Chouna Malgondo est une journaliste congolaise réfugiée en France, à la Maison des Journalistes. Elle témoigne de la situation des femmes en RDC. Des centaines de milliers ont été violées, victimes collatérales de la guerre civile qui a débuté en 1994.
Le contexte en RDC
En République Démocratique du Congo, l’année 2006 a été marquée par la fin du gouvernement de transition composé par les parties qui étaient en guerre, et l’élection d’un nouveau gouvernement.
Bien que le conflit soit officiellement terminé depuis la signature d’accords de paix en décembre 2002, l’est du pays continue d’être le théâtre de combats et de pillages, perpétrés par divers groupes armés.
Les violences restent particulièrement fortes dans la région du Kivu, dans le Katanga, et en Ituri. Dans ces provinces, la réunification de l’armée nationale par le processus dit "de brassage", ainsi que le désarmement et rapatriement des combattants étrangers, ont pris beaucoup de retard.
Les différents groupes armés continuent de défendre leurs propres intérêts et leur lutte pour le contrôle d’un territoire s’accompagne souvent d’exactions sur les populations civiles, de pillages. Dans un pays où les structures de santé sont défaillantes ou inexistantes, la situation générale demeure très précaire.
Femmes violées en RDC
En RDC, des centaines de milliers de femmes sont violées depuis 1994, en marge de la guerre civile. Des crimes impunis, malgré la résolution de l’ONU votée en juin 2008 et qui considère le viol comme arme de guerre. Le viol peut donc constituer un crime de guerre, un crime contre l’humanité ou un élément constitutif de génocide.
Malgré cela, en RDC, la plupart des victimes de viols n’osent pas se manifester, de peur de représailles. Face à l’ampleur de la catastrophe, l’UNICEF a lancé une campagne mondiale intitulée : « Halte au viol de nos ressources les plus précieuses, le pouvoir aux femmes et aux filles de République démocratique du Congo ».
La campagne œuvre entre autres à la réinsertion des victimes au sein de leur communauté par l’intermédiaire de « Centres de la joie », des établissements qui les accompagnent et les aident à retrouver une source de revenus.