2020/10/22 | Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES).
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Il s’agit de la plus grande mobilisation d’associations étudiantes depuis la grève de 2012. Cette annonce est le résultat d’une collaboration étroite entre la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES (1)) et la Coalition Fjordqui soutient la création d’un vaste réseau d’associations étudiantes contre le projet GNL/Gazoduq. Cette prise de position étudiante tombe le jour où le Bureau d’Audiences Publiques sur l’Environnement (BAPE) attend de recevoir les derniers mémoires avant la deuxième séance d’audiences publiques le 26 octobre et elle s’ajoute aux nombreuses lettres ouvertes opposées au projet co-signées par 40 économistes, 127 universitaires, 150 scientifiques ainsi que 250 médecins et professionnel·les de la santé.
Cette même jeunesse québécoise s’était mobilisée pour la plus grande manifestation sur le climat de l’histoire du Québec le 27 septembre 2019. Sa demande était claire et le demeure : ne plus accepter aucun nouveau projet pollueur qui contribuerait au dérèglement climatique. Un an plus tard, au vu de l’appui clair (2) du gouvernement Legault à GNL/Gazoduq, ces jeunes voix dénoncent le manque d’écoute de sa part envers la population : il n’y a pas d’acceptabilité sociale à l’endroit de ce projet du passé.
Cet appel sans équivoque des étudiant·es exigeant l’arrêt immédiat du méga projet GNL/Gazoduq est une réponse directe au biais favorable du gouvernement caquiste envers celui-ci. Les associations étudiantes réitèrent par le fait même que de tels projets contraires aux besoins fondamentaux d’une relance juste, verte et inclusive creusent davantage l’équité intergénérationnelle et éloignent la société québécoise d’une transition digne de ce nom.
Cette indignation adressée au gouvernement qui reste sourd aux appels de sa population s’exprime également contre le BAPE, dont la première séance s’est simplement avérée une mascarade. Le manque d’expert·es indépendant·es est venu entacher la crédibilité de ce processus, sans parler du mépris des commissaires pour les personnes venues poser des questions, ainsi que de la place prépondérante occupée par le promoteur et son argumentaire. Nous ne pouvons accorder notre confiance à une telle commission dans le cadre d’un dossier aussi décisif pour l’avenir du Québec que celui de GNL/Gazoduq.
Les étudiant·es continueront de se mobiliser sur ce dossier central et posent leur question directement au Premier ministre : considérant que ces 300 000 étudiant·es s’ajoutent à la contestation grandissante, allez-vous, M. Legault, comprendre que de l’acceptabilité sociale, il n’y en a pas pour ce projet ?
CITATIONS
« La science est claire à propos de la crise climatique : le monde est à la croisée des chemins. Dans ces circonstances, le Québec se doit d’être un leader mondial de la transition énergétique. Avec GNL/Gazoduq, le gouvernement actuel ne fait qu’enfoncer le Québec dans le gouffre financier des énergies fossiles et il hypothèque du même coup le futur de la jeunesse québécoise pour une vision économique à court terme. Il est de notre devoir en tant que prochaine génération d’ingénieur.e.s et de scientifiques, de nous opposer vivement à sa réalisation » rappelle Vincent Bonin-Palardy, VP aux affaires universitaires de l’Association des Étudiants en Sciences et Génie de l’Université Laval (AESGUL).
« M. Legault, notre message est clair : il n’existe aucune acceptabilité sociale pour le projet GNL/Gazoduq. On ne peut plus continuer d’alimenter un système qui se base sur la destruction et l’exploitation du vivant. Nous, les jeunes du Québec, exigeons des gouvernements la garantie d’un avenir viable. La jeunesse mérite bien mieux que GNL/Gazoduq ! » ajoute Ashley Torres, membre de l’exécutif de l’Association Étudiante d’Arts et Sciences (ASFA) de l’Université Concordia.
« Nous pensions que le gouvernement Legault aspirait à mieux pour les générations futures. C’est révoltant de constater les enjeux pour la biodiversité et le climat du projet GNL/Gazoduq et de voir l’incapacité du gouvernement à reconnaître la valeur des services écologiques que les écosystèmes nous fournissent. Il y a un manque de volonté politique de protéger, de préserver et de valoriser l’environnement pour les générations futures » ajoute Diana Gutiérrez Ruiz, responsable aux affaires politiques et externes du Regroupement étudiant de maîtrise, diplôme et doctorat de l’Université de Sherbrooke (REMDUS).
« Ce que GNL fait, c’est du greenwashing. Point. Les étudiants ne sont pas dupes » affirme Maël Ferland-Paquette, Chargé aux affaires sociopolitiques de l’Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep de Jonquière (AGEECJ).
« En contexte de pandémie, on demande tous les jours à la population d’écouter les scientifiques, mais lorsqu’il est question d’un projet de gaz fossile, la CAQ est prête à donner son appui malgré l’avis de scientifiques et d’expert.es qui disent très clairement que c’est une mauvaise idée » ajoute Maya Labrosse, coordonnatrice aux communications de l’Association Étudiante du Cégep régional de Lanaudière à Joliette (RÉÉCJL).
« Il est terrifiant qu’en 2020, on doive encore se battre contre des projets de cette ampleur. Nous n’avons tout simplement pas l’impression que le gouvernement de la CAQ vit dans le même monde que nous alors qu’il est censé œuvrer pour le bien de sa population. Il serait illusoire de croire que nous allons encore très longtemps conserver une attitude d’enfants de chœur face à nos gouvernements qui s’obstinent à enfoncer les derniers clous de notre cercueil en toute connaissance de cause et contre l’avis général. » affirment Albert Lalonde et Léa Ilardo, co-porte-paroles de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES).
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