Des parallèles

Celle qui s’élancera sur les routes du Québec explique ainsi le parallèle qu’elle voit entre l’ultracyclisme et la lutte aux féminicides : « L’état dans lequel on se retrouve durant une épreuve d’ultracyclisme a, pour moi, plusieurs caractéristiques communes avec l’expérience de ces femmes-là. On navigue sur la limite au niveau physique et psychologique : hypervigilance, privation de sommeil, souffrances multiples, brouillard mental, doute, peur et épuisement. »

Obligation de résultat

Madame Bouchard, qui bénéficie d’un appui régional, interpelle les gouvernements à agir : « Face à la situation actuelle, on en fait trop peu pour lutter contre les violences faites aux femmes. » Rappelons que 2024 est jusqu’à maintenant la pire année depuis la pandémie avec 15 féminicides commis en moins de 6 mois. « Tout cela est évitable ! », s’insurge la cycliste, « Les actions doivent se faire sur tous les fronts et donner des résultats, ça presse !

Un fléau mondial

Le Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale (RGF-CN) salue la persévérance et l’engagement de Marielle Bouchard qui roule pour une 3e année 1000 km pour dénoncer les féminicides. « Dans le monde, plus de cinq femmes ou filles sont tuées toutes les heures par un membre de leur propre famille. Ces meurtres de femmes et de filles, qui ont également explosés au Québec, font partie d’un continuum de violence, une violence sexiste qui est normalisée, tolérée et banalisée », dénonce Anne-Valérie Lemieux Breton du RGF-CN. Elle invite la population à suivre de près le parcours de Marielle Bouchard et ses 1000 kilomètres qui « contribueront à visibiliser cette violence sexiste, à dénoncer cette haine envers les femmes, à rappeler que les solutions existent et qu’elles sont multiples ».

Agir à la source ; s’adresser aux hommes et renforcer le filet social

Ayant travaillé de nombreuses années auprès des femmes précarisées, madame Bouchard souligne deux aspects qui gagneraient, selon elle, à être davantage priorisés dans notre réponse aux féminicides. « Tout d’abord, ceux qui posent l’acte de contrôler, d’exploiter, de violenter, de violer et de tuer, comment s’adresse-t-on à eux ? ». Madame Bouchard souhaite que des avancées significatives soient réalisées pour déconstruire les préceptes de la masculinité toxique qui, selon elle, « valorisent l’idée du mâle explosif et contrôlant sous le couvert de la virilité ? ». Elle aimerait entendre plus souvent parler, dans l’espace public, de rapports égalitaires entre les personnes.

L’autre aspect qu’aimerait voir changer madame Bouchard est l’inaction des gouvernements et le désinvestissement dans le filet social. « L’augmentation de la pauvreté, de l’itinérance, de l’impossibilité de se reloger n’expliqueraient-ils pas, en partie, cette hausse des féminicides ? Quand on dit que les femmes sont les premières à payer pour les crises, ça passe beaucoup par les violences subies », ajoute-t-elle.

La citoyenne conclut que « les féminicides sont l’aboutissement de plusieurs stéréotypes nocifs et d’échecs sociaux qui s’additionnent. Résultat : on laisse tomber les de victimes, à chaque étape de leur parcours, parfois jusqu’au pire. Et on est fatiguée de faire le décompte de nos mortes ! »

Pour en savoir davantage, vous pouvez suivre la page Facebook : 1000 km contre les féminicides.

Suppléments d’informations
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Ultra-Défi 1000 km du RUQ : Ce défi s’inscrit dans la course « UD 1000km » organisée par le Regroupement en Ultracyclisme du Québec (RUQ). La boucle d’un peu plus de 1000 km traverse parmi les plus grands dénivelés de la province avec un départ de Ski de fond Charlesbourg, le 30 août, passera par Québec, Portneuf, en Mauricie, vers La Tuque, au Lac Saint-Jean, à travers le Parc des Grands-Jardins pour se conclure à Québec, au 1 septembre. Plus d’information sur la page Facebook de : Ultra Défi 1000km - 10e édition et l’ULTRA WEEK-END 2024 !! .
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15 féminicides ont été compilés en date du 1e juillet 2024, selon les chiffres du Regroupement des groupes de femmes de la Capitale Nationale (RGF-CN).