Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Course à la présidence de Québec solidaire

Un pied dans les urnes, l'autre dans la rue !

Au cours de notre courte histoire, nous avons été très occupé-e-s à construire ce parti, son programme, son organisation. Sur le terrain électoral, nous avons acquis une expérience inestimable accompagnée de résultats très honorables, qui se sont traduits notamment par l’élection de deux député-e-s. Il y a de quoi être vraiment fier !

lundi 25 mars 2013

Tiré du Blog d’Andrés Fontecilla : http://andresselance.blogspot.ca/20...

Or, si nous devons continuer à renforcer notre « parti des urnes », nous devons également accorder beaucoup plus d’attention au « parti de la rue ». Avoir un contingent lors des manifestations, faire des conférences de presse conjointes avec des représentant-e-s des luttes sociales, intervenir en chambre pour faire avancer des causes, sont des pratiques à poursuivre et à renforcer. Ceci dit, je crois que nous pouvons faire beaucoup plus encore.

Des campagnes politiques au-delà des élections

Québec solidaire a déjà mené deux campagnes politiques en dehors des élections : Courage politique pour une fiscalité progressiste, et Pays de projets sur notre vision de l’indépendance. De telles campagnes méritent de devenir une pratique plus systématique au sein de notre parti, et avec une ampleur plus importante. Elles nous permettraient d’aller à la rencontre des gens sur une base régulière, afin de mieux enraciner dans les diverses régions du Québec notre projet politique.

À partir de thématiques générales et unitaires, les associations locales pourraient intégrer les préoccupations vécues dans leurs régions respectives. De plus, une telle pratique devrait se fonder sur une stratégie combinant matériel d’information national (un journal, un tract, un document d’analyse, un guide d’animation, des conférenciers et conférencières, etc.), tournées de formations, pétitions déposées en chambre accompagnées d’actions de pression sur les député-e-s non-QS, etc. Par exemple, le Plan vert élaboré lors de la dernière campagne électorale pourrait se traduire en une grande mobilisation politique du parti, considérant la volonté du PQ d’ouvrir notamment la filière pétrolière au Québec.

Une telle démarche favoriserait une meilleure implantation de QS dans des circonscriptions où notre parti connaît actuellement un faible écho et enracinement. Pour les associations locales dont le siège de député semble encore un rêve très lointain, de telles campagnes donneraient un sens à l’action militante, tout en créant les véritables conditions politiques pour de meilleurs succès électoraux par la suite. Car ne nous faisons pas d’illusions : ce n’est pas dans une période électorale de 30 jours que nous allons susciter une adhésion généralisée à notre projet de société !

La meilleure alliance stratégique réside avec les mouvements sociaux
Des campagnes politiques régulières favoriseront des rapprochements avec les mouvements sociaux. Celles-ci seront l’occasion d’échanger nos informations et analyses respectives,de développer des argumentaires communs, voire intervenir côte à côte lors de nos interventions publiques. Cela peut se traduire assez facilement via des collaborations circonstancielles avec les dirigeants de ces mouvements. Or, c’est avec la base de ces mouvements que le travail reste surtout à faire, perspective que nous devons privilégier.

Évidemment, beaucoup reste à faire pour briser la peur de l’instrumentalisation à des fins électoralistes que peuvent porter divers mouvements sociaux. Il ne faut cependant pas se cacher que la fondation de QS a été l’oeuvre d’innombrables militants et militantes issu-e-s de ces mouvements. En fait, un parti permet de dégager une synthèse des diverses luttes fragmentées dans la société en un projet d’ensemble. Ceci dit, la prise du pouvoir vient avec des tentations centralisatrices et bureaucratiques propres à la forme de l’État. L’auto-organisation des mouvements sera donc toujours un rempart contre un tel fléau. C’est pourquoi nous devons favoriser cette tension créatrice et complémentaire entre parti et mouvements, en vue d’une démocratisation de la vie politique et de l’instauration de notre projet de société à long terme.

Si les mouvements doivent conserver leur autonomie, cela ne signifie toutefois pas que QS doive être à la remorque de ces derniers non plus. Notre parti doit aussi intervenir dans les débats stratégiques qui animent les luttes en cours et non seulement en profiter pour faire du recrutement pour faire croître notre membership. La diffusion régulière de nos analyses et propositions ancrées dans la conjoncture pourrait contribuer à la convergence des luttes sectorielles autour d’un programme de transformation globale. En orientant ainsi notre rôle, je crois que nous pourrons mieux dissiper les craintes de noyautage.

Une telle perspective implique de réfléchir à comment mieux renforcer notre enracinement en dehors des seules associations de circonscriptions. C’est pourquoi je crois qu’il faut favoriser la création et le développement d’associations de campus, d’un collectif inter-syndical, de comités de mobilisation et de comités femmes. Dans ces conditions, nous pourrons espérer mieux intervenir dans les luttes en cours et à venir.

Ces idées vous interpellent, vous avez des suggestions qui vont dans ce sens, vous aimeriez formuler des critiques à l’égard de ces idées, n’hésitez pas à m’en faire part directement sur ce blogue ! Faisons de cette campagne un temps d’arrêt pour réfléchir et débattre ensemble du parti que nous voulons !

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