A Brixton Tale (2021)
De Bertrand Desrochers (cinéaste)
C’est un article du journaliste André Duchesne, du quotidien La Presse, qui a piqué ma curiosité. Il était question de « Classes sociales londoniennes… » et la photo qui accompagnait l’article me rappelait une tête qui m’était familière.
C’est sans reporter à plus tard (soyez sans crainte, il m’arrive de procrastiner à l’occasion) que j’ai décidé de visionner le film de Bertrand Desrochers. Ce film est fort bien fait et mérite d’être vu. Il s’agit d’une relation amoureuse entre une fille blanche (aux cheveux roux) qui vient d’un milieu aisé et d’un garçon qui lui appartient à un milieu social nettement différent et clairement opposé (ouvrier et immigrant racisé). La caméra est partout dans ce film. Le personnage principal du film (Leah) ne s’en sépare quasiment jamais et bien entendu, à l’ère de « Big Brother », il y a des caméras de surveillance partout dans le quartier londonien de Brixton (ce quartier aux clivages sociaux prononcés entre les riches qui habitent des résidences cossues et les démunis qui vivent dans des HLM).
Ce film m’a amené à me poser une grande question sur la caméra à titre de suite filmique pour une artiste ou de support indispensable pour la justice inquisitrice contemporaine ? En regardant ce film, j’ai nécessairement eu en tête d’autres références de grandes œuvres cinématographiques marquantes : « La Haine » (de Mathieu Kassovitz), « Ailleurs » (de Samuel Matteau), « Blow Up » (de Michelangelo Antonioni) et l’incontournable film « IF » (de Lindsay Anderson), pour ne nommer que ceux-là.
Il est nécessaire et indispensable d’analyser la société à travers le prisme de la lutte des classes. Mais, il est possible également d’aborder ce sujet des divisions et des oppositions sociales, ethniques et sexuelles autrement qu’à travers la grille proposée par Marx et Engels. C’est un peu ce regard différent, autour des clivages de classes et des destins tranchés qui viennent avec, que nous propose la caméra de Bertrand Desrochers.
Dans l’article de Duchesne il était question des études de Bertrand Desrochers à la London Film Scholl. Subitement, ça m’est revenu : j’ai enseigné à Bertrand Desrochers il y a de cela maintenant quelques années. Voilà pourquoi j’ai reconnu sa tête sur la photo qui accompagnait l’article…
Yvan Perrier
16 février 2021
22h20
yvan_perrier@hotmail.com
Source :
https://plus.lapresse.ca/screens/d4abe075-2e8d-43d8-8b62-1bc7f4dc3630__7C___0.html?utm_content=facebook&utm_source=lpp&utm_medium=referral&utm_campaign=internal%20share&fbclid=IwAR2fBA3P64YTPsZtIqQJ94sDmK6OiMB-JGssT4havWThn8zUXWVkcOftf2w. Consulté le 16 février 2021.
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