent dans la région avec la couverture politique du bolsonarisme. Des centaines de putschistes ont été arrêtés et emprisonnés à de Brasilia, dont l’un des planificateurs de la tentative de coup d’État, Anderson Torres [ex-ministre de la justice de Bolsonaro e chef de la sécurité du district de Brasilia].

L’affaiblissement de Bolsonaro ne s’est pas accompagné d’une lutte acharnée du gouvernement [qui n’a pas poussé son avantage]. Ibaneis a retrouvé son rang de gouverneur du district fédéral, après sa suspension judiciaire et José Múcio, malgré les demandes d’importants secteurs progressistes, continue ministre de la Défense, un poste clé de la relation avec les forces armées.

Bolsonaro est revenue au Brésil, poursuivi par de nouvelles allégations de corruption et d’enrichissement illicite dans l’affaire des bijoux, un trafic de biens d’une valeur de plusieurs millions de réais [Bolsonaro et son épouse ont reçu à plusieurs reprises de luxueux coffrets, introduits sans déclaration au Brésil, de la part de la famille royale saoudite]. Malgré cela, Bolsonaro cherche à maintenir son prestige et sa capacité d’initiative, même confronté aux fissures de sa propre base de soutien.

Cependant, au bout de 100 jours, le répit donné par l’action aventureuse du bolsonarisme n’a plus la force de réduire les contradictions du gouvernement.

La pression pour l’ajustement et le nouveau "cadre fiscal

La pression bourgeoise s’est exercée avec force, centrée sur la demande d’ajustement fiscal, désormais appelé "structure fiscale". Les formes de cette pression étaient diverses : à travers les médias et, surtout, à travers l’action concrète de la Banque centrale, qui maintenait les taux d’intérêt les plus élevés du monde. Pendant un certain temps, Lula a résisté dans son discours, suivant l’exemple bien exécuté de Bolsonaro qui transmettait des idées selon la volonté de sa base sociale, mais permettait au gouvernement de faire le contraire. Comme le montre l’expérience de Bolsonaro, ce type de performance marche un certain temps, mais pas éternellement. Rapidement, le discours de Lula, très tôt en fait, est devenu plus conforme à la pratique. Vint ensuite la nouvelle règle fiscale tant réclamée, qui plaît à la bourgeoisie. Le nouveau plan a recueilli les faveurs du marché parce qu’il prévoit que le pays réservera une partie de toute augmentation des recettes pour rembourser la dette publique. Or, les plus gros créanciers de cette dette sont précisément les plus riches et les banques. Ce sont les propriétaires du marché, et leur donner des garanties était l’objectif principal de la règle, en leur montrant qu’ils recevront chaque centime. Mais cette dette est illégitime, elle devrait être auditée et une partie de son paiement devrait être suspendue immédiatement. Nous pouvons utiliser comme illustration la récente interview de Gabriel Galípolo, numéro deux du Trésor, dans laquelle il indique la voie adoptée par le gouvernement :

"Une chose est la règle, une autre chose sont les paramètres. L’idée d’être stimulant, mais crédible, est étroitement liée aux paramètres. Vous devez démontrer au marché et à la société votre engagement à poursuivre le résultat fiscal, qui permettra une meilleure trajectoire du ratio dette/PIB, mais en même temps, ne pas soumettre ce ratio à tout moment á un fonctionnement par exception, comme nous l’avons vu".

Il s’agit d’un débat complexe et le centre de la pression bourgeoise est de faire adopter au gouvernement une ligne de production d’excédent fiscal. Le terme est technique, mais l’objectif est clair : garantir des ressources pour payer la dette. L’ajustement est fort, de 3% du PIB jusqu’à la fin du mandat. C’est un engagement d’un gouvernement bourgeois. Ce dont le pays a besoin, ce sont des investissements dans l’éducation publique, dans la santé et dans les travaux publics pour construire des logements populaires afin de garantir l’emploi et le logement. Sinon, c’est l’extrême droite qui peut se renforcer à nouveau dans l’avenir.

