Il est impératif de reconnaître et de remettre en question les normes inacceptables que nous tolérons depuis bien trop longtemps :
– Nous acceptons que des humains aient à choisir entre se nourrir ou se loger.
– Nous acceptons que les femmes soient moins bien rémunérées et que les produits qui leur sont essentiels coûtent plus cher.
– Nous acceptons que les travailleuses et travailleurs de la fonction publique soient exploités. Le dévouement de ces personnes qui assurent la continuité de nos services publics devrait être récompensé, mais trop souvent, elles sont sous-payées, surchargées de travail et confrontées à des conditions de travail déplorables.
– Nous acceptons que les personnes qui ont des casiers judiciaires soient systématiquement discriminées en emploi.
– Nous acceptons que l’accès à des services éducatifs à l’enfance soit difficile et que les parents s’appauvrissent.
– Nous acceptons que des aînées doivent vivre dans des conditions de misère extrême et de maltraitance financière.
– Nous acceptons que des victimes de violence conjugale ne puissent pas sortir de relations violentes par manque de moyens.
– Nous acceptons que les personnes trans et non-binaires doivent vivre dans un climat de violence et de stigmatisation constant qui les marginalise et engendre de multiples discriminations à l’emploi.
– Nous acceptons que plus de la moitié des Québécoises aient un salaire annuel inférieur à 30 000$ et que nos représentantes et représentants à l’Assemblée nationale s’offrent une augmentation salariale de ce montant.
Nous acceptons que les peuples autochtones soient toujours considérés comme des mineurs incapables de gérer leur argent.
– Nous acceptons que des milliers de femmes sans statut soient maintenues dans des conditions de précarité extrême.
Les réalités sociales qui rendent les femmes plus vulnérables à ces violences économiques ne sont pas nouvelles.
La pandémie, les changements climatiques et les choix politiques de nos gouvernements n’ont fait que les accentuer. L’impact disproportionné de ces facteurs sur les femmes est particulièrement préoccupant et il nous semblait pertinent de les mettre en lumière pendant les 12 jours d’action contre les violences.
Il est temps de regarder la réalité en face : la précarité n’est jamais un choix individuel. Collectivement, nous acceptons toutes ces violences. Collectivement, nous acceptons que la précarité oppresse, violente et fragilise les personnes à la croisée des oppressions, les rendant encore plus vulnérables à tous les autres types de violence.
Ces violences systémiques persistent de façon d’autant plus insidieuse puisqu’elles se développent et se nourrissent dans le silence. Il est essentiel que la société prenne conscience de ces problèmes, s’engage dans des actions concrètes pour lutter contre la pauvreté et les inégalités, et travaille en vue d’une société plus juste et équitable où la violence économique et la précarité ne sont plus acceptées.
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