« D’un côté, les entreprises d’économie sociale en aide domestique nous disent pouvoir offrir ces services mais plusieurs groupes souhaitent qu’ils soient offerts par le réseau public. Par ailleurs des entreprises privées à but lucratif salivent à l’idée d’avoir encore plus accès à ce marché. Le projet de loi n’est pas clair sur cette question et sur bien d’autres », regrette Françoise David, députée de Gouin.
Québec solidaire s’oppose à un accroissement du recours au secteur privé à but lucratif dans les soins et les services à domicile.
Les proches aidantes et les personnes handicapées
De plus, le projet de loi n’apporte aucune réponse aux objections soulevées en commission parlementaire quant à la reconnaissance et l’admissibilité des proches aidantes à allocation de soutien à l’autonomie. « Ces personnes, bien souvent des femmes, demandent à pouvoir bénéficier des services à domicile. Le projet de loi se contente de rendre certains services de répit admissibles à du financement. On est loin du compte », soutient-elle.
« Le ministre confirme son intention de tarifer les services et les soins à domicile selon les revenus des personnes. Cela n’augure pas bien pour les personnes handicapées qui bénéficient actuellement de la gratuité en vertu d’un décret adopté en 1988 », ajoute-t-elle. Pour Québec solidaire, la gratuité doit être assurée pour tout soin et service médicalement requis et le décret de 1988 doit être respecté dans son intégralité.
« Il est encore temps pour le gouvernement de redresser la barre afin d’assurer aux personnes en perte ou en quête d’autonomie les meilleurs soins et services, là où elles le désirent tout en favorisant leur participation à la vie en société. Cela passe par une hausse substantielle des ressources consacrées à l’amélioration, l’intégration et la continuité des soins et des services déjà offerts, financés par les impôts de la collectivité et des entreprises, et non par l’utilisation et la promotion de services privés financés par une nouvelle caisse santé à même une nouvelle taxe, une hausse ou de nouveaux tarifs », conclut la députée de Gouin.