Voici l’excellente analyse du ACD (Audit Citoyen de la Dette), qui montre d’ailleurs, que le gouvernement n’a même pas mis fin au plafonnement des dépenses, encadrant l’augmentation des dépenses entre 0,6 à 2,5 % hors inflation (outre la limite d’augmentation á 70% de l’augmentation des recettes au maximum) :

"Selon la présentation du nouveau cadre fiscal faite par le gouvernement, nous continuerons à avoir un plafond pour les dépenses primaires et, en plus, un plafond pour leur croissance ! Comme le montre le tableau [présenté par le gouvernement], le plafond actuel des dépenses est désormais lié à une croissance réelle des dépenses primaires comprise entre 0,6 % et 2,5 % par an.
Cela signifie que nous continuerons à avoir des plafonds pour les dépenses sociales et la structure de l’État. La différence est que ce plafond sera calculé de manière plus flexible, à l’intérieur d’une "fourchette" qui variera entre 0,6 % et 2,5 % au-dessus des dépenses primaires de l’année précédente mises à jour par l’IPCA [Indice des Prix á la Consommation].
Par exemple, si les dépenses primaires d’une année donnée s’élevaient à 1 000 milliards de R$, elles ne pourront pas dépasser l’année suivante le plafond maximal de 1 000 milliards de R$ + IPCA + 2,5 % (25 milliards de R$), conformément au nouveau cadre fiscal, un plafond minimal de 1 000 milliards de R$ + IPCA + 0,6 % (6 milliards de R$) étant garanti. Dans le calcul de l’EC-95 [qui a fixé en 2016 la règle antérieure] pour cet exemple, le plafond serait fixé à 1 000 milliards de R$ + IPCA
".

Bolsonaro avait déjà "crevé" le plafond des dépenses dans la pratique, afin de concrétiser certaines de ses largesses électorales pour l’année 2022. Le cadre proposé garantit la constitution d’un excédent, ce qui signifie que l’augmentation des dépenses publiques ne peut dépasser 2,5 % hors inflation, ni 70 % de l’augmentation des recettes. Conformément au point de vue néolibéral, certains économistes critiques ont défini la formule comme un "plafonnement des dépenses avec des bandes". Tout cela pour continuer à payer la dette publique, en rémunérant les rentiers. La note de la Fédération brésilienne des banques (FEBRABAN) ne laisse planer aucun doute :

"Il s’agit d’un pas important et méritoire, car il cherche à combiner les priorités sociales du pays avec le contrôle nécessaire de l’expansion des dépenses publiques. Bien qu’il soit nécessaire de connaître et d’approfondir les détails, la proposition annoncée représente une avancée dans la recherche d’une trajectoire durable pour la dette publique, en établissant des limites à l’expansion des dépenses du secteur public combinées à des objectifs ambitieux de résultats primaires, avec la prévision d’un déficit primaire zéro dès 2024".

La dynamique des luttes et des contradictions

Les 100 premiers jours n’ont été marqués par une aucune lutte nationale d’ampleur des travailleurs, mais il existe un espace important de politisation dans la société. Nous parions et voulons développer cet espace. Les sondages indiquent que le soutien à Lula se situe autour de 50 %, mais lorsque nous discutons du soutien à la baisse des taux d’intérêt, ce chiffre grimpe à 80 %, ce qui montre un large soutien populaire à la lutte contre les profits financiers.

D’autre part, comme nous l’avons déjà mentionné, le rapport de forces implique toujours un équilibre instable et l’extrême droite reste présente. L’action parlementaire de l’extrême droite a un impact significatif sur les réseaux sociaux ; les gouverneurs alignés avec le bolsonarisme sont toujours en situation attentistes, avec des résultats inégaux pour leurs 100 premiers jours.

Il y a eu des occupations de terres par le MST [Mouvement des Sans Terres] dans l’état de Bahia, ainsi que des occupations rurales et urbaines á l’initiative du FNL [Front National de Luttes- Campagne et Ville], et la commotion nationale provoquée par le scandale du travail forcé dans les entreprises vinicoles du Rio Grande do Sul. Le PSOL de Rio Grande do Sul a été à l’avant-garde de la dénonciation et de la demande d’arrestation du conseiller municipal de bolsonariste, Sandro Fantinel, ainsi que de l’importante articulation des juristes liés au droit du travail, qui insistent sur la réactivation de la loi qui prévoit l’expropriation des terres de ceux qui utilisent une force de travail analogue à l’esclavage.

Après des manifestations tout au long du mois de mars, un conflit qui a impliqué les secteurs les plus à gauche et les plus critiques de l’éducation - étudiants, fonctionnaires et enseignants - récolte ses premiers résultats positifs. Des luttes importantes se sont renforcées, comme la suspension de la réforme de l’enseignement secondaire, et même des luttes partielles ont eu des résultats importants, comme les grèves de la fonction publique et la grève des travailleurs du métro de São Paulo ont gagné leur bras de fer avec le gouverneur Tarcísio de Freitas.

Un autre drame touche les écoles provoqué par les réseaux de haine liés à l’extrême droite, qui s’exprime violemment par des attaques contre des écoles, des crèches et d’autres espaces similaires qui ont fait des victimes parmi les enseignants, les étudiants et les enfants, et qui ont choqué le pays. Le dernier épisode en date est le massacre d’enfants dans une garderie à Blumenau.

Un autre volet est la lutte contre les crimes de Bolsonaro : un manifeste collecttif signé par des personnalités comme [le philosophe] Vladimir Safatle, [le psychanalyste] Christian Dunker et les Mères de Mai, entre autres, a déjà recueilli des centaines de milliers de signatures et un important acte de remise a eu lieu le 1er avril -date anniversaire du coup d’État de 1964 - à la Faculté de droit de l’USP.

Le PSOL face au "cadre fiscal

Le PSOL va maintenant vivre un moment de débat politique. Les secteurs du parti qui soutiennent cette règle accepteront le pacte national pour le maintien de la politique économique bourgeoise, une sorte de néolibéralisme plus modéré, tout au plus avec des mesures sociales compensatoires plus importantes et un plan plus compétent pour les investissements dans l’industrie verte. Un néolibéralisme moins sauvage, sans entreguisme effréné, mais en fin de compte un néolibéralisme, pour la défense de l’austérité et du système de la dette. Les taux d’intérêt peuvent baisser un peu, mais il est clair que cette baisse sera très lente. La perspective visible est que le pays n’aura pas de croissance digne de ce nom. La tendance est donc à la poursuite de l’austérité salariale, au chômage structurel et à la précarisation des services publics.

Heureusement, il y a une possibilité d’amélioration dans le pays et pour les travailleurs si nous comparons aux 4 années de Bolsonaro. La réduction du programme de privatisation, la qualification des agents publics dans les universités et la santé, la plus grande sensibilité des partis de gouvernement, qui n’existait pas dans le gouvernement Bolsonaro, peuvent permettre une certaine amélioration. Mais la tendance générale n’indique pas d’amélioration substantielle capable de faire en sorte que le gouvernement développe un grand soutien populaire. La tendance est à l’usure. Le gouvernement a décidé de s’appuyer sur la bourgeoisie, notamment en partenariat avec Globo, mais aussi avec les grands capitalistes, et de parier sur l’immobilisme des syndicats, en opérant avec la crainte juste et évidente du retour du bolsonarisme.

Certaines voix se sont déjà élevées contre l’adhésion critique du PSOL à ce véritable "consensus néolibéral", comme l’économiste du groupe parlementaire du PSOL, David Deccache :

"Un exemple concret de l’impact de la nouvelle règle fiscale est de penser à ce qui se serait passé si elle avait été en vigueur sous le gouvernement Lula 2, pendant la crise de 2008. En 2009, nous avons eu une variation négative des recettes nettes de 0,14 %. Avec la seule règle de correction de 70 %, il n’y aurait pas d’expansion réelle en 2010. Puis viendrait le plancher de 0,6 %, qui garantirait une croissance réelle totalement insuffisante et détachée de la réalité et que beaucoup célèbrent comme une avancée de la nouvelle règle. Une erreur. Je m’explique.
Concrètement, le gouvernement Lula a eu alors une expansion réelle de 16,29 %. Si la règle de Haddad avait été en vigueur, elle ne n’aurait été que de 0,6 %.
Que pensez-vous qu’il arriverait au pays à ce moment-là ? Au lieu d’une expansion de l’emploi et des revenus avec la plus forte croissance du PIB depuis des décennies, nous aurions un énorme ralentissement économique et une crise profonde".

La position courageuse de Deccache est un levier pour provoquer un débat parmi les militants sur les orientations de l’économie, auquel le PSOL doit participer.

Le scénario économique est inquiétant

L’ajustement contenu dans la proposition économique envoyée sous le nom de " cadre fiscal " s’inscrit dans un scénario sombre. Contrairement aux années 2000, où le gouvernement a bénéficié d’un cycle de hausse des prix des matières premières, dans une économie mondiale dont la Chine était le pôle d’expansion, le tableau est aujourd’hui différent, voire opposé.

Plusieurs éléments de la conjoncture internationale sont incertains : les conséquences de la crise du capital financier qui a frappé les banques SVB et Crédit Suisse, la bombe à retardement de la dette dans de nombreux pays, la tension entre la Chine et les États-Unis, l’hypothèse d’une nouvelle faillite de notre voisin argentin, ainsi que la poursuite de la guerre motivée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

En outre, deux problèmes immédiats menacent l’économie : la nouvelle hausse des prix des carburants prévue avec la fin déductions fiscales et les nouveaux prix internationaux du pétrole et l’augmentation de l’inflation/du coût de la vie. Le gouvernement doit immédiatement rompre avec la politique de lier les prix de la Petrobras au PPI (Indice des Prix Internationaux) ou il va à l’échec.

Notre politique

Notre politique doit avoir pour axe la lutte contre l’extrême droite, sans abdiquer la défense des droits des travailleurs. Nous insistons que le PSOL doit être le moteur de l’organisation de la lutte dans tous les domaines contre l’extrême droite, sans perdre son indépendance. Notre position, dans la société et au parlement, en tant qu’"organisateur" des revendications, sera la clé de la construction d’un pôle critique, capable de construire une véritable alternative anticapitaliste avec une influence de masse.

Nous mettons donc l’accent sur les mots d’ordre :

(a) Contre l’extrême droite, dé-bolsonariser le Brésil ! Il faut profiter du moment oú l’extrême droite est sur la défensive pour l’attaquer sur ses points critiques, en exposant les liens entre les attaques contre les écoles, les attaques haineuses, les mouvements misogynes et autres avec ce courant idéologique. De même, l’action déterminée contre le travail esclave et celui des enfants, thèmes systématiquement relativisés par les parlementaires bolsonaristes, doit continuer la lutte sans trêve ni amnistie pour les responsables.

(b) La défense des mots d’ordre de la classe des travailleurs, le soutien à ses luttes et le rejet de la règle fiscale, de l’ajustement de Haddad et des banquiers. À partir de cette position, nous développerons notre ligne de défense de l’audit de la dette publique, de son non-paiement et de la réduction des taux d’intérêt - en revenant aux termes de la Constitution de 1988, qui faisait des taux supérieurs à 12 % un crime. En outre, nous devons concentrer notre agitation sur l’imposition des grandes fortunes, des bénéfices et des dividendes des entreprises et des produits de luxe, en démontrant à la population la nécessité de faire payer la crise aux riches.

(c) Indiquer la centralité des exigences socio-environnementales face à la crise climatique. A cette fin, il est essentiel de lutter pour une réforme urbaine qui agisse contre les intérêts des grands marchés immobiliers, ainsi que pour la confrontation concrète du racisme environnemental qui affecte les secteurs opprimés les plus vulnérables des travailleurs, en plus de la création d’un fonds spécial contre les désastres climatiques. En ce sens, le renforcement des politiques de défense des peuples originaires, la lutte contre l’extractivisme prédateur et l’exploitation minière en Amazonie, la lutte contre les nouveaux barrages et les travaux d’infrastructure qui dégradent l’environnement, entre autres exemples, devraient être au centre d’un plan d’action construit avec le protagonisme des mouvements sociaux et des organisations des populations directement affectées.
Exécutif National du MES (Mouvement de la Gauche Socialiste)/PSOL

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